Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

Bigre, je me
ronge
les sangs !
Pauvre
tocard...
Ces temps-ci, l'envie décroche silencieusement le règne animal. Ainsi, la piété filiale s'enrichit en courant vers l'extase de l'imagination
La Rochefaucud ::
Le lion & le rat (Le Tref & l'Aucube)

30 Janvier 2011 ::

« Super draleuq à la rescousse ah ah ah ! »

:: Baratin

We can be heroes just for one day.

(David Bowie)


Les tragédies des autres sont toujours d’une banalité désespérante.

(Oscar Wilde)


A la suite d’une visite familiale, en sortant dans la rue calme, je vois arriver une petite boule quinquagénaire paniquée :
- S’il vous plait, Monsieur, vous pouvez appeler les pompiers ? Ma mère m’a téléphoné, elle est tombée chez elle, elle ne peut pas se relever et je n’arrive pas à ouvrir la porte.

Je renvoie mes filles chez leurs arrière grands-parents de chez qui nous sortions, je dégaine le téléphone mobile (comme quoi ça sert de temps en temps), et compose le 18.
Je dis tout bien comme j’ai appris. J’accompagne la petite dame devant la porte, visiblement sa mère a fermé à clef de l’intérieur, impossible d’ouvrir, donc.
Je lui demande d’appeler à travers la porte, pas de réponse audible.
Elle a alors l’idée de passer par le jardin pour voir si elle n’aurait pas laissé la fenêtre ouverte. Mais les maisons sont collées, alors il faut faire le tour du pâté de maison. J’ai la régulatrice des pompiers au bout du fil, je cours avec le téléphone à l’oreille, j’ai un peu l’impression d’être à la Carte aux Trésors ou autre jeu pourri de télé-réalité.

On arrive, la fenêtre est ouverte. Pour sauter par-dessus, je prends le temps de bien assurer mon saut car la dame des pompiers me parle en même temps. Du coup, la quinquagénaire, incapable vue sa circonférence de procéder à cette gymnastique pourtant modeste, me croit en difficulté et prend sur elle de me pousser, de ses deux mains sur mon postérieur. On oublie pour cette fois.

Je suis dans le salon, la vieille dame dit qu’elle ne peut plus se lever, je dis à sa fille de faire le tour et que je vais lui ouvrir la porte de l’intérieur.
La victime est appuyée sur ses deux avant-bras derrière elle, elle tremble, le regard perdu, très mal à l’aise, la tête touchant le coin d’un meuble. Elle s’appelle Jeannine, elle a 81 ans. Je lui parle, je lui dis de s’allonger, j’essaie de lui assurer la position la plus confortable avec les coussins que je trouve.

Au même moment ou presque, sa fille arrive et la régulatrice des pompiers me remercie et me dit qu’elle va me passer l’infirmière régulatrice du 15. C’est là que ça va se gâter.
- Allô, le 15 j’écoute…
- Euh, oui…
- Que puis-je pour vous ?
- … (léger silence, le temps que je réalise qu’elle n’est au courant de rien et qu’il faut que je répète tout)
- Que puis-je pour vous ?
- Oui, bon voilà : je suis en présence d’une dame de 81 ans, consciente, qui est tombée et gnagnagni et gnagnagna (c’est beau l’interconnexion des numéros d’urgence… je croyais que c’était pour faire gagner du temps)
- Vous êtes de la famille ?
- Euh, non, je passais par là, mais sa fille est à côté de moi (à essayer de dialoguer avec sa mère en gueulant à moitié et en se bouffant tous les doigts)
- Passez-la moi alors !

Et alors là, ça va tourner littéralement au sketch, dans une confusion qu’il est très difficile de relater.
Jeannine me parle, pleurant à chaudes larmes, elle me dit que ses jambes l’ont lâchée quand elle a voulu aller voir son voisin qu’elle considérait comme son fils, parce que sa voisine, qu’elle considérait comme sa fille, est décédée hier, et que ça l’a très traumatisée. Je lui tiens la main, elle la serre, et elle pleure, elle pleure.

Pendant ce temps-là, madame l’infirmière questionne la petite boule et le dialogue semble difficile. L’infirmière lui demande où Jeannine a mal. Elle demande à son tour à Jeannine où elle a mal, pour pouvoir le répéter à l’infirmière.
Jeannine lui dit qu’elle n’a mal nulle part, qu’elle est parfaitement lucide, mais que simplement ses jambes ne la soutiennent plus parce qu’elle est très affectée par la mort de sa voisine qu’elle considérait comme sa fille, et que ça lui est arrivé au moment où elle a voulu aller voir le mari de sa voisine, qu’elle considérait lui-même comme son fils.

