Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

Ne pas juger
les gens sur la mine...
Ta
gueule
Etrangement, l'ignorance ignore affreusement l'art. C'est ainsi que la perfidie s'échappe en atteignant l'enfer du rationalisme
Saint Tobustin ::
Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

27 Mars 2012 ::

« La gazette de novembre 2008 - 1ère partie »

:: Paparatzi

Ce billet fait partie d'un sujet qui en comporte deux :
1. La gazette de novembre 2008 - 1ère partie
2. La gazette de novembre 2008 - 2ème partie


Le suicide en prison


Le comble en géographie : croire que les suicidés sont les habitants de la Suisse.

Alphonse Allais


Voilà le cas typique de l’information qui, tout en partant d’un bon sentiment, peut très rapidement tourner à la désinformation. Plusieurs détenus se sont suicidés dans différentes prisons de France, et même parfois dans la même, en peu de temps. Bigre, s’agirait-il d’une épidémie ?
Dire que N détenus se sont suicidés en France en 2008 ne veut rien dire si l’on ne compare pas ces chiffres, proportionnellement bien entendu, au taux de suicide en dehors de prison. Or, sur tous les journaleux que j’ai entendus se lamenter sur le nombre préoccupant de suicides en prison, sans aucun doute dû aux terribles conditions d’existence dans les établissements surpeuplés et vétustes de l’hexagone, qui n’ont rien à envier bien entendu à l’archétype de la prison turque dans Midnight Express, aucun, je dis bien aucun n’a eu l’idée de comparer ces chiffres au taux de suicide extra-carcéral (putain, comment j’cause bien). A croire qu’il n’y a qu’en prison que des types se foutent en l’air !
De même, j’ai entendu un psychiatre dire qu’au moins un tiers des détenus en France étaient des malades psychiatriques (qui devraient donc sans doute être ailleurs qu’en prison, certes, c’est un autre débat). Evidemment, à aucun moment cette donnée ne rentre en compte dans le discours des journaleux, alors que le taux de suicide chez les malades psychiatriques est certainement différent du taux basique.
Selon la saison, on a droit à la même chanson avec le suicide des flics (il suffit que deux se fassent péter le caisson en un mois, l’un petit, gros et célibataire à Maubeuge et l’autre, grand beau, marié, 4 enfants à Menton, et on lâche les chiens), jamais comparé avec le taux de suicide dans d’autres professions, jamais modéré par le fait que les flics ont sur eux tout l’outillage pour se flinguer beaucoup plus facilement que des clercs de notaire ou des comptables.
Moi, ce qui m’intéresserait de savoir en ce moment, c’est le taux de suicide chez les traders...[1]


La prison de Fresnes


Le congrès du PS

Lamentable. C’est le mot qui me vient spontanément à l’esprit pour évoquer cette mascarade. Quand on évoque ici et là Sarkozy jaloux de la popularité/paye de son premier ministre, voire du charisme d’Obama paraît-il, ou alors l’ambition démesurée de Xavier Bertrand qui penserait déjà à l’après deuxième mandat de Sarko, et que ce dernier a laissé prendre les rênes de l’UMP tout en le surveillant dans son rétroviseur tant il se verrait bien président à vie, je souris en coin mais je me dis : c’est normal, c’est l’UMP, un parti qui prône la réussite personnelle, l’élitisme, l’appât du gain, l’individualisme. Mais quand il s’agit du PS, Parti Socialiste, sensé faire prévaloir la justice sociale, l’humanisme, la solidarité, alors là ça donne la nausée. Lamentable, ce panier de crabes (d’écrevisses ?) où chacun pense à son destin et à sa gloriole. On sait à quel point les femmes peuvent être tendres entre elles, mais il ne fallait pas attendre mieux des chefaillonnes du PS. J’ai bien cru un moment qu’elles allaient se griffer ou se mordre en public, voire se traiter de sales putes. C’est à ce moment que j’ai rejoint mon paternel dans le rejet viscéral de Ségolène Royal (lorsqu’il m’a filé une pile de Nouvel Obs qu’il avait lus, l’un d’entre eux avait perdu sa couverture… Devinez qui avait sa gueule d’amour dessus ?) J’ai essayé une dernière fois de la supporter lorsqu’elle a été invitée au 20 heures après que sa « motion » fût arrivée en tête avec 29 misérables pour cents, soit même pas un tiers des voix :
- Votre motion est arrivée en tête, est-ce que c’est une victoire pour vous ? dit le journaliste (question très profonde s’il en est, mais fallait pas en attendre beaucoup plus du JT).
- C’est avant tout une victoire pour tous les socialistes, répondit-elle.
Et là, devant ce monument d’hypocrisie, ça a été plus fort que moi : j’ai zappé.



