Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

Il faut essayer d'obliger tout le monde
Ça c'est
balot...
Ces temps-ci, l'on dévore doucement l'intelligence. Ce faisant, l'Histoire s'amenuise en courant vers le futur de l'imagination
Confunius ::
Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

23 Juillet 2010 ::

« Charles-Henri Sanson, la Terreur à travers les yeux du bourreau - 9 »

:: Histoire contemporaine, 1794

Ce billet fait partie d’un sujet qui en comporte neuf :
1ère partie2ème partie3ème partie4ème partie5ème partie
6ème partie7ème partie8ème partie – 9ème partie




24/06/1794 : le soldat Notter et son chien

Ce jour-là, on en exécute encore plusieurs pleines charrettes. Parmi les condamnés, un déserteur du nom de Victor Notter, dont le chien, auquel il est très attaché, l’a bien involontairement trahi en le faisant reconnaître, et a ainsi provoqué son arrestation.
Le chien avait suivi son maître jusqu’à la prison. Ne pouvant y entrer, il s’était installé à l’entrée, vivant de la charité des passants.
Le jour de l’exécution, il reconnaît son maître dans la charrette et se met à gambader et à japper autour du convoi.
Arrivé à la Place du Trône Renversé[1], le chien saute gaiement sur son maître lorsqu’il descend de sa charrette. Notter le caresse autant qu’il peut et demande à plusieurs personnes de l’adopter, en vain.
Vient l’heure de monter sur l’échafaud. Malgré les menaces et les coups de pied, le chien réussit à suivre son maître sur la plateforme. L’un des aides parvient à le jeter en bas, mais il recommence de plus belle à monter les marches.
Entre temps, Notter a été guillotiné, et on pousse déjà son corps dans le panier. Le chien se met à hurler à la mort. Un gendarme le perce d’un coup de couteau de pointe.
Sanson s’étonne que la foule, ordinairement si impassible, voire enthousiaste devant la mort d’êtres humains, s’indigne du sort que l’on fait à un chien ! Le gendarme se fait invectiver, des pierres commencent à pleuvoir sur la guillotine… Finalement, un ouvrier ramasse le chien et l’emporte dans son tablier.

26/06/1794 : Osselin, un cadavre !

Député de Paris à la Convention puis membre du Comité de Sûreté Générale, Charles-Nicolas Osselin cacha, fin 1793, une femme émigrée, Madame Charry. Il commit ensuite l’erreur de mettre dans la confidence quelqu’un qu’il croyait être son ami et qui fit bientôt chanter la clandestine. Révoltée, cette dernière refusa de céder, elle fut arrêtée avec son protecteur et rapidement guillotinée. Osselin, lui, fut « seulement » condamné à dix ans de prison, car la Loi condamnant à mort ceux qui cachent des émigrés n’était pas encore passée. Emprisonné à Bicêtre, ses sympathies pour Danton firent de lui une cible idéale pour une « conspiration des prisons », dont il fut même propulsé au rang de « meneur » par l’instigateur de ce faux-complot, Voulland, un de ses anciens collègues du Comité de Sûreté Générale. Osselin en savait probablement beaucoup trop sur la corruption de Voulland, Amar ou Vadier, et ces trois-là avaient sans doute tout intérêt à le voir disparaître.
Mais Osselin entendait se soustraire à la guillotine. C’est ainsi qu’il réussit à récupérer un vieux clou dans une solive de son cachot et se l’enfonça par trois fois dans le ventre.
Lorsqu’on vint le chercher pour le mener au Tribunal Révolutionnaire, l’officier de santé dit que c’était inutile, que les trois blessures qu’il avait au ventre le condamnaient à coup sûr. Mais les suppôts du Tribunal Révolutionnaire ne voulaient pas renoncer à l’un des seuls noms un peu connus de leur « conspiration de Bicêtre », et ils ne tinrent pas compte des avis du médecin. Le président du tribunal, Dumas, dut se contenter de râles comme seules réponses à ses questions.


