Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

Bigre, je me
ronge
les sangs !
Eh
ouais
Malheureusement, l'on noie horizontalement la morale. C'est pourquoi la sagesse s'oublie en courant vers le secret de l'existence
Caporal de Bol ::
Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

13 Février 2013 ::

« Opération Chariot - 5 : les commandos en action »

:: Histoire contemporaine, 1942




Plan du port la nuit du raid. Des zooms de ce plan montreront, plus bas dans cet article, les mouvements effectués par les différentes équipes de commandos.


Le quai nord de la cale Joubert :

Bien que seuls 113 d'entre eux aient débarqué, sur les 257 hommes prévus, les commandos vont accomplir nombre d'exploits sur lesquels nous allons maintenant revenir. Commençons tout d'abord par ceux qui descendent du Campbeltown après l'éperonnage de la porte-écluse, qui sont chargés du gros des destructions autour de la cale Joubert.

Mitraillette Thompson, dite "Tommy Gun", arme principale des commandos qui appartenaient aux équipes de protection chargées de couvrir les équipes de démolition, et aux équipes d'assaut chargées d'attaquer les postes d'artillerie ennemis.


Les premiers à mettre le pied au sol sont les 12 commandos du groupe d'attaque du Lieutenant Roderick, qui descendent de la proue du destroyer par tribord à l'aide d'une échelle téléscopique. Leur mission est de mettre hors de combat les positions de tir ennemies sur la rive nord de la Cale Joubert, puis d'incendier les réservoirs de carburant enterrés voisins.
La première position allemande sur leur chemin n'est autre qu'un emplacement de mitrailleuse protégé par des sacs de sable, et elle est toute proche. Sans doute pris par surprise, les servants sont très vite mis hors de combat, probablement à la grenade.

La position suivante, plus délicate, est un canon de 37 mm à tir rapide monté sur le toit d'un bunker. Mais les hommes de Roderick le neutralisent à l'aide de grenades habilement lancées.
Les sources divergent ensuite : certaines disent qu'ils doivent neutraliser une autre mitrailleuse et un canon de 40 mm. Toutes les sources sont toutefois d'accord pour dire que l'un des canons qu'ils doivent réduire a déjà été abattu par des tirs en provenance des vedettes sur le fleuve.
Une fois le danger écarté, ils se tournent vers leur dernier objectif, les réservoirs de carburant. Une source dit qu'ils ne parviennent pas à les incendier, une autre qu'ils sont vides. L'un n'empêche d'ailleurs pas l'autre.

Ils consolident ensuite leur position pour protéger le flanc des autres raiders, et attendent le signal de la retraite. Aucune source ne précise leur itinéraire de repli, mais il est probable qu'ils repasseront par la porte-écluse enfoncée par le Campbeltown, puis par le pont tournant qui sera surnommé "Roy Bridge", du nom du lieutenant qui commande l'équipe qui en assure la garde, pour ensuite se rendre au PC du Colonel Newman. Selon une source, il y a 4 blessés dans l'action parmi les commandos.

La forme écluse aujourd'hui, vue du caisson nord , occupée ici par le "Rotterdam Trader".
A gauche, la rive nord de la cale qui fut prise d'assaut par l'équipe du lieutenant Roderick. A droite au fond, on distingue la station de pompage. (photo draleuq)

A gauche : en rose foncé, le parcours effectué par l'équipe Roderick sur le dock nord.
A droite : Le lieutenant John Roderick fut décoré de la Military Cross pour son action.


Poste de manoeuvre sud, station de pompage et pont tournant :

Pendant ce temps, par bâbord de la proue du Campbeltown, les commandos du capitaine Roy descendent à leur tour sur le quai. Les hommes de Roy, écossais comme lui, sont plusieurs à porter le kilt traditionnel sous leur "battle dress" de commando.
La mission des hommes de Roy est de neutraliser les canons sur le toit de la station de pompage pour laisser la voie libre aux démolisseurs du Lieutenant Stuart Chant, puis de se diriger illico vers le pont tournant de la vieille entrée, qu'il doit tenir coûte que coûte puisque c'est le chemin de repli vers le Vieux Môle de toutes les unités qui opèrent autour de la cale sèche. Une fois tous les hommes repliés au sud de la vieille entrée après avoir accompli leurs missions, Roy doit laisser au capitaine Woodcock, protégé par le Lieutenant Morgan, la tâche de faire sauter le pont derrière eux.

Les commandos de Roy arrivent rapidement au contact de la station de pompage, dont le toit est occupé par deux canons de DCA. Une grenade est lancée sur l'un d'eux. Aussitôt après, les servants allemands prennent la fuite par un escalier extérieur. Les Ecossais montent sur le toit et sabotent les deux canons.

