Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

Je suis
fait comme
un rat !
Ah
bon ?
De plus en plus, Dieu noie affreusement la démocratie. Ainsi, la perfidie s'échappe en rampant depuis la fin de l'imagination
Phosocle ::
Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

24 Septembre 2011 ::

« Dernières tendances catastrophistes - 1 : menace bactériologique »

:: Professorat

Ce billet fait partie d'un sujet qui en comporte deux :
1. Dernières tendances catastrophistes - 1 : menace bactériologique
2. Dernières tendances catastrophistes - 2 : menace chimique


Alerte !

C’était il y a deux ans. Venu d’Asie, comme presque tous nos maux comme chacun sait (le péril jaune petit, le péril jaune !), le virus H5N1, après s’être progressivement rapproché, tuait les premiers zosiaux en France.
Branle-bas de combat, la grippe aviaire allait faire haro sur les basses-cours, et même, plus grave, peut-être sur les hautes. Ordre fut donc donné aux éleveurs de volailles de confiner leurs poulets, ce qui ne changerait pas grand-chose pour beaucoup d’entre eux. Des élevages entiers furent abattus et livrés au bûcher comme des impies plutôt que de finir à la rôtisserie, comme au pire temps de la vache folle.
Le cours du poulet chuta comme jamais, malgré les supplications des éleveurs moribonds qui brandissaient l’assurance scientifique que cette maladie ne pouvait pas s’attraper en mangeant du poulet. Mais c’était sous-estimer l’inclination à la psychose de l’empoisonnement chez l’homo sapiens sapiens. Après tout on ne sait jamais. Mieux vaut ne plus acheter du tout de volaille. Comme ça on pourra s’acheter un peu plus de clopes, car par contre elles, elles augmentent.

Y’a pas marqué « pigeon »

Bien entendu, les écoles, lieu de séjour privilégié de nos chères têtes blondes, de notre chair de notre chair, de notre avenir, de la future fine fleur du pays, n’allaient pas être en reste dans ce plan d’urgence nationale.
Une affiche de prévention allait être apposée dans toutes les écoles, d’abord. Parce que l’école est le lieu privilégié de la prévention, c’est bien connu. Avec des signes dessus pour ceux qui savent pas encore lire. Et d’un orange bien pétant, hein, pour montrer que c’est grave. Pas rouge quand même, faudrait pas trop alarmer non plus.


Ensuite, on allait recevoir toute une série de circulaires et autres notes de service ultra-urgentes, hypra-prioritaires et très signalées (c’est le terme utilisé dans ces cas là) pour nous dire quoi qu’il faut faire et quoi qu’il faut pas faire, en particulier si on trouve un volatile mort dans la cour, chose relativement habituelle, mais qui du même coup devient suspect d’être une arme bactériologique.
Dans un premier temps, il fallait carrément déclencher le plan ORSEC pour le moindre moineau crevé. Appeler les pompiers, rien que ça, et faire remonter l’information à la mairie et à l’inspection de l’éducation nationale.
Seulement, les pompiers, ils ont vite mis le hola. Ils ont dit : « vous êtes bien gentils les mongoliens avec vos oiseaux crevés, mais nous on a d’autres chats à fouetter ». Tu m’étonnes.
Alors c’est retombé sur les gars de la mairie. Au début, ils sont venus avec une pince et des gants, ils ont mis le défunt piaf, paix à son âme, dans un sac spécial pour l’envoyer au labo. Puis, au fur et à mesure que la télé s’est intéressée à autre chose, ils sont venus en râlant et en poussant des soupirs, et ils ont pris le défunt piaf, Dieu ait son âme, à pleines mains sans se les protéger, avant de le jeter négligemment dans le container poubelle le plus proche.
Et puis finalement, on a arrêté de les emmerder avec ça et on les a jetés nous-même. Et Dieu merci, on a échappé à la contamination. Ouf.

De l’art de se faire pigeonner

Un an a passé. La télé a arrêté depuis longtemps d’agiter sous le nez des ménages français ce terrible épouvantail. A force d’être vandalisée par des marmots irrespectueux, rafistolée à coups de scotch, déchirée à nouveau, recollée à nouveau, la jolie affiche orange a fini par ne plus ressembler à rien, alors on l’a balancée. On en vient à se demander si la grippe aviaire a existé un jour.

Et puis survient dans la cour une de ces modes inexplicables qui durent quelques mois et repartent ensuite comme elles sont venues, sans qu’on sache pourquoi. Les gamins se sont mis à jouer aux billes. Frénétiquement.

Et survient dans la même année un phénomène général à toute la ville : une invasion de pigeons sans précédent. Ils viennent nicher sur les charpentes des préaux, déambulent dans la cour en picorant sans vergogne les miettes de goûter, vont jusqu’à entrer dans les bâtiments et monter les escaliers si on oublie de fermer une porte. Et bien entendu, ce qui ne gâche rien, ils déversent des litres de fiente sur l’enrobé de la cour, ce qui est du plus bel effet visuel, et aussi olfactif. Ça a même soulevé le cœur d’une instit, il est vrai un peu sensible.

