Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

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Saint Tobustin ::
Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

30 Janvier 2007 ::

« Koxinga, un pirate patriote - 1ère partie »

:: Histoire moderne, 1644

Ce billet fait partie d'un sujet composé de deux parties :

1. Koxinga, un pirate patriote - 1ère partie
2. Koxinga, un pirate patriote - 2ème partie



Précédemment, j'avais fait part de mon intérêt pour le cinéma chinois ; et il se trouve que dans plusieurs films du genre Wu Xia Pian, notamment chez Chang Cheh ou Liu Chia Liang, il est fait référence au Seigneur Koxinga. C'est un peu toujours la même histoire : des héros chinois, qui veulent rétablir la dynastie Ming, luttent contre l'oppresseur mandchou de la dynastie Qing. Le tout sur fond de Wu Shu, Shaolin et autres Bateaux rouges.

Alors voilà, je me suis dit que ce serait une bonne occasion d'en savoir un peu plus sur qui était réellement ce Koxinga qui fait figure encore aujourd'hui de héros chinois...



La chute de la dynastie Ming

En 1368, la dynastie Ming vint à régner en Chine : issue du peuple des Hans, très largement majoritaire en Chine, elle avait supplanté la dynastie Yuan, d'origine mongole. Grâce aux Ming, le pays connut une ère de prospérité intellectuelle, politique et artistique sans pareil : l'imprimerie y fut florissante, les explorations emmenèrent les marins chinois jusqu'en Afrique, sur des navires grandioses en comparaison des bâtiments européens, la domination militaire fut sans égal, et les grands chantiers humains furent des succès malgré leur démesure.

Toutefois, sous l'influence de l'élite néo-confucéenne qui prédomine dans la lourde administration de l'empire, et prône une certaine autarcie et une xénophobie patente, le pays se replia peu à peu sur lui-même. Le confucianisme méprisait le commerce, considérant que le pays devait tirer sa richesse de son agriculture et ses terres : ainsi, la dynastie Ming commença à lentement décliner à partir de la fin du XVème siècle. D'autres en profitèrent pour semer le trouble, tels les japonais ou les mandchous qui firent de fréquentes incursions, et la situation alla de mal en pis.


Au début du XVIIème siècle, les problèmes sont tels que les soulèvements populaires sont de plus en plus fréquents : l'empereur en place, Tianqi, est un illettré, incapable de s'occuper du pays, ayant abandonné les rênes du pouvoir à des intrigants. A sa mort, son frère cadet Chongzhen tente de reprendre le contrôle et de redresser l'empire, de plus en plus mis à mal par les incursions des mandchous. Il règle également les nombreux problèmes de piraterie qui entravent la mer de Chine, en nommant tout simplement amiral en chef un des pirates-marchands les plus influents, un certain Zheng Zhilong (connu en occident sous le nom de Nicolas Iquan). Ce dernier a pour épouse une japonaise du nom de Tagawa Matsu, avec qui il a eu un fils en 1624, nommé Zheng Chenggong : quelques années plus tard, on connaîtra cet enfant sous le nom de Koxinga.


Zheng Chenggong, connu sous le nom de « Koxinga »,
une déformation phonétique de son nom

Le jeune Koxinga passe les premières années de sa vie au Japon, puis est emmené à Nankin, où il étudie à l'université impériale, le principal établissement universitaire de la dynastie Ming. Mais en 1644, un rebelle chinois du nom de Li Zicheng prend la ville de Pékin et la met à sac, et l'empereur Chongzhen se pend. La conquête de Li Zicheng est de courte durée, car les mandchous profitent immédiatement de la situation : sous prétexte de venir en aide à l'empire, ils chassent l'éphémère pouvoir des rebelles et mettent en place une nouvelle dynastie, les Qing (qui ne seront renversés à leur tour qu'en 1912). Ainsi, l'empire chinois redevient gouverné par une ethnie minoritaire, les mandchous.

finipe, 00h21 :: :: :: [2 confessions honteuses]