A gauche : le capitaine Donald Roy, qui tout au long du commando donna son nom au fameux pont tournant qu'il devait tenir à tous prix, rebaptisé ainsi "Roy's Bridge". Décoré du Distinguished Service Order.
A droite : le sergent Don Randall fut le principal artisan de la prise d'assaut des canons de flak sur le toit de la station de pompage. Il fut décoré de la Distinguished Conduct Medal.


L'équipe se rend ensuite vers son deuxième objectif, le pont tournant de la vieille entrée, en couvre les deux entrées, et attend. Le commandant d'un navire de défense côtier allemand, tout proche, décide de saborder son bateau car il redoute la capture ! Durant l'heure qui suit, de nombreux hommes de Roy seront touchés près de ce pont constamment balayé par les balles ennemies tirées depuis l'autre côté du bassin. Réembarqué à bord de la ML 262 comme nous l'avons vu, Woodcock ne viendra pas faire sauter le pont comme prévu (il trouvera la mort sur le fleuve, comme nous l'avons vu également). Roy abandonnera donc le pont intact, une fois tous les autres repliés, pour se rendre au PC de Newman.

Le pont tournant de l'entrée est, dont l'équipe du Capitaine écossais Roy assura la couverture après avoir nettoyé le toit de la station de pompage. C'était un point de passage obligé pour les commandos revenant de leurs objectifs autour de la cale Joubert et se repliant vers le PC du Colonel Newman. Le blockhaus visible sur la photo, celui de l'écluse fortifiée, ne fut construit qu'en 1943 et n'existait donc pas encore. (photo draleuq)

A gauche : en rose foncé, le parcours de l'équipe Roy.
A droite : le soldat Tom Mac Cormack fut grièvement blessé à la tête en protégeant le Roy's Bridge. Une autre photo célèbre du commando, prise comme celle de Burn par la propagande allemande au lendemain du raid, le montre assis sur le quai, tenant son visage ensanglanté entre ses mains. Il décèdera le 11 avril des suites de ses blessures, à l'hôpital de Rennes.


Juste derrière Roy, les équipes de démolition des Lieutenants Stuart Chant et Christopher Smalley.

La mission de Smalley est la plus simple et la plus rapide : il doit faire sauter le poste de manoeuvre de la porte-écluse sud (celle qui a été enfoncée par le Campbeltown), situé seulement à 50 mètres du destroyer.
Aussi, ces commandos s'acquittent-ils de leur tâche les premiers, sans rencontrer aucune résistance : le poste de manoeuvre vole en éclat. Smalley décide ensuite, comme nous l'avons vu, de profiter de la présence sur le quai voisin de la vedette ML 262 de Burt pour réembarquer au lieu de se replier par son itinéraire normal, c'est-à-dire le "Roy's Bridge". Comme pour Woodcock, cela lui sera fatal.

L'équipe du Lieutenant Smalley : chemin parcouru à terre en rose, itinéraire de repli initialement prévu en vert, fuite à bord de la ML 262 en bleu.


Le lieutenant Stuart Chant, blessé au genou et au bras à bord du Campbeltown, a 4 hommes pour l'accompagner. Comme la porte de la station de pompage est verrouillée, il la fait rapidement sauter avec une petite charge aimantée, une "palourde".
Parmi les hommes qui l'accompagnent, il y a le sergent Chamberlain, blessé aux deux jambes, qui commence sérieusement à souffrir. Chant lui ordonne donc de s'allonger en haut de l'escalier et de couvrir leurs arrières.
C'est le sergent Dockerill, une force de la nature, qui descend les 30 kgs d'explosifs de Chamberlain en plus des 30 kgs qu'il porte déjà en bas des escaliers métalliques en zig zag qui amènent le groupe jusqu'aux pompes, douze mètres plus bas. Chant constate avec satisfaction que les installations sont identiques à celles de la cale King George V de Southampton où ils se sont entraînés. C'est en chantant que les Anglais posent leurs charges sur les joints des pompes et les relient entre elles par un "cordtex" qui, une fois allumé, se consume pendant 90 secondes avant que tout ne saute.
Une fois que tout est prêt, Chant renvoie deux sergents mettre Chamberlain à l'abri avec eux, et ne garde que Dockerill pour l'aider à remonter dans les temps. Il procède ensuite à la mise à feu lui-même, puis remonte en clopinant et en s'accrochant à la ceinture du fidèle Dockerill. Tous les hommes sont à l'abri d’un mur, mais le Capitaine Bob Montgomery, qui supervise les équipes de démolition, les voit faire et réalise qu’ils sont beaucoup trop près. Il intervient pour les faire déplacer et bien lui en prend car quelques instants plus tard, une énorme explosion fait voler ce mur en éclats, écrasant un sac à dos que les hommes avaient laissé là dans la précipitation ! La station de pompage est atomisée, deux moteurs ayant été éjectés de leurs bases et ayant fait s'effondrer les deux autres sur les pompes démolies, dans un cratère de 12 mètres. Chant retourne vérifier que les dégâts sont irréparables, ce qui est largement le cas. Il parachève son oeuvre à coups de masse, et enfin avec des charges incendiaires.