11 novembre, les fusillés réhabilités ?


La justice militaire est à la justice ce que la musique militaire est à la musique.

Georges Clemenceau


Ce n’est pas seulement pour qu’on ne me soupçonne pas d’être un anti-sarkozyste primaire que je vais écrire ce que je vais écrire. D’ailleurs, je me considère désormais comme un anti-sarkozyste primaire à part entière, j’en veux pour preuve que malgré le fait qu’il ait réussi à squatter les trois chaînes hertziennes les plus regardées ce soir pendant une heure quinze, je pense que je ne vais pas parvenir à supporter sa tronche durant plus de 0 seconde. N’empêche, quand il ne dit pas que des conneries, je tiens à le signaler. C’est d’ailleurs d’autant plus simple que c’est extrêmement rare. Je tiens donc à saluer ce qu’il a dit lors du 11 novembre 2008 lorsqu’il a évoqué une réhabilitation possible des fusillés de la première guerre mondiale, qu’ils soient déserteurs ou fusillés pour l’exemple. Monsieur le président expliquait à bon droit qu’on ne pouvait pas en vouloir à certaines personnes fragiles (et même à d’autres moins fragiles) d’avoir « flanché » devant une pareille horreur.
Seul bémol : le dernier poilu étant mort peu avant, aucun d’entre eux n’aura entendu ces saines paroles de son vivant. C’est ballot.


Une des rares photos d'archives de fusillé pour l'exemple pendant la première guerre mondiale


Copyrat draleuq novembre 2008


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1. Un an à peine après l'écriture de cette note, en septembre 2009, alors que l'actualité brûlante du moment était "la vague sans précédent de suicides chez France Telecom", le Nouvel Obs me donnait raison en publiant ceci : "Les 24 suicides chez France Telecom depuis 18 mois suscitent des interrogations. Le taux de suicide a-t-il vraiment augmenté ces derniers temps au sein du groupe ? (...) Le groupe fait état de 22 suicides en 2003 et de 29 suicides en 2002 ! (...) Même après enquête, il est extrêmement difficile de déterminer dans quelle mesure ces morts sont liées aux conditions de travail. (...) Mais il s'avère qu'on attente moins à sa vie chez France Telecom que dans l'ensemble de la population française en âge de travailler : avec 11,7 suicides pour 100 000 employés en 2007 et 2008, contre 21,6 pour 100 000 français de 25-65 ans en 2006 selon l'Inserm. En France, les professions les plus vulnérables sont les policiers, avec 35 cas pour 100 000. Et les enseignants, où l'on déplore 39 cas pour 100 000."
Et à titre totalement personnel, j'ajouterai que pourtant, il est beaucoup plus facile de se suicider avec un 38 spécial qu'avec un crayon de bois ou un compas !
Donc si on résume : on nous pond tout un cake sur le suicide à France Telecom, alors que les employés de cette vénérable entreprise se foutent en moyenne presque deux fois moins en l'air que les français moyens, et plus de trois fois moins que les flics et les profs ! C'est-y pas du foutage de gueule, ça, quand même ?
Notez d'ailleurs qu'en ce moment, les journaleux nous remettent encore une pièce dans le juke box avec "une vague sans précédent de suicides à La Poste." Ce matin encore France Info nous a gratifié de l'interview d'un pauvre, pauvre facteur surmené, et ce midi du témoignage anonyme d'un pauvre, pauvre cadre placardisé.

draleuq, 23h05 :: :: :: [1 vilénie]

:: COMMENTAIRES

 Brath-z , le 30/03/2012 à 13h31

A propos de la vague de suicides chez France Télécom, je te livre tout de go une réflexion que m'a faite à l'époque un collègue de travail d'été (oui, l'été, je bosse en usine... enfin je bossais en usine jusqu'à ce que ladite usine ferme...) : "Dans les ateliers les types se foutent en l'air depuis des années sans que les journalistes s'en émeuvent, mais maintenant que les cadres s'y mettent aussi, ça devient un drame national."

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