L’infirmière demande alors à la petite boule de passer le téléphone à Jeannine.
Jeannine prend le téléphone. Visiblement l’infirmière lui demande encore où elle a mal. Jeannine, pourvue d’un caractère bien trempé, lui répète encore la même chose, sans se préoccuper des questions.
Sa fille s’en mêle, engueulant sa mère en lui disant que ce n’est pas ça que la dame lui demande.
Jeannine, excédée, gueule encore plus fort, tout en pleurant toujours plus fort, en disant qu’elles ne comprennent rien, que c’est juste que ses jambes ne la soutiennent plus parce qu’elle a perdu sa pauvre petite voisine, si jeune, si jeune, qu’elle considérait comme sa propre fille, et qu’elle voulait juste aller partager un peu la peine de son pauvre petit voisin, si jeune et déjà si veuf, qu’elle considérait comme son propre fils, que ces gens c’était son rayon de soleil quotidien, vous voyez quoi, vous me comprenez, vous, hein, qu’elle dit en me regardant, tout en tendant le téléphone à sa fille comme pour lui signifier la fin de la conversation avec cette morue d’infirmière qui comprend rien.
- Oui, je vous comprends Jeannine, que je lui dis.
Et c’est vrai en plus.

La petite boule et l’infirmière poursuivent leur conversation, le ton monte de plus en plus.
- Mais enfin, vous voyez bien qu’elle ne veut pas vous répondre, ça sert à quoi au juste votre mic mac, là ? Vous allez envoyer quelqu’un oui ou non ?
Et là, je dois dire qu’elle a raison, la petite boule.
La régulatrice, n’en pouvant plus, lui raccroche au nez. Elle a dû aller se prendre un Valium ensuite, je pense, pour pouvoir finir sa journée. Ils doivent avoir ce qu’il faut sous la main, ce serait un comble. Et j’espère qu’elle en a profité pour s’acheter un cerveau.

Sur ces entrefaites, les pompiers arrivent à point nommé et prennent Jeannine en charge.
Je discute quelques instants avec la petite boule qui m’explique que sa mère est pas facile, elle est même très très dure.
Moi j’ai envie de lui dire que c’est pas forcément qu’elle est dure, mais qu’elle voulait juste nous dire que sa voisine, qu’elle considérait comme sa fille, était morte, et que c’était déchirant pour elle. Et que ses jambes l’avaient lâchée au moment où elle voulait aller partager la peine de son voisin, si jeune et déjà tout seul, qu’elle considérait comme son fils. J’ai envie de lui dire que parfois un peu d’humanité vaut mieux que le meilleur des stéthoscopes. Mais je ferme ma gueule.

Avant de prendre congé, je vais dire au revoir à Jeannine. Lui sourire et lui dire que ça va s’arranger. Elle me sourit elle aussi, elle me remercie, elle me demande comment je m’appelle.
- Je m’appelle draleuq. Je suis le petit fils de vos voisins d’en face, Monsieur et Madame Draleuq.
- Ah bon ? Bah j’espère que vous êtes mieux qu’eux, parce qu’ils sont antisocials ! Oui, antisocials que je vous dis moi ! profère-t-elle comme une imprécation alors que je me relève et m’éloigne doucement.

Le premier qui dit que j’ai de qui tenir, je lui pisse à la raie virtuellement.

copyrat draleuq 2007

draleuq, 01h24 :: :: :: [11 réflexions sagaces]

23 Janvier 2011 ::

« Les fondements inattendus de l'école laïque, gratuite et obligatoire »

:: Histoire - Inclassable

Etant moi-même enseignant dans une école publique, je ne vais pas commencer à cracher dans la soupe, mais disons-le bien, si ses concepts d'aujourd'hui me conviennent[1], il y a quelque chose qui me dérange dans ses origines.

Lorsque sort la fameuse loi Ferry sur l'école gratuite et obligatoire, en 1881, les français, et tout particulièrement les hommes politiques, restent traumatisés par la raclée sans précédent qu'ils ont prise contre les prussiens en 1870. Beaucoup sont persuadés notamment que la raison fondamentale de cette défaite, qui a coûté l'Alsace-Lorraine et 5 milliards de francs or de réparations versés au vainqueur, est due à l'infériorité de l'école française. Dans les premières semaines de la guerre de 70, une bonne partie des officiers français avaient dû être limogés pour cause d'incompétence. On avait notamment remarqué qu'un bon nombre d'entre eux étaient incapables de se repérer sur une carte d'état-major, chose que savait faire tout officier Prussien même subalterne...
C'est dans ce contexte que la si belle école gratuite et obligatoire est en fait une école de la revanche... Je ne prendrai qu'un exemple : l'enseignement de l'histoire de France.


Cette photo de l'école primaire de Buigny-les-Gamaches (80), prise à la fin du XIXème siècle, illustre parfaitement mon propos : notez l'allure sévère et martiale des enfants, les bras croisés sur la poitrine, la position centrale du maître assis sur une chaise devant un tableau où l'on peut lire cette citation de Jules Simon qui en dit long sur le rôle patriotique et colonialiste de l'école laïque : "Le peuple qui a les meilleures écoles est le premier peuple ; s'il ne l'est pas aujourd'hui, il le sera demain". Combien de ces enfants iront joncher de leur cadavre les champs de bataille de la première Guerre Mondiale 15 ans plus tard ? Statistiquement, environ 15%. Et 40 autres % en reviendront blessés, dont presque la moitié mutilés ou traumatisés durablement.

