Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

Faut pas se
mettre la rate
au court-bouillon
Hips !
Burp...
Paradoxalement, l'Homme ignore atrocement la morale, tant et si bien que la vie s'échappe, immobile depuis le néant de l'existence
Saint Tobustin ::
Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

13 Juillet 2006 ::

« Bourganeuf, le Prince & la Tour Zizim »

:: Histoire médiévale, 1485

Bourganeuf

La ville de Bourganeuf (aujourd'hui dans le département de la Creuse) fut fondée semble-t-il au XIIème siècle par l'ordre de chevalerie des Templiers. Cet ordre, très riche et très puissant, était solidement implanté dans cette région. Selon de nombreuses archives — notamment celles de Lyon —, Bourganeuf était une commanderie des Templiers.

C'est donc aux Templiers que Bourganeuf doit sa première bâtisse, flanquée d'une chapelle (aujourd'hui château et église paroissiale), autour de laquelle s'établirent plusieurs notables, commerçants ou paysans. Ils étaient à l'abri derrière une muraille, et à la croisée des chemins de deux voies très importantes de l'époque : la première reliait Lyon à l'Atlantique, et la seconde reliait le nord du royaume à Rocamadour et, plus loin, St-Jacques-de-Compostelle.

En Terre Sainte, à la fin du XIIIème siècle, rien ne va plus pour les croisés chrétiens : le 28 mai 1291, la chute de St-Jean d'Acre va inéluctablement entraîner celle du royaume de Jérusalem, malgré les défenses conjuguées de tous les ordres chevaleresques. Les richesses du Temple, supérieures à celles de Philippe IV Le Bel, le roi de France, et leur savoir (dont la majorité des aspects sont aujourd'hui encore particulièrement nébuleux), suscitent toutes les convoitises, et ouvrent la porte à toutes les calomnies et accusations, qui sont reprises par Philippe IV, afin qu'il récupère l'héritage des Templiers. En 1312, le pape Clément V proclame lui-même la suppression de l'Ordre, et les tortures et autres bûchers auront raison des chevaliers du Temple. Jacques de Molay, le Grand Maître Templier, est brûlé vif sur le parvis de Notre-Dame de Paris, le 13 juillet 1314.

C'est de cette manière que disparut la suprématie templière sur Bourganeuf. Tous les biens du Temple furent redistribués aux chevaliers de l'Ordre de St-Lazare-de-Jérusalem, et aux Hospitaliers. De toute manière, Bourganeuf est choisie en 1313 pour devenir un lieu accueillant une commanderie des Hospitaliers, et devient également chef-lieu du grand prieuré d'Auvergne, ce qui en fait un site politique et économique majeur, en plus de son importance géographique.

A partir de ce jour, Bourganeuf ne cessa de s'étendre vers les quatre points cardinaux : il est difficile aujourd'hui d'imaginer le pouvoir et l'importance du grand prieuré, dont l'autorité s'étendait sur l'Auvergne, le Limousin, le Velay, le Berry, le Bourbonnais, le Forez, le Lyonnais, le Beaujolais, et jusqu'à la Savoie. De plus, le grand prieur était également et traditionnellement le seigneur de Bourganeuf.

Enfin, évoquons l'une des plus illustres figures de Bourganeuf, également un des plus illustres Grands Maîtres de l'Ordre, Pierre d'Aubusson, né en 1424 au château de Monteil Au Vicomte. C'est lui qui transforma l'île de Rhodes (possession de l'Ordre) en forteresse, la protégeant ainsi du très puissant Empire Ottoman, alors qu'il était grand prieur d'Auvergne.

Bourganeuf était alors « ville consulaire » : chaque année, à la St Jean-Baptiste, les habitants s'assemblaient et élisaient leurs "consuls". Le peuple en désignait deux, et les deux autres étaient laissés au choix du Commandeur.

Le prince Zizim

Zizim, était un Prince Ottoman : son vrai nom était Djem. Il était le fils de Mahomet II, le grand vainqueur de Constantinople. C'est la mort de son père qui va décider du sort de Zizim : en 1481, Djem et son frère Bajazet tentent d'accéder par la force de leurs armées respectives à la succession du grand Sultan, et Zizim sort vaincu de cet affrontement. Sa vie est alors en danger, et il demande asile aux chevaliers de l'île de Rhodes. Le 20 juillet 1482, il obtient satisfaction et fait l'objet d'une réception solennelle dans l'île.

