Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

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Phosocle ::
Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

27 Novembre 2006 ::

« Léonidas & la bataille des Thermopyles »

:: Histoire antique, -480

Ce billet fait partie d'un sujet composé de quatre parties :

1. La bataille de Marathon
2. Léonidas & la bataille des Thermopyles
3. Thémistocle & la bataille de Salamine
4. La fin des guerres médiques



La revanche des perses

Après la première guerre médique (cf. La bataille de Marathon), l'empire perse, malgré son échec à Marathon et devant Athènes, a quand même conquis les Cyclades, et a assuré sa mainmise sur l'Ionie et la Thrace. Mais la Perse voit ses envies de suprématie sur la Grèce contrariées : de graves troubles éclatent en Egypte, et l'armée perse doit se concentrer sur la répression de cette révolte. En 486 av. JC, Darius meurt de maladie, et son fils Xerxès Ier devient empereur de Perse : il s'emploie tout d'abord à mettre fin aux contestations d'Egypte, ce qu'il fait avec une brutalité et une cruauté peu communes. Une fois ceci fait, Xerxès commence à préparer minutieusement la conquête de la Grèce.

Il tente tout d'abord des actions diplomatiques auprès de certaines cités puissantes traditionnellement rivales de Sparte et Athènes, notamment Argos (dans le péloponnèse) ou Carthage (de l'autre côté de la Mer Méditerranée). Cette dernière est vivement soutenue dans une guerre d'invasion de la Grèce, et malgré plusieurs tentatives maritimes, Carthage est repoussée. Parallèlement, l'empire perse met sur pied l'une des armées les plus gigantesques de l'Antiquité : plus d'un millier de navires, et près de 200.000 soldats, dont des troupes d'élite nommées les Immortels.

La Grèce quant à elle, après sa victoire à Marathon, a repris ses querelles intestines pendant quelques années : mais les préparatifs de Xerxès ne passent pas inaperçus, et toute la Grèce réagit rapidement. En 481 est organisé le congrès de Corinthe, à l'initiative de Sparte, dont Argos est la principale concurrente dans le Péloponnèse. Les 31 cités réunies mettent de côté leurs différends et signent un pacte d'union panhellénique, puis organisent une armée de défense conséquente (bien qu'assez nettement inférieure en nombre). Léonidas Ier, roi de Sparte, est le général de l'infanterie ; Eurybiade (un spartiate) et Thémistocle (un athénien) sont maîtres de la flotte navale. Toutefois, la ligue ne parvient pas à se mettre d'accord sur un plan de bataille, et l'armée perse en profite : les hostilités sont déclenchées en 480, la Thessalie est envahie et soumise.


Début de la seconde guerre médique

Comme lors de la précédente guerre, les perses choisissent de mener une double offensive, par mer et par terre : ils poussent leur avantage et continuent leur conquête. Alarmés, les grecs se mettent enfin d'accord : ils placent leur flotte navale en un lieu nommé l'Artémision (en référence au temple d'Artémis de la ville d'Ephèse, l'une des sept merveilles du monde, située de l'autre côté de la mer Egée). L'infanterie, quant à elle, attend l'armée perse au défilé des Thermopyles, ainsi nommé en raison des sources chaudes qui s'y trouvent. Ce défilé est un passage obligé pour l'armée perse si elle veut conserver le contact avec sa flotte, et c'est un endroit extrêmement étroit, donc stratégiquement idéal pour une défense efficace.

L'offensive navale des troupes de Xerxès manque de chance, comme lors des toutes premières tentatives de Darius, douze ans auparavant : Eurybiade bat en retraite, impressionné par la puissance de l'ennemi, mais une violente tempête éclate et coule une grande partie de la flotte perse. Après de nombreux atermoiements des grecs, qui parviennent tout de même à couler quelques navires adverses, une nouvelle tempête ravage la capricieuse mer Egée et emporte ce qui reste des navires envahisseurs.

Les troupes de Léonidas, de leur côté, tiennent bon le défilé des Thermopyles : ils repoussent les offensives ennemies, et infligent de sévères pertes aux fameux Immortels. Mais un traître du nom d'Ephialtès indique aux perses le sentier d'Anopée, un chemin qui permet de contourner les Thermopyles et d'attaquer les grecs à revers. Léonidas, se voyant perdu, choisit le sacrifice : afin de permettre au gros des troupes grecques de se retirer et de préparer la résistance ultérieure, il reste aux Thermopyles, entouré d'à peine un millier de soldats spartiates, et tient en échec l'armée perse toute entière. Exaltés, ces héroïques soldats parviennent même à pénétrer dans l'enceinte du camp perse et à y faire vaciller la suprématie adverse, mais en vain : tous sont finalement massacrés sur ordre de Xerxès, mais ce sacrifice permettra aux grecs de poursuivre la résistance...