Quand on l’amène dans la salle où le bourreau l’attend, Osselin s’évanouit. On lui fait respirer du vinaigre. Quand ses yeux s’ouvrent sur les aides qui l’entourent, il dit faiblement : « Quoi, cette mort, elle ne viendra donc pas ? »
Quand les aides veulent lui lier les mains, il essaie en vain de les dégager pour arracher ses pansements. L’officier de santé lui administre des soins tant bien que mal : « Soyez tranquille, dit-il, il y a loin d’ici à la guillotine, et à moins d’un miracle, vous n’aurez pas de désagréments avec elle ! »
Lorsque la charrette, où on avait placé Osselin sur un matelas, arrive au lieu de l’exécution, Sanson constate qu’il a l’œil vitreux, les lèvres livides, la bouche béante. Il demande à son aide de jeter sur le cadavre une couverture et de le laisser dans la charrette.
- Non, non, dit l’officier de santé, il vit encore ! Il faut exécuter le jugement !
Et comme Sanson ne veut pas, il ajoute :
- Imbécile, s’il est vraiment mort, peu importe qu’il arrive dans l’autre monde avec sa tête sous le bras ; tandis que si nous la lui laissions et que par hasard il ressuscitât, cela nous incommoderait à coup sûr toi et moi, aussi dans le doute ne t’abstiens pas !
Et c’est ainsi que Sanson décapite un cadavre.

25/07/1794 : André Chénier

A partir de là, Charles-Henri Sanson, dont la maladie de nerfs s’empire probablement, cesse de tenir son journal. Nous nous baserons donc, pour finir cette saga, sur ce qu’a écrit son petit-fils Henri-Clément à partir de ce que lui ont raconté son grand-père et son père. Forcément, cela devient un peu plus sujet à caution, mais ça n’en est pas dénué de valeur pour autant.

C’est le tour de la Prison de St Lazare d’être « déblayée »[2] ce jour-là. Parmi les dizaines de condamnés, il y a le poète André Chénier, dont les vers commençaient sérieusement à déranger les terroristes du Comité. En sortant du tribunal révolutionnaire[3], il se frappe le front en s’écriant : « Et pourtant, j’avais quelque chose, là ! »

Exécutée avec lui, la vieille abbesse de Montmartre, Madame de Montmorency-Laval. Comme elle ne répond pas aux questions de Coffinhal, vice-président du tribunal révolutionnaire, un de ses co-accusés lui fait observer que la pauvre vieille est sourde comme un pot.
- C’est bon, c’est bon, nous mettrons sur la sentence qu’elle a conspiré sourdement[4], murmure Fouquier-Tinville, toujours aussi facétieux.


André Chénier (portrait fait en prison par Joseph-Benoît Suvée)