Pigeons comment ça fonctionne

Voilà donc nos chères têtes blondes à jouer aux billes à quatre pattes sur un sol jonché de fientes séchées mélangées à des plumes.
Nous le signalons et le resignalons encore, car l’hygiène laisse à désirer évidemment. Et la fiente de pigeon est toxique et peut transmettre des maladies, sans parler de la grippe aviaire qui n’existe plus puisque la télé n’en parle plus.
Heureusement d’ailleurs qu’elle n’existe plus, qu’on se dit. Quelques mois plutôt, c’est tout juste s’il ne fallait pas passer tout le monde dans une chambre de décontamination quand on trouvait un oiseau mort, maintenant on peut se rouler à loisir dans le guano et les plumes. C’est fou ce que ça change vite.

Alors on prie pour que la grippe aviaire ne « revienne » pas parce qu’on se dit que si elle revient, on sera dans la merde, nous aussi.
On réclame et on réclame encore des filets de protection pour les empêcher de nicher, mais c’est pas possible qu’on nous dit. Ils ont fait des campagnes de stérilisation, mais pour l’instant sans résultats. Les gamins n’ont qu’à arrêter de jouer aux billes, merde quoi !
Donc ils continuent à jouer dans la fiente de pigeon, et personne ne s'en émeut.
Peut-être faudrait-il qu'ils en viennent à jouer dans la fiente d'émeu pour qu'ils pigent ?

Alors finalement, on prie pour qu’elle revienne, la grippe aviaire. On se dit qu’on sera ptet dans la merde nous aussi, mais que là ça bougera.
Et vous savez quoi ? Dieu, dans son infinie bonté, nous a entendus. La grippe aviaire a fait un retour cet été, même s’il a été moins fracassant que la dernière fois.
Et à la rentrée, on avait de beaux filets de protection tout neufs.


Projet d'uniforme pour directeur d'école dessiné par Jean-Paul Gaultier.
A été abandonné car la télé a refusé d'en parler.


Copyrat draleuq 2007

draleuq, 15h27 :: :: :: [2 plaintes déchirantes]

:: COMMENTAIRES

 Brath-z , le 24/09/2011 à 19h02

Finalement, toutes ces psychoses collectives sans grand fondement et largement entretenues par le catastrophisme médiatique (1996 : "la maladie de la vache folle pourrait provoquer jusqu'à 150 000 000 de morts en Europe", 2003 : "le SRASS est la nouvelle peste noire de l'humanité ; on s'attend à plusieurs dizaines de millions de morts dans les mois à venir", 2004 : "la grippe aviaire pourrait provoquer jusqu'à 100 000 000 de morts selon l'OMS", et puis finalement en 2009 : "la grippe A serait la plus grande catastrophe sanitaire de l'humanité depuis la grippe espagnole de 1918, qui avait provoqué plus de 20 000 000 de morts à travers le monde") sont peut-être voulues par le pouvoir politique afin de "booster" l'action de terrain... mouais, ou alors on marche sur la tête.

Enfin bon, tout ça me rappelle ce qu'avait écrit avec justesse Asp Explorer sur Fukushima :

"Combien de morts à Fukushima ?

C’est à cette lancinante question que, bravant la loi de l’omerta du silence qui règne dans le lobby nucléocrate, Henrivier Cabanasson tente de répondre. Se basant tout d’abord sur l’exemple de la catastrophe de Tchernobyl, il affirme qu’elle a fait 800 000 morts, puis un million, puis pour finir, 9 millions de russo-biélo-ukrainiens trépassés, sans compter les bouffeurs de fromage corse.

Partant de ces estimations basses, on peut considérer que le nombre de morts japonais sera bien plus élevés, en effet, à Fukushima, quatre réacteurs ont été touchés, au lieu d’un seul à Tchernobyl, ce qui nous mène à 36 millions de morts.

En outre, les réacteurs de Fukushima contiennent du plutonium, contrairement à celui de Tchernobyl, or ce radionucléide est de loin le plus dangereux de tous ! On peut donc multiplier par dix le nombre de morts prévisibles, soient 360 millions de morts.

A cela il faut hélas ajouter la configuration géographique du Japon, qui a une des densités de population les plus élevées au monde ! En effet, l’URSS avait une densité de population de 14 habitants au km2 en 1986, à comparer avec les 330 habitants au km2 du Japon ! De ce fait, on peut sans grand risque de se tromper multiplier par 24 la morbidité prévue, pour arriver au chiffre de 8,64 milliards de morts au Japon, ce qui est, rappelons-le, une hypothèse prudente !

Que d’incurie, que d’inconscience de la part de ce ingénieurs dévoyés ! Mais quand donc cesserons-nous de jouer aux apprentis-sorciers avec Mère Nature ? Science sans conscience n’est que ruine de l’âme, disait Bergson.

(insérer ici un proverbe africain quelconque)"

 draleuq , le 25/09/2011 à 13h04

Hé hé, oui, pas mal en effet...
Pour ma part, je considère le fait que les médias nous disent "ça va être terrible, il va y avoir des dizaines de milliers de morts", comme quasiment une garantie qu'il n'y a rien à craindre. Et à l'inverse, je pense que le jour où une véritable calamité nous tombera sur la gueule, elle sera déjà là avant même que les médias ne soient au courant, car les "pouvoirs publics" tiendront ça secret pour éviter tout mouvement de panique.

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