Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

Faut pas se
mettre la rate
au court-bouillon
Ah
bon ?
Paradoxalement, la Femme embrasse amoureusement la religion, tant et si bien que la mort s'oublie en atteignant le bonheur de l'existence
Confunius ::
Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

17 Juillet 2007 ::

« Bis repetita non placent »

:: Misanthropie

Il y a quelques jours, je fis part ici-même d'une étude comportementale faite pendant une longue attente à une caisse automatique de supermarché : ces observations avaient mis en perspective la complexe mésentente qui préside aux relations entre l'Homo Sapiens Vulgaris et la Machine, à l'aune d'une étude de cas concret. Le dispositif expérimental était tout à fait pertinent, et le sujet étudié semblait lui aussi très représentatif d'une certaine conception que l'on se fait de la génération des quinquagénaires et plus, qui n'a pas eu la chance comme moi de grandir en même temps que l'informatique et l'électronique à portée de tous, et que l'on peut donc tout à fait pardonner d'être un peu perdue lorsqu'elle a affaire à toute machine ressemblant de près ou de loin à un ordinateur.

Avouons aussi, de façon toute péremptoire, que votre serviteur n'avait pas fait qu'observer que le sujet de l'étude était mal à l'aise avec les machines : il avait en effet également présumé que le sujet était stupide. Or, s'il est bien un caractère partagé à égalité par tous, et ce sans aucune différenciation culturelle, historique ou générationnelle, c'est bien la stupidité. Et aujourd'hui même, j'ai eu la possibilité de le constater, tandis que je faisais la queue à la même caisse automatique, du même supermarché, faisant fi de la promesse que je m'étais pourtant faite de n'y plus mettre un pied (c'est peut-être d'ailleurs une preuve de ma propre stupidité).

Ainsi, tandis que je m'approchai de la sortie, les bras chargés de quelques victuailles utiles à mon repas vespéral, je constatai avec plaisir que l'une des caisses automatiques n'était chargée que d'une seule personne : ravi à la perspective de n'attendre que quelques secondes au lieu de patienter sagement pendant cinq interminables minutes, je me dirigeai promptement vers l'endroit. L'individu qui me précédait était un jeune homme d'environ 18 ans, une casquette vissée sur le crâne, l'air dégingandé et l'acné post-pubère encore fraîche. Il ne souhaitait visiblement acheter qu'un seul objet, un paquet plein de sucreries bigarrées et probablement saturées de conservateurs et autres antioxydants. Dans sa main gauche, le paquet de bonbons ; dans sa main droite, deux pièces de monnaie, préparées à l'avance.

Mais — détail troublant — il y avait également sur la caisse deux écriteaux, faits de grosses lettres bleues bien visibles, et stratégiquement placés de sorte qu'il était vraiment très difficile de ne pas les voir. Ils indiquaient la mention suivante : « Paiement par CB uniquement », l'averbe uniquement étant souligné deux fois. Malgré tout, le gaillard n'avait semble-t-il pas remarqué ce détail. Il scanna son paquet avec adresse, appuya pertinemment sur le bouton « Terminer et payer », puis sur l'écran de la machine apparut le menu qui demande au client de sélectionner son mode de paiement : espèces, carte bancaire, carte de fidélité, mais avec le bouton Espèces clairement barré et inactif, et pour cause.

L'individu ne se démonta pas, et, sans même sélectionner un quelconque mode de paiement, glissa ses pièces dans la fente prévue à cet effet. La sanction fut immédiate, les pièces revinrent de l'autre côté de la machine, virginales et inutiles ! Echaudé par ma précédente expérience, je pris donc sur moi de souligner à ce cuistre que la machine ne prenait pas les espèces, en lui indiquant l'écriteau et le bouton inactif de la machine. Que nenni ! Le bougre recommença, faisant fi de ma remarque pourtant bienveillante : il remit ses pièces dans la fente, et le résultat fut bien sûr identique. Mais qu'est-ce que cette andouille espérait ? Que la pièce allait miraculeusement être acceptée alors qu'il était indiqué en grosses lettres que la machine ne prenait que les cartes bancaires ?

Puis enfin, seulement, il releva le nez, et sembla découvrir la spécificité de cette caisse automatique : il pesta contre le sort, bredouilla quelque incompréhensible imprécation pour se donner une contenance, puis s'en fut piteusement vers une autre caisse, non sans avoir fait déplacer l'hôtesse (consternée par la nullité de l'individu), pour annuler son achat.

Les supermarchés sont, décidément, une bien inépuisable source d'observation de la stupidité ordinaire...

finipe, 22h09 :: :: :: [5 vilénies]

:: COMMENTAIRES

 Viou , le 18/07/2007 à 00h46

nan nan, il a même pas appuyé sur 'terminer et payer', il essayait de mettre tout de suite ses pièces dans la machine après avoir scanné ses bonbons... peut être qu'il croyait que c'était une sorte de jackpot remarque : "youpi, quand j'insère une pièce, on m'en donne une autre !"
:D

 sthéouriz, le 18/07/2007 à 10h05

Cela relève effectivement de l'histoire belge :"... tant que je gagne, je joue..."
Ceci dit Finipe, tu mets ta misanthropie à l'épreuve à chaque fois que tu passes par cette caisse... Pourquoi faire naître ainsi systématiquement ce malaise ? Un peu maso, n'est-ce pas ?

Par ailleurs si je puis me permettre, une re-lecture de ce billet s'avère nécessaire... ;-)

 finipe , le 18/07/2007 à 13h48

En effet, une petite relecture s'imposait ^^

 draleuq , le 22/07/2007 à 15h31

Pas mal effectivement.
Mais tu ne réussiras jamais à concentrer autant de stupidité en 10 minutes que je le fis jadis sur la célèbre machine à café.
Sinon, une seconde relecture s'impose ;)

 finipe , le 22/07/2007 à 17h33

Z'avez qu'à me donner directement les fautes, j'en ai marre de relire ce texte :D

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