A gauche : la station de pompage, vue du nord de la forme écluse. Son toit comportait deux canons qui furent nettoyés par l'équipe du Capitaine Roy. Le lieutenant Stuart Chant, bien que blessé à la jambe, et le Sergent Dockerill, la firent ensuite sauter, rendant impossible la vidange de la cale pour très longtemps. (photo draleuq)
A droite : le capitaine Bob Montgomery, des Royal Engineers, supervisait les équipes de démolition débarquées du Campbeltown. C'est l'un des derniers survivants du raid, ici photographié à la commémoration de mars 2012 à St Nazaire. Il fut décoré de la Military Cross.


Lorsqu'il se replie avec ses hommes vers le "Roy's Bridge" (sans doute parmi les derniers, non seulement du fait des blessures, mais aussi parce que sa tâche était plus longue que celle des autres à mener à terme), le pont est balayé par la mitraille allemande, et les 5 britanniques doivent le traverser par en dessous, en s'accrochant aux poutrelles !
Finalement, ils parviennent tous au PC du Colonel Newman. Chant, souffrant de plus en plus de son genou, n'ira pas bien loin lorsque les commandos survivants tenteront une échappée vers la ville, plus tard dans la nuit. Incapable de courir, il se couchera à l'abri des balles perdues en attendant la capture.

A gauche : en rose, chemin parcouru à terre par l'équipe du lieutenant Chant.
A droite : Stuart Chant fut décoré de la Military Cross.


Porte-écluse nord et poste de manoeuvre nord :

Egalement débarqués par bâbord avant du Campbeltown, l'équipe du Lieutenant Gerard Brett (8 hommes) doit s'occuper de la porte-écluse nord du dock Normandie, pendant que l'équipe du Lieutenant Corran Purdon (4 caporaux) doit se charger du poste de manoeuvre de la dite porte-écluse. Pour les protéger, l'équipe du Lieutenant Denison (4 hommes à l'origine, mais 2 ont été mis hors de combat à bord du Campbeltown).

Le Lieutenant Etches devait normalement coordonner tout ce beau monde, mais il a été, lui aussi, grièvement blessé à bord du Campbeltown (décoré de la military cross). Il est donc remplacé par le Lieutenant Bob Burtenshaw, blessé lui-aussi, qui devait initialement se charger de la porte-écluse sud en cas d'échec de l'éperonnage.
Pour parvenir à leurs objectifs, tous ces commandos doivent parcourir à découvert les 350 m. du quai ouest de la cale sèche !

Le lieutenant Denison et ses 2 hommes partent les premiers le long du Dock Normandie, mais ils sont pris à partie par des tireurs allemands embusqués dans une tranchée. Denison attire habilement le feu sur lui, pendant que ses deux compères prennent la position à revers et la détruisent à la grenade. Ils vont ensuite couvrir les abords du pont tournant qui passe sur le canal de communication entre les deux bassins.

Derrière eux, l'escouade du lieutenant Purdon investit le poste de manoeuvre du caisson nord, pendant que celle du lieutenant Brett se dirige vers le caisson nord lui-même.
Malheureusement, celui-ci n'est pas du tout fait comme à Southampton. Pour pouvoir le détruire efficacement, il faudrait poser les charges à l'intérieur, et la chose est impossible à cause d'une écoutille.

Les hommes de Brett essaient en vain de faire sauter cette écoutille, mais ils sont harcelés par des tirs, probablement en provenance des batteries situées de l'autre côté des bassins. Le lieutenant Brett est blessé (il sera décoré de la military cross). Comme il est intransportable, ses hommes le mettent à l'abri et l'abandonnent, conformément aux consignes.

Pendant leur retraite, ils tuent deux Allemands avant d'être cueillis par l'escouade du lieutenant Burtenshaw, un grand escogriffe original, son monocle vissé à l'oeil, qui porte sur la tête la casquette de marin du capitaine Beattie - nul ne sait comment il se l'est procurée ! - et qui décide d'emmener tout ce beau monde vers une deuxième tentative de destruction du caisson, tout en chantant "There always be an England"...
Alors que Burtenshaw et son équipe travaillent à la destruction de la porte-écluse, Purdon vient de terminer l'installation de ses charges sur le poste de manoeuvre. Il envoie le caporal Chung prévenir Burtenshaw qu'il n'attend plus que le signal. Mais Chung est blessé par balle en traversant le dock et n'arrivera pas à destination.

A gauche : le caporal Chung à l'époque du commando.
Au milieu : Chung et son ex-lieutenant Corran Purdon, devenu entre temps général, se retrouvent lors d'une commémoration dans les années 90.
A droite : un commando de l'Opération Chariot pendant l'entraînement. Celui-ci fait partie d'une équipe de démolition, d'où le harnachement. Le jour du raid, les démolisseurs étaient tellement chargés (40 kg d'explosifs) qu'ils ne prirent même pas de fusil et avaient un pistolet pour toute arme.