28/07/1794 : Les Robespierristes

Depuis juin 1794, Robespierre ne paraît plus au Comité de Salut Public où il est mis en minorité avec Couthon face à Barère, Carnot, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois. De même, la majorité des membres du Comité de Sûreté Générale (Amar, Vadier, Voulland, Jagot), inventeurs des conspirations des prisons, sont contre lui. Enfin, d’anciens chargés de mission en province coupables de grands excès, tels que Fouché, Tallien, Fréron, Carrier, Barras, ont été accablés de reproches par « l’Incorruptible » et ont toutes les raisons de le haïr.
26/07 dans la journée : à la Convention, Robespierre fait un discours qui met en cause ses ennemis sans les nommer, réclamant à mots à peine couverts leur mise en accusation. Les intéressés demandent que Robespierre fournisse des noms, il s’y refuse. Les autres obtiennent par décret que le discours ne soit pas diffusé dans les comités.
26/07 au soir : au Club des Jacobins, Robespierre relit son discours et est acclamé. Il demande alors l’insurrection contre la Convention. Tous ses ennemis sont violemment conspués et physiquement expulsés du Club : Tallien, Fréron, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois et une trentaine d’autres, dont beaucoup d’anciens dantonistes, aux cris de « à la guillotine ! » Dumas, président du tribunal révolutionnaire, éternel soutien de Robespierre, les apostrophe en leur disant qu’il les attend le lendemain dans son tribunal !
Nuit du 26/07 au 27/07 : craignant à juste titre pour leur vie, les ennemis de Robespierre conspirent sa chute. Ils prennent contact avec les membres les plus influents de la Plaine, et leur promettent la fin de la Terreur en échange de leur soutien à la Convention. N’aimant pas plus les montagnards de Robespierre que les terroristes qui leur tendent la main, les députés de la Plaine hésitent longuement, mais la présence parmi les conjurés de Barère et de Carnot, eux-aussi issus de la Plaine, les décide à accepter.
27/07 dans la journée : à la Convention, le plan des conjurés se révèle très vite. Robespierre est violemment attaqué par Billaud-Varenne, puis Vadier, puis Fréron. A chaque fois qu’il veut prendre la parole pour répondre, des « A bas le tyran ! » couvrent sa voix. Incapable d’en placer une, « L’Incorruptible » finit par abandonner et se réfugier dans le mutisme. A la fin de la séance, il est mis en état d’arrestation avec Couthon, Saint-Just et Dumas. Indignés, Augustin Robespierre et Lebas demandent à être arrêtés avec eux. Il est 16 heures.
27/07, 17 heures : dès que l’arrestation de Robespierre est connue, les membres de la Commune de Paris, qui lui sont favorables, se rassemblent et votent une insurrection contre la Convention. Hanriot, commandant de la Garde Nationale, est chargé de libérer les prisonniers, mais se fait lui-même arrêter à 17 h 30 et jeter en prison avec ceux qu’il venait délivrer. Les ennemis de Robespierre réalisent le danger et décident de dispatcher leurs prisonniers dans toutes les prisons de Paris.
27/07, 19 heures. Le concierge du Luxembourg refuse d’écrouer Robespierre qui est libéré le premier. Pendant ce temps, Coffinhal, vice-président du tribunal révolutionnaire, a pris la tête d’une colonne pour libérer Hanriot. La Convention, rentrée en séance à 19 h 00, est juste à côté et presque sans défense, Collot d’Herbois ne s’y trompe pas d’ailleurs en disant : « Messieurs, voici le moment de mourir à nos postes ! »…Mais les autres ratent le coche et s’en retournent à la Commune !
A la Convention, on profite de cette aubaine pour faire quérir des troupes dans les quartiers qui lui sont favorables, et on nomme Barras au commandement miltaire. On décrète aussi les Robespierristes hors-la-loi, ce qui veut dire qu’ils seraient exécutés sans jugement, et donc sans pouvoir se défendre.
A l’Hôtel de Ville, que viennent rejoindre les prisonniers libérés un à un, tout au long de la soirée, on atermoie. Même Robespierre hésite, il préférerait sans doute gagner légalement. Saint-Just, pourtant expérimenté en la matière, refuse de prendre la tête de la force armée. Le jugement d’Hanriot, disent certaines sources, serait obscurci par son état d’ébriété. Ces hésitations seront fatales, car certaines troupes favorables à Robespierre apprennent sa mise hors-la-loi, prennent peur et changent de camp. On finit tant bien que mal par établir une liste d’ennemis à arrêter à la Convention, mais beaucoup trop tard.
28/07, 2 h 00 du matin. Une colonne envoyée par la Convention et commandée par Léonard Bourdon fait irruption dans l’Hôtel de Ville : la messe est dite. Lebas se suicide d’un coup de pistolet. Augustin Robespierre se jette par la fenêtre et se casse une jambe. Maximilien Robespierre essaie de se suicider et se rate (ou le gendarme Merda lui tire un coup de pistolet au visage, selon une thèse concurrente). Couthon, déjà paralytique, tombe dans l’escalier et se blesse à la tête. Hanriot saute par la fenêtre[5], se blesse sur du verre brisé, se traîne jusqu’à un égout où il est découvert par la troupe quelque temps plus tard. Au moment de son arrestation, un coup de baïonnette lui arrache un œil. Saint-Just, Dumas, le maire Fleuriot-Lescot[6], se laissent eux arrêter sans résister.



Hanriot - Couthon - le fauteuil roulant de Couthon (Musée Carnavalet)


