Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

Le boulot,
ça me
réussit pas
Hips !
Burp...
Tant bien que mal, l'Humanité assassine parfaitement l'intelligence. Ce faisant, l'amitié s'enrichit, immobile depuis l'enfer de l'imagination
Thal l'errant ::
Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

12 Octobre 2006 ::

« Saloperie de chat quantique »

:: Misanthropie

Ce n'est pas pour rien qu'on dit que cet abject animal a sept vies... A-t-on déjà vu animal plus vil, plus fourbe, plus cruel qu'un chat ? Ne sont-ce pas les ignobles engeances du Cornu ? Les suppôts du Démon ? Les séides de Samaël, l'ange déchu ? En vérité, camarades, je vous le dis : le chat est le parangon d'une veulerie que l'on ne rencontre plus guère que chez les plus ardents cégétistes, et encore. Le chat est une créature à éradiquer sans concession, mais malheureusement, il est coriace, il dispose d'une arme secrète : la physique quantique.

Peut-être aurez-vous en effet déjà entendu parler du fameux "paradoxe du chat de Schrödinger". C'est un paradoxe soulevé par ledit Schrödinger, un illustre savant mort dans les années 70, considéré un peu comme le père de la physique quantique. On lui doit notamment le principe de superposition, qui dit (grossièrement) la chose suivante : l'électron qui tourne autour d'un noyau dans un atome n'est pas un élément distinct et localisé, mais plutôt une onde qui se concentre de différentes façons dans l'atome. Ceci signifie qu'un électron n'est plus ici OU là, mais qu'il est ici ET là : il peut coexister dans plusieurs états simultanés, à plusieurs endroits différents. Il n'y a donc plus de logique binaire de type "vrai ou faux", mais une logique de 3 sortes différentes : "vrai, faux ou quantique".

Le paradoxe du chat repose sur une sorte de dispositif, d'expérience imaginaire que voici :

  • On enferme un chat dans une boîte (déjà ça me plaît bien).

  • Dans cette boîte, on place un appareil à détecter les électrons : si cet appareil détecte un électron, alors il déclenche un marteau, qui ira briser une fiole de poison, qui tuera le chat (atrocement).

  • On place un atome d'uranium radioactif dans la boîte, et on laisse l'expérience se dérouler pendant une minute.

  • La boîte est dotée d'un hublot, par lequel l'observateur observera le résultat, mais seulement après que la minute soit écoulée.

Que va-t-il se passer ? En fait, il y a 50% de chance que l'uranium radioactif éjecte un électron, lequel déclencherait le détecteur d'électron, lequel actionnerait le marteau, lequel briserait la fiole de poison, qui tuerait le chat dans d'atroces convulsions. L'on pourrait donc se dire, avant d'observer le résultat de l'expérience, qu'il y a tout simplement 50% de chance que le chat soit mort, et 50% de malchance que le chat soit vivant. Seulement voilà, le fait que le chat soit mort ou vivant ne dépend que d'une chose : l'émission ou non d'un électron par l'atome d'uranium. Et selon le fameux principe de superposition, l'électron existe à plusieurs endroits en même temps. Donc l'atome d'uranium a éjecté un électron ET n'a pas éjecté d'électron. Donc, avant que l'on observe la boîte, le chat est mort ET vivant. En même temps.

Cet état du chat mort et vivant à la fois n'est valable qu'avant observation. Une fois que l'observateur a observé, il y a ce que les physiciens appellent une décohérence : on passe de "vivant ET mort" à "vivant OU mort". Cette décohérence est provoquée par l'interaction entre l'observateur et l'observé. L'électron évolue dans un grand vide, il est minuscule par rapport au chat, et ses interactions avec son environnement sont rares. Le chat, lui, est immense, il est composé de milliards d'atomes, et subit donc à chaque seconde des milliards de milliards d'interactions avec l'univers qui l'entoure. Son état superposé de "vivant ET mort" est donc extrêmement bref, et la décohérence est quasiment immédiate.

La question qui se pose alors est la suivante : est-ce que c'est la mesure de cette expérience ou son observation qui décide si le chat est vivant ou mort ? Si l'onde "vivant ET mort" parcourt le nerf optique de l'observateur, elle le parcourt toujours dans ce même état quantique. Puis, une fois cette onde arrivée au cerveau, ce serait la conscience humaine qui déciderait si le chat est "vivant OU mort" (décohérence). Mais nul ne sait pourquoi notre conscience choisirait un état plutôt qu'un autre : cela impliquerait donc qu'à chaque observation que nous faisons, il se crée un univers parallèle, dans lequel notre conscience aurait fait un autre choix que celui que nous avons fait. Dans un univers le chat est mort, dans l'autre il est vivant. Il existerait alors une infinité d'univers parallèles, somme de tous les choix effectués depuis l'aube de l'univers.




Conclusion : si vraiment vous voulez être sûr de votre coup, ne perdez pas de vue ce foutu chat, filez-y un bon coup de chevrotine et pis c'est marre. Nan mais oh !

finipe, 03h06 :: :: :: [13 obscénités]