Burtenshaw conclut rapidement à l'impossibilité d'ouvrir l'écoutille et donne l'ordre aux hommes d'affaler les charges d'explosifs le long de l'écluse, au bout d'une corde, en espérant qu'une explosion externe suffira à endommager suffisamment le gigantesque caisson. Mais la situation empire de seconde en seconde, et ils sont maintenant pris pour cible par des tireurs allemands qui se trouvent sur le pétrolier en cale sèche et qui les empêchent de travailler.
Burtenshaw, toujours en chantant, prend quelques hommes avec lui et se rend au bord du quai pour éliminer ces gêneurs. Il y est rejoint par les mitrailleurs de Denison. Les Allemands sont réduits au silence, mais Burtenshaw est tué dans la fusillade.

A gauche : le lieutenant Denison
A droite : la tombe de Bob Burtenshaw au cimetière de Cuy à Escoublac : "lieutenant R.J.G. Burtinshaw, the cheshire regiment, n°5 commando, 28th march 1942, age 25, floreat fettesia." (photo draleuq)


Sur le caisson, les pertes augmentent, et le sergent Carr prend la décision de détoner les charges déjà affalées sans plus attendre, avant que plus un seul homme valide ne puisse le faire. Après l'explosion, il entend le bouillonnement caractéristique de l'eau et constate qu'elle s'engouffre dans la cale par un trou percé dans la porte-écluse.

A gauche : de nos jours, le caisson nord de la forme écluse, vu du bassin de Penhoët. Il ne fut que crevé par des charges affalées le long de la porte et détonées par le sergent Carr. De nombreux commandos furent tués en essayant d'atteindre cet objectif, dont le Lieutenant Burtenshaw. (photo draleuq)
A droite : prisonniers britanniques photographiés par la propagande allemande le 28 mars au matin. De gauche à droite, le soldat Frank Gooch, le caporal Nicky Finch, tous les deux de l'équipe d'assaut de John Roderick, et le sergent Franck Carr de l'équipe de démolisseurs de Bob Burtenshaw, qui détona les charges et troua le caisson nord de la cale Joubert (décoré de la Distinguished Conduct Medal).


Les survivants de l'escouade Burtenshaw décrochent vers le pont tournant de la vieille entrée, bientôt rejoints par l'escouade Purdon. Celui-ci déclenche derrière lui l'explosion du poste de manoeuvre nord, en l'accompagnant d'un rugissement guerrier qui réchauffe le coeur des commandos.

A gauche : de nos jours, le poste de manoeuvre du caisson nord de la forme écluse.
Il fut démoli par l'équipe du Lieutenant Corran Purdon. (photo draleuq)
A droite : le général Corran Purdon, l'un des derniers survivants du raid, fut décoré de la Military Cross.


Tout le monde se replie ensuite vers le "Roy's Bridge" et vers le PC de Newman.

Equipes des lieutenants Brett, Denison, Purdon et Burtenshaw :
1) L'équipe Denison (parcours rose foncé) neutralise des Allemands à la grenade dans une tranchée
2) L'équipe Purdon (parcours rose clair) investit le poste de manoeuvre du caisson nord, pose ses charges et attend le signal
3) L'équipe Brett (parcours vert clair) échoue à détruire la porte écluse nord.
4) L'équipe Burtenshaw, avec des éléments en retraite de l'équipe Brett (parcours vert clair), affale des charges le long de la porte-écluse nord sous le feu ennemi.
5) Burtenshaw prend quelques hommes pour aller neutraliser les tireurs du pétrolier (parcours bleu foncé), aidé par l'équipe de Denison (parcours rose foncé) Burtenshaw est tué sur le dock, les tireurs allemands sont éliminés.
6) Le sergent Carr détone les explosifs, la porte-écluse est crevée. Les survivants décrochent.
7) Pendant le décrochage, Purdon fait sauter le poste de manoeuvre.
8) L'ensemble des commandos se retire par le pont tournant, en direction du PC Newman (parcours blanc).
Une source parle également d'une contre-attaque organisée par les équipages des dragueurs de mines allemands, probablement ceux du Bassin de Penhoët (grosse flèche verte foncée), sans préciser à quel moment elle intervient.


Echec au Vieux Môle :

Voyons maintenant les faits et gestes des 20 commandos descendus au Vieux Môle (sur les 70 prévus), par la ML 457 de Collier. Notons que beaucoup de sources se complètent ou se contredisent sur ces événements, et qu'il a donc été bien difficile de les reconstituer.