Le matin du 28 juillet, Sanson est informé qu’il doit à nouveau déplacer les bois de justice de la Place du Trône Renversé à la Place de la Révolution. La foule, immense, accompagne le convoi tout du long. Arrivé à bon port, on doit faire donner la troupe pour dégager la place nécessaire au montage de l’échafaud.
Le bourreau se rend à la Conciergerie. Robespierre, ironie du sort, a été écroué dans un cachot où Danton avait été détenu. Malgré sa blessure, pas une plainte ne sort de sa bouche. Le peu de paroles qu’il sort sont inintelligibles car il a la mâchoire fracassée. Il demande de quoi écrire, on lui refuse.
On fait transporter les condamnés au tribunal révolutionnaire pour que leur identité soit reconnue, puis on les renvoie illico à la Conciergerie.
A deux heures de l’après-midi, Sanson fait son entrée dans le cachot de « l’Incorruptible ». Voyant qu’il veut lui couper les cheveux, il se retourne en offrant sa nuque, mais le bourreau lui dit que dans cette position, il sera impossible de ne pas toucher au pansement. Des aides le portent alors jusqu’à une chaise. Charles-Henri maintient le pansement en place pendant que son frère coupe les cheveux. Quand c’est fini, Robespierre retourne à son lit non sans avoir fait un signe de tête signifiant probablement « merci ».
Saint-Just fait les cent pas dans sa cellule quand les bourreaux entrent. Il s’assied sans rien dire et se laisse faire, puis tend ses mains pour les liens.
- Pas encore ! dit le bourreau
- Tant pis ! répond Saint-Just.

Les 21 condamnés[7] prennent place dans les charrettes à la sortie de la Conciergerie.
Ironie du sort, le triste cortège n'est pas sans en rappeler un autre : le cadavre de Lebas suit dans la dernière charrette, comme suivait le cadavre de Valazé dans la dernière charrette des Girondins.
Robespierre est assis sur de la paille, les yeux fermés, impavide. Les imprécations de la foule, excitées par les gendarmes de l’escorte, atteignent des records. Couthon paraît abasourdi par cette hostilité. Fidèle à lui-même, Dumas s’écrie :
- Je n’ai qu’un regret, celui de ne point avoir fait guillotiner tous les scélérats qui nous injurient !
Saint-Just affronte la colère du peuple debout, impassible. Lorsqu’une femme s’avance pour reprocher à Robespierre la mort de sa fille, le jeune fanatique murmure simplement :
- Sa fille ! Peut-être l’eût-elle vendue pour 20 livres !
On arrête le cortège devant la fameuse maison Duplay[8] qui avait abrité Robespierre ces dernières années. Des rondes dansantes se forment, avec la complicité des gendarmes. On barbouille les murs de la maison avec un seau de sang de cochon. Une bourgeoise s’accroche à la charrette et hurle : « Va aux enfers, scélérat, avec les malédictions de toutes les épouses et de toutes les mères ! » Elle s’accroche tellement qu’on doit la déloger par la force.

Avant de monter à l’échafaud, Saint-Just embrasse Couthon, puis, passant devant Robespierre, il dit simplement : « Adieu ! » L’autre répond par un signe de tête et le regarde monter à la mort.
Robespierre monte le dixième, son regard est froid et calme. Comme il en a reçu l’ordre, un aide lui arrache ses pansements. La douleur est horrible, Robespierre ne peut retenir un hurlement. La mâchoire désarticulée pend, la bouche est affreusement béante et du sang abondant s’en écoule. On se dépêche alors d’en finir avec les souffrances de « l’Incorruptible. »
L’historien Louis Blanc reprochera au bourreau « l’inutile barbarie et la lâche cruauté » consistant à arracher le pansement. Le petit-fils de Sanson défendra alors son grand-père en précisant que la blessure du condamné était maintenue par une large compresse tenue par une serviette croisée sur la tête, et qu’une double bande de toile enveloppait son front et sa nuque, et qu’exécuter Robespierre ainsi aurait été l’exposer à des souffrances bien pires encore, et il pense évidemment à celles d’une décollation incomplète[9]
Après avoir étudié dans ses moindres détails le personnage de Charles-Henri Sanson, on ne peut que défendre la thèse de son petit-fils. On peut sans doute reprocher bien des choses à ce bourreau, mais sûrement pas la « barbarie inutile », ni la « lâche cruauté ».


Louis-Antoine de Saint-Just - Augustin Robespierre - Maximilien Robespierre, "l'Incorruptible"


En bonus, les « géniaux inventeurs »

Le parcours du bourreau fut jalonné de rencontres avec des exaltés, jamais en mal d’idées pour améliorer cette merveilleuse machine qu’était la guillotine.
Tout ceci en dit long sur le délire meurtrier qui affecta plus ou moins toutes les franges de la population durant cette triste période. Laissons une dernière fois la parole au vieil exécuteur pour nous narrer ces improbables rencontres :