La requête de Zizim n'a pas été pour les chevaliers une demande banale dont dépendant uniquement la survie du Prince : celui-ci est un otage très précieux. Sa présence dans le monde Chrétien oblige l'un et l'autre camps à la prudence. Bajazet s'engage donc à ne pas attaquer Rhodes et à verser une somme annuelle de 40000 ducats pour l'entretien de son frère. Quant aux chevaliers, ils s'engagent à veiller à ce qu'aucun complot ne soit ourdi contre Bajazet le 2ème.

Mais, bien qu'étant un royal otage des chevaliers, Zizim ne se sent pas en sécurité à Rhodes : parce qu'il craint le poignard ou le poison des émissaires de son frère, il obtient de quitter l'île. Le 15 octobre 1482, un bateau avec à son bord le Prince, sa suite et quatre chevaliers, aborde à Villefranche (rade proche de Nice), possession du duché de Savoie.

A partir de ce moment s'ensuit une longue errance ponctuée de somptueuses réceptions, jusqu'à l'arrivée au chef-lieu du grand Prieuré d'Auvergne, Bourganeuf. Durant tout ce temps, c'est le chevalier Guy de Blanchefort (neveu de Pierre d'Aubusson — demeuré à Rhodes) qui veille au grain.

Après plusieurs séjours successifs dans différents châteaux et mas luxueux des environs, on construit à Bourganeuf la "tour Zizim", qui sera désormais la résidence permanente du royal otage. Il y amène quelques uns de ses trésors, des femmes esclaves, quelques compagnons d'infortune, un Imam et une vingtaine de serviteurs. En terre ottomane sont restés son épouse, sa mère et ses enfants.


La Tour Zizim

Malgré les murs de 2m80 d'épaisseur, le séjour de Zizim reste sous haute surveillance : on redoute toujours une tentative d'assassinat des émissaires de Bajazet. Le Prince est décrit comme "d'aspect physique imposant et royal, très savant dans les lettres anciennes, et prompt aux réparties spirituelles et mordantes." Enfin, suite à un traité passé entre le pape Innocent VII, le grand maître de l'Ordre et le roi Charles VIII, en novembre 1488, le Prince exilé aurait quitté la France, nul ne sait pour quelle destination.

Zizim mourut à Naples, le 24 février 1495, d'un mal subit et demeuré secret.

finipe, 20h16 :: :: :: [5 assertions ineptes]

:: COMMENTAIRES

 Jean-Claude ROGERON, le 15/06/2008 à 17h42

Bonjour, J'ai entendu dire par un habitant de Bourganeuf ayant le même patronyme que le mien (Rogeron) qu'un capitaine des gardes à l'époque du séjour de Zizim, se serait appelé Rogeron et donc nous serions sa descendance ? Bien entendu je n'ai aucune preuve de ce que j'avance. Pouvez m'en dire plus. Je sais que livre local, dont je n'ai pu retrouver la trace, en parle. Merci de me tenir informer. signé, un cherchant.

 Rogeron Catherine , le 27/06/2009 à 22h19

Bonjour,
Je me nomme Catherine Rogeron, mon père est né à Bourganeuf en 1932, de Pierre Rogeronet Marie-Louuise Thabault, bouchers exerçant à la Souterraine.
C'est en effet un Capitaine des gardes appelé Rogeron qui gardait le Prince Zizim, c'est écrit dans le livre.C'était devenu son confident.
Je pense qu'on pourrait trouver le livre sur E-Bay.

 rogeron jean claude, le 20/10/2009 à 22h29

je suis de l eure ne a pacy sur eure 1963 je reside a fains27120 mon grand pere etait originaire de la creuse maxime rogeron 1901 j en sais pas plus 0232269558

 hélène Hamon, le 04/05/2011 à 16h11

Bonjour,
je pense être parente avec vous Catherine Rogeron puisque mon grand-père, André Rogeron né en 1903 à Bourganeuf avait un frère qui s'appelait Pierre Rogeron (boucher à la souterraine) et une soeur Marie Thérèse dont ma mère Monique (née en 1940 à Paris) et sa soeur Simone (née en 1936) ignorent tout.
Si c'est le cas, j'aurais plaisir à converser avec vous via internet sur nos origines communes. helenehamon2000@yahoo.com

 Martine, le 24/07/2020 à 15h42

En gros c'est bien l'histoire de Bourganeuf et de
Zizim mais il y a beaucoup d'approximations.
Dommage.

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