Au moment de leur débarquement, ces commandos auraient vu des Allemands avec les bras en l'air qui marchaient sur la jetée, ce qui leur aurait donc fait faussement croire que les hommes du Capitaine Birney, sensés débarquer avant eux, s'étaient acquittés de leur mission en capturant le Vieux Môle, point prévu pour le réembarquement (en vérité, comme nous l'avons vu, les commandos avaient été anéantis en tentant de débarquer).
Cette hypothèse peut en tous cas expliquer pourquoi ils se dirigent directement sur leur objectif, le pont levant de l'entrée sud (ou nouvelle entrée), sans se préoccuper de la jetée derrière eux. Pour y parvenir, ils doivent parcourir environ 400 mètres à découvert. Mais alors qu'ils se trouvent sur la Place du Vieux Môle, ouverte vers les quais du bassin de St Nazaire, ils sont repérés et pris pour cibles par plusieurs canons de flak et mitrailleuses situés sur le terminal frigorifique, sur la base sous-marine et sur un bateau de défense du port.

La place de la Rampe, ancienne place de la Vieille Ville. L'équipe de commandos de Pritchard y fut prise pour cible par de nombreux tirs allemands et s'y sépara. (photo draleuq)


Pritchard demande à ses hommes de s'enfoncer dans les ruelles du Petit Maroc (la vieille ville) et de parvenir à leur objectif par un autre itinéraire, pendant que lui retourne en arrière pour essayer d'établir une jonction avec les groupes de Bradley, Wilson et Swayne. Il ne sait pas alors qu'ils ont tous dû renoncer à débarquer.
Selon une autre source, les tirs allemands auraient dispersé le groupe en plusieurs sous-groupes qui se seraient perdus de vue. Mais la première hypothèse paraît la plus vraisemblable. En effet, Pritchard, le plus gradé des soixante-dix commandos de la colonne bâbord, et l'un des piliers de la préparation du raid, a pour responsabilité de coordonner l'action des différentes escouades.

En tous cas, tout le monde s'accorde à dire que Pritchard part de son côté avec un seul homme, Mac Lagan. En retournant au Vieux Môle, ils ne trouvent personne, et pour cause !
Ils retournent donc sur leurs pas pour retrouver les escouades Walton et Watson. Sur leur chemin, ils voient, à quai, juste de l'autre côté de la route, les deux remorqueurs "Pornic" et "Champion". Ils décident de détruire ces deux cibles d'opportunité avec de petites charges d'explosifs.
Ils retournent ensuite se mettre à l'abri dans la vieille ville, et se dirigent vers la nouvelle entrée par le méandre des ruelles. C'est à ce moment que, selon une source, des civils français seraient sortis de leurs maisons pour acclamer les britanniques ! Pritchard et Mac Lagan leur intiment immédiatement l'ordre de rentrer chez eux.
Peu après, les deux hommes franchissent un carrefour. Un soldat allemand sorti d'on ne sait où attend là, embusqué au coin d'une bâtisse. Lorsque Pritchard arrive, il lui plonge par surprise une baïonnette dans le ventre. Mac Lagan abat de sa mitraillette Thompson l'agresseur qui tente de prendre la fuite, avant de se précipiter sur son capitaine.
- Tenez bon mon capitaine, je vais chercher de l'aide !
- Non Mac, c'est fini pour moi. Allez rendre compte au P.C.

Mac Lagan laisse donc son capitaine, mourant, dans les ruelles du Petit Maroc. Selon une source, il se rend d'abord jusqu'au pont levant, mais ne trouve personne et se replie donc au PC du Lt-Col Newman, lui demandant de l'aide pour retourner chercher le Capitaine Pritchard, mais Newman lui répond que c'est hélas impossible.

A gauche : photo de prisonniers de guerre britanniques prise par la propagande allemande le 28 mars au matin. On y voit les caporaux Ian Mac Lagan et Bert Shipton, de l'équipe de démolition du capitaine Pritchard.
A droite : tombe du Capitaine WH Pritchard[1], dit Bill Pritchard : "Lieutenant WH. Pritchard, MC, Royal Engineers, 28th march 1942, he was respected by all who knew him, he was loved by us." (photo draleuq)

Mais revenons un peu en arrière, pendant que Pritchard et Mac Lagan retournent vers le Vieux Môle. L'équipe du Lieutenant Philip Walton tente d'installer ses charges sur le pont levant, conformément à sa mission. Mais l'escouade est quasi anéantie par les rafales en provenance du toit voisin du frigorifique. Walton lui-même est tué dans l'action. L'équipe de protection de Watson, avec ses armes légères, a été impuissante à réduire le feu ennemi, bien abrité dans une tourelle en hauteur.
Selon une source, Watson tentera une nouvelle approche un peu plus tard, mais battra à nouveau en retraite devant l'impossibilité de s'approcher du pont, balayé par la flak et les mitrailleuses.
Watson et son équipe regagnent également le PC de Newman.