Remontons à ses origines. En fait, pas besoin de remonter très loin puisque c'est en 1867 que le Ministre de l'Instruction Publique de Napoléon III, Victor Duruy, créé l'histoire de France en tant que discipline. Notons que Duruy, bien que méconnu, fut un précurseur à mettre au rang de Jules Ferry[2], et qu'on lui doit aussi plusieurs mesures permettant un plus large accès des filles à l'école.
En 1867, "l'histoire de France" remplace donc "l'histoire sainte", enseignée depuis Charlemagne, c'est-à-dire un sacré bail ! Pendant 20 ans, à défaut de programme, cette discipline n'est pas cadrée. Ce n'est qu'en 1887 qu'apparaîtra le premier programme d'histoire, écrit par l'historien Ernest Lavisse.

L'école de la République, toute neuve à l'époque, sait que les ruraux (c'est-à-dire 80% de la population) restent attachés par tradition aux notables locaux, aux châtelains, qui sont bien évidemment monarchistes ou bonapartistes. Son but est alors de briser cet attachement pour le remplacer par l'amour de la République... et par l'amour de la Patrie.
Le programme de 1887 est donc basé sur des héros qu'on rehausse presque à l'égal des Dieux : Vercingétorix, Jeanne d'Arc, Hoche, Marceau, Gambetta.

En guise de titres de chapitres, on bombarde également l'écolier d'images stéréotypées qui resteront longtemps gravées, comme : « Charlemagne, l’Empereur à la barbe fleurie » (alors qu’on sait qu’il était imberbe), « Saint-Louis, le grand justicier sous le chêne », « Jeanne d’Arc, la pucelle d’Orléans » ou « Le Bon Roi Henri IV et sa poule au pot »...

A cela, on ajoute des images au sens propre. Ce sont les fameuses « images d’Epinal », toutes plus apocryphes les unes que les autres. Un seul exemple célèbre : Vercingétorix jetant ses armes aux pieds de César assis sur un siège, tout en étant encore libre de ses mouvements et… juché sur un cheval. Tout spécialiste du monde romain pourra vous dire qu’une telle scène est parfaitement grotesque. Jamais les Romains n’auraient pris le risque, ni laissé au vaincu l’honneur d’approcher l’Empereur à cheval !


Voici le "document historique" pour le moins discutable qui illustrait tous les livres d'histoire de l'école élémentaire il n'y a pas si longtemps. Aujourd'hui encore, si on saisit "Vercingétorix jette ses armes" dans notre moteur de recherche préféré, cette image obtient quasiment le monopole des résultats. Comme quoi les clichés ont la vie dure !
Autre endroit où admirer de spectaculaires images d'Epinal, toutes datées du XIXème siècle et bourrées d'inexactitudes : les immenses fresques des murs intérieurs de notre Panthéon de la République, à Paris. Ils en sont littéralement recouverts, de Clovis à Jeanne d'Arc, en passant par St Denis, Ste Geneviève et Attila, Saint-Louis, Charlemagne et tous les autres...


Pour flatter la force créatrice de la République, on vante aussi Victor Hugo et Pasteur (ce n'est pas pour rien qu'ils ont encore aujourd'hui leur statue, héritée de cette époque, à l'entrée de la Sorbonne). Evidemment, le culte des martyrs est de rigueur, et le ton est aussi moraliste que paternaliste. Dans le même temps, on fait du maniement d'armes dans les lycées... En fait, un bourrage de crâne et une vaste opération de fanatisation des foules que l'on ne connaît que trop bien pour avoir vu la même chose en d'autres temps et en d'autres lieux...

Et on ne connaît également que trop bien le résultat, quelques décennies plus tard, quand toutes ces belles têtes blondes, fiertés de la République et de sa belle école laïque, partiront la fleur au fusil pour grossir la masse infinie des « morts au champ d'honneur ».

Les enfants du baby-boom me feront sans doute remarquer que ce programme d'histoire simpliste et subjectif (à chaque cours un chapitre, lu à haute-voix par le prof, et à la fin du cours apprentissage par cœur du résumé par répétitions successives...), ils l'ont subi eux-aussi à l'école primaire, sans pour autant avoir vécu au XIXème siècle. La raison en est bien simple : le programme d'Ernest Lavisse, avec quelques rares changements, est resté en vigueur jusqu'à la fin des années 1960 !

L'histoire est ensuite devenue « matière d'éveil », un concept, qui en 15 ans de durée a laissé sceptiques la plupart des instituteurs. En effet, on a constaté qu'environ 40% des enseignants continuaient avec les (calamiteux) anciens programmes, que 20 % faisaient vraiment de l'éveil (je me souviens y avoir eu le droit en CM2), et que les 40% qui restaient, à tout prendre, préféraient ne plus faire d'histoire du tout !
Les Instructions Officielles de 1985 donnent un juste retour à l'histoire nationale, et celles de 1995 allègent le programme, ce qui n'est pas un mal.