28/02/1794 :
« Depuis que la guillotine est à l’ordre du jour, les inventeurs se torturent la cervelle pour la modifier. Plus de 20 projets ont été soumis au Comité, mais ils étaient tellement saugrenus qu’il n’en a fait expérimenter qu’un seul. Dans celui-là, une trappe s’ouvrirait à gauche de la bascule et le corps du supplicié glisserait […] sous la guillotine, ce qui éviterait l’encombrement sur la plateforme. Le citoyen Vouland[10] […] a voulu assister à l’essai. Les ressorts ont mal fonctionné et les sacs de sable qu’on avait placés sur la bascule sont restés deux fois engagés dans la trappe. Le citoyen Vouland m’a demandé mon avis. Je lui ai fait observer que cette modification était pleine de dangers ; que si la trappe venait à ne pas se refermer […], les exécuteurs ou les condamnés pourraient tomber avec les cadavres, ce qui serait un triste spectacle. Il m’a dit :
- Tu as raison : d’ailleurs on n’y gagnerait pas une tête à l’heure, c’est le moyen d’aller plus vite qu’il faudrait chercher. »

18/05/1794 :
« Il est venu ce matin un fou enragé de mécanique et de patriotisme pour me prier d’examiner le modèle d’une guillotine à trois couperets qu’il a fabriquée ; si je savais encore rire, ses propos m’eussent considérablement diverti […] Il ne voyait rien moins que le Panthéon pour récompenser sa découverte, qui, disait-il, consommant l’extermination des aristocrates, devait consolider à jamais la République. »

Selon une source, un certain Guillot (au nom prédestiné), proposa l’été 1794 le plan d’une guillotine à neuf couperets. Il fut lui-même guillotiné en septembre 1794 pour trafic de faux-assignats !

Finalement, la guillotine ne changea jamais et resta telle qu’elle était jusqu’à l’abolition de la peine de mort en 1981, à l'exception d'une légère modification en 1872 avec la suppression de l'échafaud.

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1. Aujourd’hui Place de la Nation. On avait, à cette époque, déplacé la guillotine de la Place de la Révolution pour la mettre Place du Trône Renversé, car on avait remarqué que les riverains sur le trajet entre la Conciergerie et la Place de la Révolution commençaient à devenir franchement hostiles à ces marches funèbres. C’est déjà Place du Trône Renversé qu’avait eu lieu l’exécution des 54 chemises rouges, et c’est là aussi qu’aura lieu celle des 45 condamnés du 9 Thermidor (27 juillet 1794).

2. Le terme serait de Barère.

3. Et non pas sur l’échafaud, comme on le lit souvent.

4. Dans certaines sources, très minoritaires, on trouve qu’elle était sourde et aveugle, et que Fouquier-Tinville aurait dit « conspiré sourdement et aveuglément ». Pour être honnête, ça sent l’invention à plein nez, d’autant plus que « conspirer aveuglément », ça semble quand même très difficile à faire.

5. Ou se fait défenestrer par Coffinhal qui lui reprochait son incompétence, selon une thèse concurrente. Cet imbécile de Coffinhal réussit à se cacher quelques jours chez quelqu’un qui lui devait de l’argent (!) et qui s’empressa bien sûr de le dénoncer. Il fut guillotiné seul, quelques jours après ses amis Robespierristes.

6. Etre maire de Paris était décidément un métier bien risqué en ce temps-là. On a vu que le premier, Bailly, avait été honteusement lynché avant d’être guillotiné, que le second, Pétion, avait dû se suicider en Gironde pour échapper à ses poursuivants. Le troisième, Pache, pourtant un hébertiste notoire, en réchappa miraculeusement grâce à des amis bien placés. Fleuriot Lescot était le quatrième.

7. A noter que parmi eux se trouvaient, en tant que membre de la commune ayant soutenu Robespierre, l’infâme cordonnier Simon à qui on avait confié « l’éducation républicaine » du jeune dauphin Louis XVII après qu’on l’eût retiré à sa mère Marie-Antoinette.

8. Toute la famille Duplay sera jetée en prison pour son amitié avec « l’Incorruptible ».

9. Ce type d’incident avait déjà eu lieu et devait ensuite se reproduire bien des fois. Cela alimenta d’ailleurs les réquisitoires de Victor Hugo contre la peine de mort.

10. Même si Sanson oublie un l, il s’agit très probablement du même Voulland qui était à l’origine de la pseudo-conspiration de Bicêtre.

draleuq, 14h18 :: :: :: [8 critiques dithyrambiques]