A gauche : le pont levant de l'entrée sud.
A droite : Le terminal frigorifique dont le toit était doté d'un grand projecteur et de deux canons de DCA, dont un quadruple dans un bunker. Particulièrement bien placées, ces pièces massacrèrent l'escouade de Walton qui tenta de faire sauter le pont levant. (photos draleuq)

A gauche : le lieutenant Philip Walton, tué dans l'action. Derrière lui, on reconnaît le lieutenant John Roderick.
A droite : la tombe de Walton au cimetière de Cuy à Escoublac : "Lieutenant P. Walton, the bedfordshire and herdfordshire regiment, no2 commando, 28th march 1942, age 25, R.I.P." (photo draleuq)

Le lieutenant Bill "Tiger" Watson, devenu médecin après guerre, est l'un des derniers survivants du commando. Il est ici photographié à St Nazaire lors de la commémoration de 2012. Il fut blessé deux fois au cours du raid (une balle dans le bras, une autre dans le postérieur). Décoré de la Military Cross.

Equipes des lieutenants Pritchard, Walton, Watson :
1) Les 20 hommes débarquent et vont jusqu'à la Place du Vieux Môle (parcours rose foncé)
2) Les escouades Walton et Watson vont essayer de faire sauter le pont levant (parcours bleu clair), pendant que Pritchard et Mac Lagan retournent vers le Vieux Môle à la recherche d'autres groupes (parcours vert clair 1)
3) Pritchard et Mac Lagan font sauter les deux remorqueurs (parcours vert clair 2)
4) Pritchard est tué (croix rouge) par un Allemand embusqué au coin d'une rue alors qu'il se dirige avec Mac Lagan vers le pont levant (parcours vert clair 3)
5) Repli des survivants vers le PC de Newman (parcours blanc)


A la vieille entrée, autour du PC de Newman :

Portons nous maintenant vers les commandos débarqués à la vieille entrée.

- Le groupe du sergent major Haines, débarqué par la ML 177 de Rodier, a pour mission de nettoyer toute la zone située entre le Vieux Môle et la vieille entrée des éventuels Allemands qui pourraient s'y trouver, afin d'assurer aux autres commandos une retraite sûre vers le point de réembarquement prévu. Aucune source ne précise ce que ces hommes durent affronter dans ce coin. Même si aucun canon de DCA n'est signalé dans ce secteur, il semble probable, d'après les rapports, que des tirailleurs ennemis s'y trouvaient, notamment derrière les murs en bord de Loire, d'où ils tirèrent sur les bateaux anglais. Toujours est-il que toutes les sources disent juste que l'équipe de Haines "s'acquitte de sa mission puis se rend au PC de Newman pour prendre de nouveaux ordres".

- Le groupe de commandement de Newman, débarqué par la MGB de Ryder, et qui comprend notamment, outre Newman lui-même, le Major "Bill" Copeland, commandant en second de l'opération. Ces hommes traversent aussitôt le pont tenu par le Capitaine Roy et investissent un bâtiment situé dans les entrepôts, sur le quai sud du Bassin de St Nazaire, juste en face de la base sous-marine. Newman fait de ce bâtiment son PC, il faut dire qu'il s'agissait déjà d'un PC de la Kriegsmarine, la Marine allemande. Les sources précisent que Newman et ses subordonnés durent "en déloger les occupants", sans plus de détail.

L'équipe du Lieutenant-Colonel Newman : chemin parcouru à terre en rose


Newman attend dès lors le groupe du Sergent Major Moss, sensé assurer la protection du PC. Mais malheureusement il n'arrivera jamais : comme nous l'avons vu, ce groupe a été carbonisé ou massacré dans l'eau à la mitrailleuse après le naufrage de la vedette ML 267 de Beart qui le transportait.
Fort heureusement pour Newman, le groupe de Haines arrive alors, en quête de nouveaux ordres, et le Lieutenant Colonel le fait aussitôt déployer autour du PC pour le protéger.

C'est là que Haines va accomplir deux exploits confirmés par plusieurs sources. Tout d'abord, en un seul coup de mortier, sans instrument de visée, il réduit au silence une batterie de DCA qui harcèle les Anglais depuis le toit de la base sous-marine en face.
Puis, un peu plus tard, alors que les britanniques sont de nouveau pris pour cibles par des tireurs situés sur un bateau allemand dragueur de mines situé sur le quai voisin, il les neutralise aussitôt, de plusieurs rafales de Bren.

L'équipe du Sergent-Major Haines : chemin parcouru à terre en rose


Pendant ce temps, les commandos arrivent les uns après les autres au PC par le pont de Roy, après avoir accompli les exploits que l'on sait autour de la cale Joubert. Roy lui-même ferme la marche, abandonnant le pont tournant qu'il a défendu au prix de la perte de plusieurs de ses hommes.
Un peu plus de 70 hommes sont présents au point de ralliement, sur les 113 débarqués, dont beaucoup sont blessés. Newman décide qu'il est grand temps de rentrer au bercail, et va lui-même se rendre compte de la situation sur le fleuve, dont les berges se trouvent à quelques dizaines de mètres derrière son PC, afin d'évaluer les moyens d'évacuation encore disponibles.