Aujourd'hui, tout professeur des écoles qui a la volonté de le faire peut enseigner une histoire passionnante, riche, emprunte de diversité et pleine de leçons de vie, donnant à tout enfant qui s'y intéresse le sens profond de la citoyenneté et de la démocratie[3]. L'histoire est une mine d'anecdotes savoureuses, un chantier d'apprentissage pour l'esprit de recherche d'information, de recherche de la vérité, pour l'initiation à la démarche scientifique, pour la compréhension de la somme formidable des événements et des inventions qui ont fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui... Mais plus que tout, l'histoire est le domaine privilégié de l'acquisition du sens critique.

Car ce que l'histoire nous enseigne avant tout, c'est qu'elle a été elle-même dévoyée plus souvent qu'à son tour pour être récupérée par les fanatiques de tous poils...


_________________________________
1. J’ai écrit cela il y a 9 ans, et je dois malheureusement avouer que je n’écrirais plus cela aujourd’hui.

2. Et même bien plus que Ferry. Là aussi j’ai beaucoup lu depuis l’écriture de ces lignes, et des gens comme Jaurès ou Clemenceau m’apparaissent maintenant comme beaucoup plus méritants que le colonialiste-impérialiste-suprématiste qu’était Ferry, même si ce dernier a donné son nom à la loi sur l'école gratuite et obligatoire parce qu'il était Ministre de l'Instruction Publique au moment où elle est sortie.

3. C’est hélas beaucoup moins vrai depuis la désastreuse réforme de 2008. Le programme y a été alourdi, et le temps pour le couvrir a été diminué. Pas besoin d’être un grand mathématicien pour en déduire les conséquences : il faut maintenant choisir entre le survoler à vitesse grand V, ce qui n’a plus de sens, ou faire des choix douloureux, ce que nous devons faire la mort dans l’âme, mais qui vide quand même l’ensemble d’une partie de son sens.

draleuq, 15h14 :: :: :: [2 insultes scandaleuses]

15 Janvier 2011 ::

« Le naufrage du Saint-Philibert »

:: Histoire contemporaine, 1931



Une excursion pour prolos

Dimanche 14 juin 1931. C'est une belle journée chaude et ensoleillée qui se lève sur Nantes. Un temps idéal pour les processions de la Fête-Dieu, mais tout aussi idéal pour une croisière-excursion dans l'Ile de Noirmoutier.
Celle-ci est organisée par la Société des Loisirs fondée par différentes associations en lien avec le monde ouvrier. Des gens de gauche donc, des prolétaires, des "rouges", qui n'ont cure de la Fête-Dieu, c'est le cas de le dire.
La SDL a affrété pour l'occasion un navire de la Compagnie Nantaise de Navigation à Vapeur, le Saint-Philibert. Un navire construit à Nantes-même, il y a 8 ans.
Francis Ollive, le capitaine, est fraîchement retraité de la marine marchande et s'ennuyait de la mer. Il s'est donc proposé comme saisonnier. Il a 40 ans d'expérience derrière lui, et a même transporté les forçats en Guyane.
Prévu pour transporter 500 personnes au maximum, le bateau est archi-comble puisqu'on a compté 502 entrées.


Le Saint-Philibert peu avant son naufrage
Source photo http://www.chez.com/follenn


Le voyage aller

A l'allée, il existe déjà certains signes avant-coureurs d'un vimer (petit ouragan fréquent en basse-loire et en baie de Bourgneuf) : la Loire moutonne et des nuages d'altitude circulent anormalement vite. Cela ne peut pas échapper à un professionnel comme Ollive. L'ambiance sur le pont est à la fête : on se moque gentiment des quelques passagers qui ont le mal de mer.
Pendant que les excursionnistes profitent de leur journée dans l'île, l'arrivée du vimer se confirme dès le début de l'après-midi, avec une remontée anormalement rapide de la marée.


Vue de la Baie de Bourgneuf, à partir de la Pointe St Gildas.
Au loin, on distingue Noirmoutier. (photo draleuq)


Le (non) retour

A l'heure de réembarquer, à 16 h 30, 27 personnes décident de rentrer avec un autocar affrété pour l'occasion, par le gois à marée basse, 16 autres de rester dormir à l'hôtel et de ne rentrer que le lendemain. Un autre, qui était parti acheter du tabac, arrive trop tard à l'embarcadère : son vice lui a sauvé la vie.
Pour les passagers du Saint-Philibert, la situation se gâte très vite : tout le monde est rapidement malade et se met à tribord pour ne pas vomir contre le vent, ce qui augmente le déséquilibre du bateau dont le tirant d'eau de 2,20 m. est bien insuffisant en la circonstance.
Une toile qui a été installée comme pare-soleil le matin aggrave le gite du bateau en faisant prise au vent. Des paquets de mer inondent le pont supérieur comme le pont inférieur. Les gilets de sauvetage n'ont pas été distribués, peut-être pour ne pas déclencher de panique.
Et puis au moment où le vapeur double la Pointe St Gildas, à 18 h 30, une lame le retourne comme une crêpe. Il sombre seulement quelques secondes plus tard, entraînant avec lui tous les naufragés qui s'accrochent à sa coque. Il n'y aura que 8 survivants, seuls témoins de la tragédie, avec les deux guetteurs du sémaphore de la Pointe, qui assistent au naufrage à la jumelle.


