Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

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Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

21 Novembre 2007 ::

« Mons-en-Pévèle & le Lys d'Arfeuil »

:: Histoire médiévale, 1304

Ce billet fait partie d'un sujet composé de deux parties :

1. La bataille des éperons d'or
2. Mons-en-Pévèle & le Lys d'Arfeuil



Le contexte

Après le désastre de la bataille des éperons d'or, Philippe le Bel est fou de rage : alors que son armée devait venger l'affront des « Matines de Bruges », elle a été massacrée, et de nombreux grands seigneurs y ont trouvé la mort... Le roi de France ne peut laisser pareil camouflet sans réponse, aussi entreprend-il de préparer minutieusement sa revanche. Durant l'année 1303 et les premiers mois de 1304, de nombreux raids à la frontière du comté de Flandre et de l'Artois ont lieu, afin d'affaiblir les forces adverses, mais surtout d'amasser suffisamment d'argent pour mettre sur pied sa propre armée. Gui de Dampierre, seigneur de Flandre toujours emprisonné dans les geôles du roi de France, est libéré afin d'essayer de trouver une conciliation avec les flamands, mais les négociations n'aboutissent pas et Gui de Dampierre revient se constituer prisonnier.

Le 20 juin 1304, Philippe le Bel convoque l'Ost royal pour de bon. Jusqu'au mois d'août, les flamands résistent avec une grande détermination et parviennent à gêner considérablement l'avancée de l'armée française, qui doit de nombreuses fois battre en retraite et trouver de nouvelles routes pour avancer. Le 11 août, la flotte flamande est totalement anéantie devant le port de Zierikzee, en Zélande (actuelle Hollande) : les espoirs d'émancipation de la Flandre deviennent dès lors quasiment nuls...

Du 14 au 16 août, les deux armées se retrouvent à Mons-en-Pévèle pour des négociations, mais aucun accord n'est trouvé entre les deux parties. Le 17, l'Ost royal tente de rejoindre Pont-à-Vendin, tenu par les flamands, pour libérer la route d'Arras et ainsi régler de graves problèmes d'approvisionnement : mais l'armée flamande barre la route des français, qui cette fois-ci font face pour de bon.

Le 18 août 1304, sous un soleil de plomb et une chaleur écrasante, plus de 150.000 hommes s'affrontent ! 70.000 français font face à 80.000 flamands, et durant toute la journée, on se bat : arbalètes contre frondes, charges de cavalerie, contre-offensive flamande, échec de nouveaux pourparlers, destruction de catapultes françaises, prise du camp flamand par la cavalerie française, coup de force du camp flamand sur le camp royal (nous y reviendrons plus bas), et enfin charge décisive de la cavalerie française, qui met l'armée de Flandre en déroute.


La « Bataille de Mons-en-Pévèle », par Charles-Philippe Larivière (XIXème siècle)

Le lys d'Arfeuil

Au cours de la bataille, l'espoir a fini par quitter le camp flamand : privés d'eau et de nourriture, ils tentent un ultime coup de force en se ruant par surprise sur le camp royal de Philippe le Bel, pendant une trève. Le roi de France s'y repose, il a ôté son armure... Se relevant en catastrophe, il saisit une arme, se précipite vers son cheval, tandis que plusieurs hommes se font tuer en le protégeant, puis en l'aidant à se hisser sur sa monture.

Philippe le Bel se bat alors avec l'énergie du désespoir, et fait preuve d'un grand courage. A ses côtés, plusieurs hommes se distinguent également au cours de l'affrontement, qui, malgré la supériorité numérique et l'effet de surprise des flamands, voit finalement la victoire des français. Parmi les survivants s'étant distingués dans la mêlée figure un chevalier du nom de Mourin d'Arfeuil, originaire de la Haute Marche (actuel département de la Creuse). Philippe le Bel, afin de le récompenser pour sa bravoure, arrache une des fleurs de lys ornant son tabard, et la donne à Mourin d'Arfeuil : « désormais, tu pourras la faire figurer dans tes armes », lui dit-il.

Insigne honneur que celui-ci, puisqu'en théorie, seuls le roi et les membres de la famille royale peuvent arborer le lys dans leur blason ! Aujourd'hui encore, une fleur de lys figure au centre du blason d'Arfeuil[1], dont la famille a pour devise Virtus Astra Petit : « le courage monte jusqu'aux cieux ».

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1. D'azur à une fleur de lys d'or, accompagnée de trois étoiles du même, posées deux en chef et une en pointe

finipe, 03h06 :: :: :: [0 constatation éclairée]

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