Il est alors saisi par l'ampleur du carnage sur la Loire. Les épaves en feu des vedettes dérivent sur l'eau, aucun navire en état de marche n'est en vue, et la jetée du Vieux Môle paraît bel et bien être restée aux mains des ennemis. Toute retraite est donc coupée. Un soldat qui accompagne son chef dit :
- On dirait que notre billet de retour est inutilisable !
Newman pense sans doute alors à ce que Mountbatten lui avait dit avant de partir : "je suis sûr que vous pouvez y aller et faire le boulot, mais nous n'avons que peu d'espoir de pouvoir vous extraire".

Jetée du Vieux Môle : la photo est prise sur la rive sud de l'entrée est, près de l'endroit où Newman constata l'ampleur des dégâts sur la Loire, et l'impossibilité pour ses hommes de se réembarquer là-bas comme le prévoyait le plan. (photo draleuq)


"We shall fight our way out !" :

De retour à son PC, il lui faut immédiatement prendre une décision. Il songe à la reddition et demande à son fidèle Copeland ce qu'il en pense.
- Certainly not, colonel. We shall fight our way out ! répond le vieux briscard.
Cette réponse reçoit d'ailleurs un écho favorable de tous les hommes qui sont témoins de la conversation.

A gauche : de nos jours, vu du toit de la base sous-marine, un super-méthanier en cours de finition dans la Cale Joubert. A l'arrière-plan, le pont St Nazaire-St Brévin sur l'estuaire de Loire. Le PC de Newman se trouvait approximativement à l'emplacement du grand entrepôt au toit en forme de dents pointues, même s'il n'était pas aussi grand. La photo a été prise à l'endroit précis où Haines réalisa un carton au mortier sur un canon de flak. (photo draleuq)
A droite : le Major "Bill" Copeland, l'archétype même du vieux briscard dur à cuire, fut décoré du Distinguished Service Order.


Newman n'hésite pas plus longtemps : les commandos essaieront de s'échapper de la nasse en vendant chèrement leur peau. Il réunit tout le monde et donne ses consignes :
Les blessés qui ne sont pas valides seront laissés sur place. Les autres devront courir à découvert jusqu'au pont levant, toujours intact puisque Walton a échoué à le faire sauter, puis se disperser dans la ville par petits groupes de vingt hommes, puis essayer de gagner la campagne, l'Espagne, puis Gibraltar. Ils doivent continuer à se défendre et ne se rendre que s'ils sont à court de munitions.
Dès leur sortie du PC, les britanniques sont pris à partie par des soldats allemands qui ont déjà occupé les entrepôts voisins. Sur quelques dizaines de mètres, il y a des fusillades à courte portée, et même des combats au corps-à-corps, mais les commandos, malgré pas mal de pertes, se fraient un chemin vers le pont. Celui-ci est tenu par des soldats allemands, mais les anglais se jettent dessus en faisant crépiter leurs mitraillettes Thompson, avec le fidèle sergent-major Haines pour les couvrir de son fusil-mitrailleur Bren. Les fantassins allemands abandonnent le terrain. Heureusement pour les commandos, le canon flak du frigorifique, qui avait probablement anéanti l'escouade de Walton, a entre temps été neutralisé (selon une source, c'est Savage qui aurait accompli cet exploit du fleuve !).

De nos jours, le pont levant sur la nouvelle entrée, ou entrée sud, seul lien entre la vieille ville (Petit Maroc) et le reste de la cité. C'est parce que Walton avait échoué à le faire sauter que les survivants purent l'emprunter pour s'enfuir, même si pour finir seuls cinq échappèrent à la capture. Sur la gauche, le remorqueur se trouve exactement au même endroit du bassin de St Nazaire que ceux qui furent sabotés par Pritchard et Mac Lagan. Photo (draleuq) prise du toit de la base sous-marine.


