Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

J'en ai
vraiment
rat le cul...
Ouais, c'est ça
Aujourd'hui, l'envie noie doucement son destin. C'est ainsi que la justice se délite en atteignant l'enfer du rationalisme
Lao Meuh ::
Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

12 Décembre 2007 ::

« A dormir debout »

:: En vrac

Ce matin, tandis que je me levai, encore tout ouaté des duveteuses réminiscences du sommeil, je fus soudain foudroyé par l'inspiration divine : un éclair éthéré me frappa, et j'eus une idée. Une idée fantastique ! Tout d'abord peu convaincu par pareille fulgurance, je filai prestement me passer le crâne sous l'eau froide, afin d'être sûr et certain que cette idée m'était bien chevillée à l'occiput, et n'était pas loufoque tant elle était géniale. Chose fut ainsi faite, mais la diablesse s'accrochait à mes synapses, plus fort qu'un morpion au pubis d'une catin de bordel médiéval. « Diantre ! » me dis-je. « Il me faut saisir cette occasion pour léguer un chef d'oeuvre à mes pairs, et peut-être laisser ma modeste empreinte dans ce branlant édifice qu'est la Littérature ! ». J'entrepris donc aussitôt de coucher cette idée sur le papier, avec une stimulante frénésie.

L'histoire racontait ainsi le destin d'un homme honnête, travailleur ordinaire sur un quai marseillais, au début du XIXème siècle. Il était amoureux d'une belle femme, qui l'aimait en retour, et leur avenir paraissait radieux. Mais, par vengeance et goût du lucre, un homme jaloux et amoureux de la belle Mercedes (ce fut un nom que je trouvai idéal pour cette belle jeune femme), s'acoquinait avec un comptable véreux et faisait faussement accuser le héros (nommé Edmond) de bonapartisme.

A cause d'un juge sans scrupule et aux grandes ambitions politiques, le pauvre Edmond passait ensuite près de quinze ans dans une cellule humide, dans un château au milieu d'une petite île, avec pour seule compagnie celle d'un abbé à la figure paternelle, qui lui révélait l'emplacement d'un fabuleux trésor. Après toutes ces années, Edmond s'enfuyait en prenant la place d'un mort dans un sac, puis il trouvait le trésor et devenait riche au-delà de tout et de tous, et revenait se venger implacablement : il découvrait alors que la belle Mercedes était mariée à l'homme jaloux, le comptable véreux était devenu un banquier richissime, et le juge était procureur général du roi...

J'écrivis donc fiévreusement pendant quelques minutes, puis fus subrepticement saisi d'un doute. Quelque chose me contrariait dans cette histoire : admettons que ce pauvre garçon, faussement accusé et enfermé dans un château sordide, parvienne à s'enfuir (ce qui est déjà très improbable). Une fois riche à milliards, pourquoi serait-il stupide au point de revenir là où autrefois il fut trahi ? Pourquoi ne pas rester à se la couler douce sur une île paradisiaque, entouré de belles amazones, en buvant les plus suaves ambroisies ? Non, décidément, cela n'allait pas. Et puis Mercedes, finalement, ça sonnait plutôt « grosse bagnole » que « belle espagnole ». En plus, cette imbécile se serait mariée avec un salaud. Non, non et non, pas de quoi en faire 2000 pages : je me décidai donc à abandonner cette histoire, qui n'était que trop loufoque.

J'appris quelques jours plus tard qu'un type m'avait pourtant volé mon idée, presque trait pour trait. Enfin, à quelques différences près : il s'agissait de l'histoire d'une princesse endormie après s'être piqué le doigt sur un fuseau, et qui ne se réveillerait qu'après qu'une espèce de prince charmant l'ait embrassée. Complètement débile, décidément !

finipe, 01h56 :: :: :: [4 réflexions sagaces]

:: COMMENTAIRES

 Silgu, le 12/12/2007 à 13h02

Le plus inquiétant, c'est que tu puisses avoir un éclair de génie. Enfin moi je dis ça hein

 Yannou , le 13/12/2007 à 01h10

Oui, ça m'arrive souvent aussi ce genre de choses. Que veux-tu, nous sommes des éternels plagiés. Heureusement, nous savons garder dignité et modestie.

 Viou , le 13/12/2007 à 10h21

C'est superbe mon chéri :D

 MarieH , le 18/12/2007 à 20h10

Je voulais écrire l'histoire d'un garçon qui aurait des pouvoirs magiques, qui se battrait à mort contre un méchant sorcier, qu'aurait une chouette factrice et une belle écharpe. J'ai commencé par tricoter l'écharpe, mal m'en a pris, je me suis fait piquer l'idée le temps de rabattre les mailles.

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