L'ancienne bouée nord-ouest de la Banche, qui marquait l'emplacement d'un plateau rocheux au Nord-Ouest du récif de la Banche, que les navires doivent contourner par le Nord. Elle a été remplacée par une bouée dotée d'un feu scintillant continu, d'un réflecteur radar et d'une cloche. Derrière, le sémaphore, désaffecté, a été transformé en musée. C'est de là que les observateurs ont assisté impuissants au naufrage.
(photo draleuq)


Opérations de sauvetage

Plus d'une dizaine de bateaux et trois hydravions participent aux opérations de secours, dans les pires difficultés, tant la mer est démontée. Parmi les navires de secours, le baliseur Paul-Leferme, qui se retrouvera dans une situation bien pire encore 9 ans plus tard, pour le naufrage du Lancastria.
Mais ce n'est véritablement que le lendemain, lorsque les recherches reprennent avec plus de cinquante navires, que des cortèges de cadavres de noyés sont débarqués à Saint-Nazaire.
On dresse une chapelle ardente à Nantes, dans le chateau des ducs, mais très partielle, car des corps vont continuer à être repêchés un peu partout dans les semaines à venir, souvent rongés par les crabes.


Le baliseur Paul-Leferme au port de St Nazaire
Source photo : Ecomusée de St Nazaire


Bilan et obsèques

Le bilan humain et psychologique est effroyable. Près de 500 Nantais sont morts. Des familles entières ont disparu. Une grand-mère pleure 8 enfants et petits enfants. Les habitants d'un immeuble complet de 4 étages ont péri, excepté la concierge qui n'avait pu s'absenter. 30 jeunes filles travaillant dans un même grand magasin du centre ville ont disparu. Sur 35 employés de l'Union des Coopérateurs, il n'en reste plus que 3.

Les obsèques, civiles (n'oublions pas que les noyés sont tous des "gauchistes"), rassemblent près de 80 000 personnes. Le cortège funèbre se contente de passer devant la cathédrale. L'évêque sort sur le parvis de l'édifice pour lui donner l'absolution.


Cadavres de noyés rassemblés dans un hangar
Source photo http://www.chez.com/follenn



Chapelle ardente au chateau des ducs de Bretagne, à Nantes
Source photo : Ville de Nantes


Suites de la tragédie

Sur la côte, le naufrage donne lieu à de fausses rumeurs d'empoisonnement, aussi les crustacés et même les poissons seront boudés sur les marchés pendant tout l'été.
Le naufrage est également instrumentalisé par les polémistes cléricaux, dont certains n'hésitent pas à y voir un châtiment divin contre ces mécréants qui ont osé aller se détendre le jour de la Fête Dieu.

Le Saint-Philibert est renfloué avec l'aide d'une société spécialisée de Hambourg. Il est ensuite remorqué jusqu'à la plage de Mindin pour échouage, où une foule à la curiosité malsaine s'est rassemblée pour assister au spectacle macabre. On retire encore de nombreux cadavres putréfiés qui sont ensuite transportés par le Paul-Leferme, encore lui.

Un procès a lieu, mais les puissantes compagnies qui sont au banc des accusés ont menacé de licencier du personnel. Les plaignants sont donc déboutés et condamnés aux dépens (!)

Le Saint-Philibert est réarmé et devient la gabarre "Les Casquets", puis le caboteur "Saint-Efflam", puis le sablier "Côte d'Amour", dans différents ports d'attache, notamment en Aquitaine. Il donnera toute satisfaction jusqu'à sa démolition en... 1979.


Vue de la Pointe vers l'estuaire de la Loire (on distingue le pont de St Nazaire et le portique du chantier naval tout au fond.) De nombreux bunkers attestent que la Pointe était fortement gardée par les Allemands pendant la guerre 39-45, ce qui n'est pas étonnant vue sa position. (photo draleuq)