Mais il reste en revanche une mitrailleuse, toujours sur le frigorifique, qui balaie encore le pont de ses balles, aussi les commandos auront également de nombreuses pertes sur ce pont.
Malgré tout, environ une cinquantaine d'hommes réussit à atteindre l'autre rive et pénètre dans la partie la plus moderne de la ville de Saint-Nazaire.
Une auto-blindée barre la route à droite. En face des commandos débouche un side car armé. Aussitôt touché, il va s'écraser dans la façade d'un café. Le major Copeland essaie de faire démarrer un camion qu'il trouve garé dans la rue, en vain.
Il est 4 heures du matin, la ville est cernée par les hommes aguerris du 679ème d'infanterie de la Wehrmacht, et les commandos se dispersent comme ils le peuvent.
17 d'entre eux sont bientôt capturés alors qu'ils se sont réfugiés dans le poste de police de la mairie. 30 autres, dont le Lieutenant-Colonel Newman, sont piégés dans le sous-sol d'une charcuterie, à court de munitions. Copeland, qui se trouvait également dans la charcuterie, dira : « c’est pendant cette reddition qu’on a vu à quel point ces Allemands étaient peu expérimentés, car ils sont descendus tranquillement pour nous voir. Nous, à leur place, on aurait balancé deux grenades dans le sous-sol, et on aurait discuté ensuite ! » Les Allemands regroupent les prisonniers valides dans un restaurant, sous bonne garde, avant de les évacuer au stalag de Rennes. Ils font transporter les commandos blessés à l'hôpital militaire de La Baule.

5 réussiront finalement à s'échapper de la nasse, en bénéficiant de l'aide de civils français :
- Le soldat Arnold Howard, caché par le principal du collège Aristide Briand, qui l'accompagnera jusqu'à Bordeaux en train. Il sera capturé par la police de Vichy puis s'évadera après 8 mois de captivité.
- Le caporal George Wheeler et le soldat Sims se cachent dans une meule de foin et réussissent à se déguiser en civils avec l'aide de riverains. Au pont de Leugny, ils réussiront à passer en zone libre en traversant la Creuse à la nage pendant que les gardes allemands sont occupés par deux jeunes femmes françaises complices.
- Le caporal Douglas et le soldat Harding s'échappent également, et passeront par Marseille où ils seront pris en charge par un réseau de résistance.
Tous les 5 réussiront à gagner Gibraltar.

Itinéraire de fuite des commandos survivants, en rose.


Le bilan humain, côté britannique, reste bien évidemment assez effroyable : sur les 611 hommes que comptait l'opération, 85 marins et 59 commandos ont été tués, 106 marins et 109 commandos ont été faits prisonniers.

C'est le site de la Commando Veterans Association qui m'a permis de retrouver les visages de nombre de ces hommes, et de mettre la main sur les photos d'archives de l'armée allemande. Merci à eux.


_________________________________
1. Le capitaine Pritchard avait été décoré de la Military Cross pour un fait antérieur. Pour le raid, il ne fut "que" cité à l'ordre de l'armée (en anglais : Mentioned in Dispatches), comme d'ailleurs la bagatelle de 50 autres marins et commandos, souvent à titre posthume, car le "MID" est l'une des seules récompenses à être attribuée après la mort du récipiendaire, avec la Victoria Cross qui est la plus haute. Parmi les autres MID cités dans le récit, il y a notamment : Lt Burtenshaw, Lt Collier, Lt Denison, Lt Falconar, Lt Henderson, Lt Morgan, Sgt Maj Moss, Lt Rodier, Lt Smalley, Lt Tillie.

draleuq, 10h36 :: :: :: [3 commentaires désobligeants]

:: COMMENTAIRES

 BLOUET CLAUDE, le 29/03/2014 à 08h42

messieurs

je suis un admirateur de ses hommes et de la
conception de cette opération

allant assez souvent à Falmouth j'ai pu trouvé des
livres très documentés sur cette opération
CHARIOT

Le harbour master de st Mary aux scilly est un
bon connaisseur de cette période et opération

je suis interessé pour participer à des actions de
commémoration et valorisation de cette action

bien à vous

Claude BLOUET

 draleuq , le 31/03/2014 à 12h09

Bonjour Claude,
La commémoration de l'opération Chariot a lieu tous les ans au monument du commando à St Nazaire, le 28 mars à 11 h 30, quasi l'heure de l'explosion du Campbeltown. Vendredi dernier, le timonier Stephen Barney et le Dr Bill "Tiger" Watson, évoqué dans cet article, étaient les deux vétérans présents à l'appel.
Il y avait également les arrière petits enfants du Capitaine Beattie, et l'ambassadeur de Grande-Bretagne en France, entre autres.
Le capitaine Montgomery et le Major Général Corran Purdon sont toujours vivants.

Je ne peux que vous conseiller le groupe facebook intitulé "The greatest raid of all time", géré par James Dorrian, qui est l'historien qui fait autorité actuellement sur le sujet. Vous y trouverez des anecdotes que seul lui peut connaître, ayant interviewé de nombreux survivants du raid.
Il apparaît dans "Towards the sun", un très bon film documentaire sur l'incroyable histoire du Capitaine Micky Burn, et il a depuis longtemps la courageuse ambition de faire un long métrage sur le raid.

 CLAUDE BLOUET, le 27/05/2015 à 22h23

je vous remercie de votre réponse
je l'avais déjà consulté mais n'avais pas vu que je pouvais y répondre
j'apprécie beaucoup votre document synthétique des faits, lieux et hommes

à bientôt
Claude

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