Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

Le boulot,
ça me
réussit pas
Dans tes
rêves
Etrangement, l'envie assassine atrocement le respect. Ce faisant, la justice s'amenuise en atteignant le secret du post-modernisme
La Piscine ::
Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

25 Juillet 2006 ::

« Le complot de Rekin : l'enquête - 4ème partie »

:: Nombril

De nombreux indices ont déjà révélé l'étendue et la machiavélique préméditation du complot qui se joue contre moi : gravures indélébiles dans les portes vitrées, tags divers, traces de peinture phalliques, inondations récurrentes de terrasse, humidité et fuites provocatrices d'odeurs putrides, autant de faits établis qui forment un faisceau de preuves de plus en plus accablant. Toutefois, la dernière attaque en date fut des plus lâches, des plus veules, mais également des plus intrigantes de toutes les manifestations de haine irrationnelle que me voue mon voisinage. En voici donc le récit, des plus fidèlement retranscrit.

Tandis que la coupe du monde de football battait son plein, et que pour ma part je battais un plein nettement moins hystérique, je pus constater que mon voisin de gauche était un garçon des plus exubérants : à l'instar de nombre de ses (et de mes) compatriotes, il hurlait fréquemment sa joie et son amour de la France à l'occasion de buts, d'actions manquées in extremis, ou de fautes impardonnables commises par l'équipe adverse. Ces beuglements joyeux accompagnaient la douce et paisible bonhomie de mon immeuble, et, somme toute, cela mettait un peu d'ambiance et rendait les soirées plus sympathiques.

Mais, un soir que j'étais absent et que la France avait remporté une victoire sublime (dommage que Pirès ne jouait pas dans l'équipe, j'aurais pu faire un bon jeu de mot intello avec une "victoire à la Pirès"... tant pis !), un soir donc, disais-je avant de m'interrompre moi-même grossièrement (comme disait le regretté Pierre Desproges)... Un soir donc, j'étais absent, et la France avait remporté un match. Je ne peux que supposer le déchaînement de joie que cette victoire provoqua sur mon voisinage, mais étant données les constatations que j'avais pu faire dans de semblables circonstances les autres soirs, cela dut être relativement orgiaque.

Toujours est-il que deux jours plus tard, je constatai la présence d'une étrange tache d'enduit sur le mur extérieur de mon balcon, tache dont j'ignorais jusqu'à ce jour l'existence. Je m'étonnai tout d'abord de la découvrir si tardivement, après six ans de vie dans cet appartement, et surtout après avoir nettoyé cet endroit au karscher (™©®) quelques semaines auparavant, tel le Nicolas Sarkozy moyen. Puis, je remarquai d'autres taches du même type, mais au sol : et, de fil en aiguille, j'observai avec stupéfaction que les taches formaient une piste bien visible, à intervalles réguliers, se dirigeant vers la terrasse du voisin précédemment décrit !


Preuve à charge n°4a : Tache d'enduit étranger sur le mur de ma terrasse


Preuve à charge n°4b : Taches d'enduit au sol, en direction de la terrasse voisine


Preuve à charge n°4c : Autres taches d'enduit au sol, en direction de la terrasse voisine

Je suivis ainsi cet étonnant fil d'Ariane pour aboutir à la terrasse de l'indélicat voisin, pour y découvrir enfin l'ultime preuve : une tache d'enduit similaire à celles observées sur ma propre terrasse. Le crime était donc avéré, l'infamie consommée, et le coupable désigné.

Quelle déraison avait donc bien pu provoquer pareil acte ? Quelle pouvait bien être la cause du dégât, pour que ce voisin, pris d'un remords soudain ou d'une peur terrible d'être puni pour son méfait, prenne la décision de venir, nuitamment, réparer lui-même son vandalisme ? Quelle cicatrice avait donc été infligée au mur de ma terrasse ? En vérité, nul ne saurait le dire hormis le fautif, et celui-ci s'est semble-t-il muré derrière un rempart de naïveté et d'innocence, évitant toute confrontation. De mon côté, par souci de diplomatie, ou par lâcheté peut-être, je n'ai cherché aucune explication, estimant la chose tout à fait infructueuse et improbable.

Mais, si l'on ajoute à cet ultime méfait l'abandon sauvage de plantes mortes appartenant au même voisin dans mes propres bacs à fleurs, et ce quelques jours plus tard seulement, je puis affirmer avec conviction que tout ceci n'est que le résultat d'une conjuration odieuse de mon voisinage : vieille du dessus, lycéen tagueur, voisins de gauche et de droite, graffitis obscènes, grandes eaux hebdomadaires, traces d'enduit, abandon de cadavres végétaux, humidité et odeurs fétides, voilà bien l'étendue diabolique du complot.

Mais qu'ils ne s'y trompent pas : JE NE CÈDERAI JAMAIS, ILS NE M'AURONT PAS VIVANT, VENTRE-SAINT-GRIS !

finipe, 04h08 :: :: :: [2 déclarations infondées]

:: COMMENTAIRES

 Viou, le 26/07/2006 à 10h57

Ahhhhhh mais c'est énervant, je veux savoir ce qu'il s'est passé sur ma terrasse !

 Lohen, le 27/07/2006 à 23h04

La vérité ne serait-elle pas ailleurs ?

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