Une question qui demeure sans réponse

Mon arrière grand-mère, qui habitait alors à Saint-Nazaire, apprit le drame le lundi matin en allant faire ses courses : "Z'étiez pas sur le Saint-Philibert, vous Madame ! Sinon, seriez pas là c'matin pour en parler !"
Elle avait alors entendu dire, et elle l'a répété à ses enfants par la suite, qu'au moment de quitter Noirmoutier, le Capitaine Ollive voulait rester à quai, mais qu'il aurait été pris à parti par des ouvriers vindicatifs qui voulaient absolument pointer à l'embauche le lendemain matin pour ne pas perdre un jour de salaire (les congés payés n'existaient pas encore). Certains l'auraient même "bousculé", et le capitaine aurait fini par céder à la pression, mais en disant "très bien, mais on n'ira pas très loin !"
Cette rumeur, qui a pas mal circulé, parmi d'autres, a été démentie par les rescapés. Mais en même temps, une telle imprudence, pour un marin aussi expérimenté, demeure inexplicable. Ce qui s'est passé sur le quai de Noirmoutier à 16 h 30 demeure donc encore nimbé de mystère.

draleuq, 20h31 :: :: :: [2 éclaircissements pompeux]

11 Janvier 2011 ::

« Les Cadets de Saumur, premiers résistants »

:: Histoire contemporaine, 1940

Examinons aujourd'hui un des plus hauts faits d'armes de l'Armée française lors de la terrible campagne de juin 1940. Celui-ci est à mettre à l'actif des élèves de l'école militaire de cavalerie de Saumur, et on peut d'ailleurs se permettre de l'appeler "premier acte de résistance à l'occupant", car il eut lieu après l'appel de Pétain à cesser le combat.



Origines et destin de l'école de cavalerie

La tradition de l'équitation à Saumur date en fait de la fin du XVIème siècle, époque où Henri IV décréta l'ouverture d'une académie de cavalerie dans cette ville qui était à l'époque une ville protestante. Cette académie sera fermée à la révocation de l'Edit de Nantes, en 1685.
En 1814, Louis XVIII choisit Saumur pour ouvrir "l'Ecole Militaire des Troupes à Cheval". En 1830, à la fermeture de l'école de Versailles, Saumur hérite du monopole qui ne l'a plus quittée depuis.
Sous Louis-Philippe, les instructeurs de l'école de cavalerie reçoivent un nouvel uniforme de couleur noire qu'ils ont conservé depuis, afin de les différencier des écuyers, à l'époque habillés de bleu. Du coup, on les appelle les "cadres noirs", et le nom de Cadre Noir a d'ailleurs été officialisé en 1986 pour désigner l'Ecole Nationale d'Equitation (ENE), créée en 1972. La gestion du Cadre Noir est civile depuis 1968, même si elle reste toujours ouverte aux militaires.
Le Cadre Noir et son fameux Carrousel est encore aujourd'hui le vivier du plus haut niveau de l'Equitation Française, et le conservateur de ses traditions.


Le "carré de dressage" de l'ENE. Derrière, les écuries.



Remise des prix du championnat de France 2006 de dressage, une des trois disciplines de l'équitation (avec le concours de saut d'obstacles et le concours complet), dans le grand manège de l'ENE.
Votre serviteur a pu y admirer de ses yeux éberlués un adjudant-chef de la Garde Républicaine danser avec un cheval sur de la techno. Si si.


Le choix de se battre

Juin 1940. L'Armée française est en pleine débâcle face à la guerre éclair allemande. Les 560 élèves de l'Ecole Militaire de Cavalerie de Saumur ont en charge de protéger la Loire sur 40 km, de Gennes à Montsoreau, en passant par Saumur. Un front immense par rapport à leur nombre.
Le 15 juin, alors que les Allemands ne sont pas encore arrivés, ils reçoivent un ordre de repli sur Montauban. Le Colonel Michon, qui commande l'école, s'indigne de devoir se replier sans avoir résisté. Il se bat pour obtenir de ne replier que le personnel non combattant.
Le 17 juin, le Maréchal Pétain lance son célèbre appel ordonnant à l'armée française de cesser le combat. Les Allemands ne sont toujours pas là.
Le Colonel Michon convoque tous ses officiers pour leur faire part de son intention de se battre malgré les ordres. Comme il s'agit de désobéir à des ordres, il donne le choix à tous. Tous sont volontaires. Les officiers répercutent le même message aux élèves qui sont tous volontaires également. La veille du fameux appel du Général de Gaulle, 560 jeunes gens ont déjà entrepris le premier acte de résistance aux occupants.


Dans le centre de Saumur, les bâtiments historiques de l'école militaire de cavalerie.


L'arrivée des Allemands

La première division blindée de cavalerie allemande arrive le lendemain, 19 juin. Dans cet engagement de cavalerie contre cavalerie, ironie du sort, mais surtout impératif de la guerre moderne, aucun cheval ne sera utilisé, ni d'un côté ni de l'autre. Durant trois jours, jusqu'au 21, les élèves de Saumur, dont c'est pourtant le baptême du feu, vont défendre leur secteur comme des enragés, avec des moyens dérisoires, et sans espoir de vaincre.
Sur les 40 km de rives que comprend le front, il y a 5 franchissements de la Loire : un à Montsoreau, un à Gennes, deux à Saumur, plus le Viaduc de chemin de fer. Préalablement minés, ces ouvrages sont détruits par les français dès qu'ils ne peuvent plus être tenus. Ces démolitions laisseront des groupes de défenseurs isolés sur les îles de Loire, à Gennes et à Saumur.