Les suites de l'invasion perse

L'invasion perse, malgré la ruine de leur flotte à l'Artémision, se poursuit après la victoire des Thermopyles : les portes de l'Attique sont désormais ouvertes, et Athènes n'est pas en mesure de se défendre. Sur décision de Thémistocle, les athéniens arment des navires et fuient la ville pour poursuivre la lutte sur les mers : la cité sera mise à sac par les perses, l'Acropole pillée et brûlée. De la Grèce libre ne subsiste désormais que le Péloponnèse, et la lutte se poursuivra lors de la bataille navale de Salamine.

Les restes de Léonidas Ier seront plus tard ramenés à Sparte (aussi appelée Lacédémone) : des fêtes nommées Léonidées seront instituées en son honneur, et un magnifique mausolée lui sera érigé. L'héroïque sacrifice des spartiates sera a tout jamais consacré par ces vers du poète Simonide de Céos :

Etranger, va dire aux gens de Lacédémone
Que nous gisons ici, obéissants à ses lois.



Statue commémorant de nos jours la mémoire
de Léonidas, à Sparte





Un parallèle a été fait entre les Thermopyles et la bataille de Camerone en 1863. C'est à voir...

finipe, 00h11 :: :: :: [13 divagations]

:: COMMENTAIRES

 Lohen, le 27/11/2006 à 20h00

Dommage de ne pas avoir précisé que les spartiates à proprement parler n'étaient que 300 au défilé, avec 2 à 3000 "auxiliaires" (pas sûr à 100% pour ce dernier chiffre), et le fait qu'ils aient tenu le défilé plusieurs jours, en repoussant plusieurs attaques (de vraies boucheries, forcément..).

 finipe , le 29/11/2006 à 01h16

Vivivi, précision exacte : d'après ce que j'ai pu en lire, il y avait environ 300 hoplites spartiates, autant d'Hilotes (sortes d'équivalents du serf médiéval dans la société spartiate), et un petit millier de soldats d'autres cités, notamment Thèbes qui avait bien contribué à la guerre (alors que l'année suivante elle trahira et se rangera du côté des perses).

En tout ça faisant donc en gros 1500 grecs contre toute l'armée perse. Pas étonnant qu'ils aient fini par se faire claquer, donc...

 lorane, le 13/12/2006 à 10h43

ouaouh... je lis, je lis... j'ai déjà eu pas mal d'échos de simon (mon mari) ou silguniel je ne sais pas comment tu l'appelles, ou doc... ou bref...
LEONIDAS (et ses chocolats??) et mes petits hoplites... j'aime! (bien pour des révisions avec mes élèves en grec!)

 finipe , le 13/12/2006 à 12h13

Tant mieux tant mieux ! Pour ma part, mes compétences en matière d'histoire antique confinaient à la nullité crasse, donc ça m'a fait du bien de mettre le nez là-dedans...

 historien, le 05/10/2007 à 04h16

Il est vrai que les spartiat et leur roi léonidas étaient dotés d'un courage rarissime je suis historiquement imporessionné !

 satan, le 23/11/2007 à 16h12

vs avez rien dotre sur éphialtès?

 finipe , le 23/11/2007 à 17h51

Hérodote rapporte peu de choses sur Ephialtès : c'était un mélien (originaire de Mélia ou Malia, une cité Crétoise), et après que sa tête fût mise à prix, il fut tué par un homme du nom d'Athénade.

Hérodote dit qu'Athénade avait tué Ephialtès pour une autre raison que sa trahison, et qu'il y reviendrait plus tard : seulement, il n'y revient plus, ou du moins pas dans les écrits qui nous sont parvenus. C'est donc un mystère !

 winy , le 25/11/2007 à 00h32

Avec une plume, ça fait des Thermopyles indiens ?

...

Hum.

 miltiade , le 29/10/2008 à 23h58

Bonjour,

Avez vous quelques infos sur Eurybiade ?

Cordialement

miltiade

 finipe , le 30/10/2008 à 13h19

Bonjour Miltiade.

Pour avoir des infos sur Eurybiade, tu peux lire le livre VIII de l'Histoire d'Hérodote : [http]

Il y a quelques détails croustillants :)

 vividu73, le 15/03/2011 à 21h18

certain dise que les spartiate désende,t d'Hercule lui même... Eh bien le courage de Léonidas et de ses hommes en fut la preuve... se sacrifier pour sa citer, si ça c'est pas du courages digne d'un demi dieu alors je ne m'y connais paq

 nicoblois, le 17/04/2011 à 11h21

je ne suis pas sur que ce sois du courage
il ne font que respecter les lois
leur loi les samouraï en fond de même
le problème si il y a problème et que leur culture était intraitable. et qu'aujourd'hui on les traiterai de barbare

 nerosson, le 22/05/2011 à 15h02

J'ai entendu, il y a longtemps, cette citation attribuée à Léonidas :"Ce soir, nous dînons chez Pluton".
Or, je viens de lire plusieurs sites consacrés aux Thermopyles, et je ne l'ai retrouvée nulle part.

Quelqu'un d' autre a-t-il connaissance de cette phrase ?

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