Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

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Tant bien que mal, l'Homme ignore horizontalement le règne animal. Ainsi, la sagesse se délite en courant vers le futur du post-modernisme
Confunius ::
Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

10 Mars 2008 ::

« La guerre des Malouines »

:: Histoire contemporaine, 1982

Contexte géographique, historique & politique

Depuis 1833, les îles Malouines (îles Falklands en anglais) sont des possessions britanniques, bien que contestées par l'Argentine. Avec la progressive transition de l'empire colonial vers le Commonwealth au cours du XXème siècle, les Malouines gardent leurs attaches à l'Angleterre, à l'instar d'autres territoires proches comme l'île Géorgie du Sud, les îles Sandwich du Sud, ou les îles Orcades du Sud, toutes situées en plein océan Atlantique, entre l'Argentine et le continent Antarctique. Les côtes ont un contour déchiré, sont battues par des vents violents et très froids : il faut bien dire que ces îles sont pour le moins inhospitalières.

En 1976, dans un contexte de guerre anticommuniste en Amérique du Sud et de guerre froide partout dans le monde, l'Argentine bascule dans la dictature militaire du général Videla, puis fait face à cinq années d'une guerre civile épouvantable, au cours de laquelle des escadrons de la mort se distinguent de bien triste façon... En 1981, la junte militaire est victorieuse, mais le pays est en ruine et la population extrêmement mécontente. C'est ainsi que le 2 avril 1982 (après quelques mois d'incertitude, de tractations diplomatiques, et de résolutions de l'ONU) l'armée argentine débarque dans les îles Malouines sur les ordres du nouvel homme fort de la junte, le général Leopoldo Galtieri. Ce dernier, soucieux de détourner l'attention de ses compatriotes et leur faire oublier les problèmes internes, espère exalter un nationalisme dont il est lui-même fermement convaincu.


Conquête surprise des argentins

Tout d'abord, les soldats argentins occupent la Géorgie du Sud et les îles Sandwich du Sud. Lors de leur débarquement, les argentins font face à une inattendue et pugnace résistance d'une petite troupe de Royal Marines, mais les britanniques doivent rapidement se rendre, étant donné leur très large infériorité numérique. Ce sont surtout les Malouines qui font l'objet de combats : les argentins débarquent avec des engins amphibies, et il n'y a qu'une cinquantaine de soldats britanniques pour défendre l'île. Les quelques roquettes que les anglais tirent sur les soldats argentins ne sont qu'une maigre défense face au feu nourri qu'ils subissent.

Finalement, après presque deux jours d'un siège inégal, les Royal Marines se rendent. Regroupés dans un stade, puis embarqués dans un transporteur, leurs photos en position de vaincus indignent l'opinion britannique, tandis qu'à Buenos Aires des argentins défilent dans les rues, arborant des drapeaux et scandant des slogans nationalistes.


Royal Marines prisonniers. Cette photo, parmi d'autres, contribua à indigner
l'opinion britannique, et exacerber la volonté de répliquer

Réplique anglaise

Margaret Thatcher, la « dame de fer », annonce tout de suite son intention de répliquer à cette agression, et entame une intense campagne de pression diplomatique, autant sur l'Argentine qu'à l'ONU. L'opération Corporate est préparée, en étroite collaboration avec la France, qui fournit des informations sur les armements argentins (d'origine française pour certains), et permet aux commandos anglais de s'entraîner sur les côtes bretonnes, dans le plus grand secret. La réaction militaire du Royaume-Uni est très minutieusement préparée, en raison notamment de l'éloignement géographique du terrain d'opération, qui contraint à l'établissement d'une flotte autonome. Pour éviter les dégâts collatéraux, on établit également une zone d'exclusion militaire de plus de 300 kilomètres.

Enfin, le 1er mai, les opérations débutent par des bombardements de la Royal Air Force sur l'aéroport de Port Stanley, la capitale des îles Malouines : les argentins ne peuvent, dès le début, que constater leur infériorité technique et matérielle. Le lendemain, un croiseur argentin datant de la seconde guerre mondiale, le Belgrano, est coulé par un sous-marin nucléaire britannique, faisant plus de 300 morts. Deux jours plus tard, ce sont les britanniques qui subissent la perte d'un destroyer, le HMS Sheffield. De nombreux autres navires anglais subissent d'ailleurs d'importants dégâts, mettant en avant une faiblesse de la défense anti-aérienne face à l'efficace aviation argentine.


A gauche, le HMS Sheffield en perdition
A droite, la marche des commandos britanniques vers Port Stanley, une des photos phares de ce conflit

Le 21 mai, 4000 soldats britanniques débarquent sur la côte nord des Malouines. Les 27 et 28, de violents combats opposent les parachutistes anglais aux soldats argentins, faisant près de 50 morts pour les uns et plus de 200 pour les autres. Le 1er juin, 5000 soldats britanniques arrivent en renfort, et l'on prépare méthodiquement la reprise de Port Stanley. Enfin, du 11 au 14 juin, les soldats argentins défendent la capitale des Malouines, mais finissent par céder : près de 10.000 hommes se rendent devant la supériorité britannique. Essentiellement faite de batailles navales et aéronavales, la guerre des Malouines a causé en 72 jours la mort de 649 argentins et 255 britanniques.

Cette cuisante défaite entraîne la fin progressive de la junte militaire argentine, et le glissement vers un pouvoir démocratique. Au Royaume-Uni, Margaret Thatcher, malgré quelques détracteurs, retire de cette intervention une grande popularité.

finipe, 21h03 :: :: :: [0 confession honteuse]