Une vue de Saumur surplombée par son château, et de la Loire dont on voit ici deux franchissements


Une résistance héroïque

Les français ne disposent que de mitrailleuses, et d'un faible nombre de mortiers et de canons antichar. Ils manquent cruellement d'artillerie. Pourtant, avec leurs maigres moyens, ils vont faire des merveilles. Les motocyclistes de l'avant-garde allemande sont accablés par les mitrailleuses, plusieurs chars ennemis sont détruits, de telle sorte que les autres doivent s'installer hors de portée des canons français, et les équipes de mortier réalisent un grand nombre de coups au but et finissent même par chasser de la rive opposée tout ce qui est à portée de tir.
Les Allemands font monter en ligne des canons automoteurs. Avec les chars désormais hors de portée, ces armes leur permettent de pilonner les lignes françaises. Les défenseurs, dépourvus d'artillerie, sont impuissants à contrebattre les tirs ennemis et sont contraints de supporter le bombardement sans broncher. Mais ils ne flanchent pas. Les Allemands s'impatientent et lancent plusieurs attaques d'infanterie par barques. Ils sont plusieurs fois repoussés à coups de mitrailleuse et de fusil-mitrailleur, certains équipages sont même totalement anéantis. Mais ils finissent tout de même par prendre pied sur les îles de Loire où les défenseurs isolés ne peuvent que défendre chèrement leur peau, jusqu'à la dernière munition, et même parfois au corps-à-corps.


Juste en face des bâtiments de l'école de cavalerie, on trouve ce monument sur le fronton duquel on peut lire : "cavaliers, à nos morts." Les immenses bâtiments tout autour ne sont autres que des manèges pour l'entraînement des cavaliers, datant du XIXème siècle. Sur la gauche, la présence d'un blindé témoigne de l'évolution inévitable des troupes de cavalerie en troupes blindées avec la guerre moderne. Le musée des blindés de Saumur est d'ailleurs le plus grand d'Europe.


L'hommage du vainqueur

Face aux terribles pertes, à la menace d'encerclement, et souvent faute de munitions, la plupart des défenseurs encore vivants finissent par se rendre le 21, mais des groupes isolés sont parvenus à s'enfuir. Les morts, blessés et disparus sont au nombre de 194.
Le commandant de la première division blindée de cavalerie allemande, le général Der Vormach, vantera, dans son rapport, la résistance opiniâtre de ces jeunes gens qu'il appelle "les Cadets de Saumur", et c'est à lui que l'on doit ce terme, inusité jusqu'alors, et qui depuis est resté.
Autre fait surprenant, les 218 prisonniers des Cadets de Saumur ne seront pas internés dans des stalag en Allemagne comme la plupart des autres captifs, mais libérés peu après, avec les 749 chevaux de l'Ecole, avec lesquels ils rejoindront le reste du personnel de l'Ecole à Montauban, en zone libre.


Citation de l'Ecole Militaire de Cavalerie à l'ordre de l'armée, par le général Weygand,
commandant en chef de l'armée française.


(photos draleuq)

draleuq, 22h57 :: :: :: [0 déclaration d'amour]

8 Janvier 2011 ::

« Spam dans ta gueule ! »

:: Elucubrations

La vérité ne fait pas tant de bien dans le monde que les apparences y font de mal.

La Rochefoucauld ("Maximes")


J’ai toujours rêvé de pouvoir répondre à ceux qui s’amusent à rédiger ces e-mails de spam qui inondent nos boîtes de réception de façon récurrente, mais c’est bien entendu impossible. L’homme chauve, tout en haut de la tour de verre de sa holding, qui est à l’origine de tout cela comme chacun sait (en tout cas, finipe, lui, le sait ;), fait ce qu’il faut pour que ce soit à sens unique.
Alors aujourd’hui, je vais faire comme si je pouvais répondre…
A défaut d’autre chose, ça me détendra peut-être un peu.



Salut,
Fais la Star avec une montre de grande marque que tu auras paye 70% moins cher ! Impressione tes colleges de bureau, tes voisins ou la fille de tes reves.
Ca marche, crois moi j'en ai fais l'experience.
C'est un super tuyau :-)
Cordialement
Damien


Salut Damien,
Sache que je n’ai pas besoin de faire la star, j’en suis déjà une, je n’en veux que pour preuve le nombre incroyable et chaque jour croissant des lecteurs de mon blog qui sera bientôt, n’en doutons pas, cité dans les liens des blogs de Bernard-Henri Lévy et d’Olivier Besancenot.
Sache également qu’une montre de grande marque que tu payes 70 % moins cher, ça s’appelle une contrefaçon, tout le monde le sait, même le petit Mohamed qui est en CE1.
Sache enfin que pour moi, le seul intérêt d’une montre est de donner l’heure. Quant à mes voisins, ils sont retraités, ils ont tout leur temps et se foutent donc pas mal des montres.
Par conséquent, en ce qui concerne ton super tuyau, inutile de te dire où tu peux te le carrer. Et ne proteste pas, tu m’as tendu la perche.
Cordialement,
draleuq


Bonjour,
Il y a vraiment de tout sur internet et on peut trouver des choses inedites qui ne sont pas vendues ailleurs ou alors beaucoup plus cheres.
Par exemple,
1) wondercum : vous permet d'augmenter la puissance de votre plaisir de facon considerable. Prenez enfin votre pied.
2) Le supplement naturel #1 pour les hommes. Histoire d'en avoir une plus grosse.
3) Le site des montres. Les plus belles aux meilleurs des prix. Imbattable.
4) Le site des Sacs et chaussures de marques. Habillez-vous en luxe sans payer plein pot.
Voila j'espere que vous trouverez ce dont vous avez besoin.
Amicalement
Marlene


Bonjour Marlène,
Procédons par ordre.
D’abord, le wondercum, ça m’intéresse beaucoup ! Depuis une trentaine d’années maintenant que je pratique le sport de façon intensive, ma souplesse est toujours aussi déplorable, aussi réussir à prendre mon pied, ce serait pour moi quelque chose d’inespéré. Par contre, si je peux me permettre, tu aurais dû éviter le verlan, ça fait très vulgaire. Wondermec, c’était déjà assez naze comme ça !
Le supplément pour les hommes, non merci. Ma voiture est déjà assez grosse comme ça.
Les montres, euh… Damien ne t’a pas mise au courant ?
Si je comprends bien le point numéro 4, quand t’es à poil avec juste un sac à main et des chaussures, tu considères que t’es habillée, c’est ça ? C’est sans doute pas pour rien que tu t’appelles Marlène.
En tous cas, il y a au moins un point sur lequel je suis d’accord avec toi, c’est quand tu dis : « il y a vraiment de tout sur internet ». Tu en es un vibrant témoignage (d’ailleurs ça manque à ta liste, les vibro… faudrait y penser).
Amicalement
draleuq


Bonjour,
C'est parfois debile mais on sait tres bien que les gens font attention a l'apparence exterieure.
Si tu veux impressioner une fille ou un garcon, tes collegues ou ton boss, il faut jouer sur ton apparence.
Or une des premieres choses que les gens remarquent c'est le genre de montre que tu portes.
Et si tu portes une montre de luxe comme Breguet, Bvlgari, Cartier, Chanel, .. ou une autre grande marque, les gens ne reagissent pas pareil que si tu portes une Swatch !!
Or ces montres sont hors de prix ..sauf quand on cherche un peu comme je l'ai fait. J'ai trouve 2 sites qui les vendent a des prix sans concurrence. On ne peut pas trouver moins cher, c'est impossible et en plus en payant en dollars, tu peux economiser encore plus.
J'espere que tu trouveras ce que tu cherches.
Jean-Pierre


Bonjour Jean-Pierre,
C’est débile effectivement, mais c’est vrai. Ah ces homo sapiens, ce sont vraiment des veaux ! Tout dans l’apparat et dans le superficiel ! C’est clair et net, tu as raison, la montre est absolument es-sen-tielle, c’est la première chose que quiconque regarde, avant même de savoir si tu louches, si t’as encore des cheveux, si t’as la lèpre et que t’es sapé comme un clochard, si t’as les dents pourries et une haleine de rat mort, une jambe de bois, un lexique limité à 200 mots et que tu ignores l’usage du subjonctif présent…
Aussi, inutile de te dire que ton mail m’a fait l’effet d’un électrochoc, car j’ai regardé mon poignet, et qu’y ai-je vu, horreur et damnation ?
Une swatch.
Je suis vraiment un loser.
Merci Jean-Pierre, mille fois merci.
Pour te montrer ma reconnaissance, je vais te filer un tuyau : il y a autre chose que les gens remarquent tout de suite, en même temps que la montre, c’est le prénom. C’est parfois débile, mais on sait très bien que quelqu’un qui s’appelle Jean-Pierre, par exemple, au hasard, hypothèque déjà pas mal de chances de séduire.
Sauf que contrairement à la montre, on ne peut pas changer de prénom.
J’espère que tu trouveras ce que tu cherches.
draleuq


Bonjour,
Tout le monde tire la tronche .. personne n'a le moral a cause de la crise actuelle.
Mais c'est pendant les crises que l'on voit les gagnants, les meilleurs , ceux qui reussissent malgre le climat negatif.
Moi, depuis 5 jours, je porte une montre Cartier (une copie) mais personne ne voit la difference et le week-end, une chanel.
Tout le monde est sur le cul. Et c'est bete mais on m'admire. Pour mes amis et collegues, je suis un gagnant !! et bien sur ca ne passe pas inapercu au bureau ou les filles me font les yeux doux.
Car l'apparence joue un role tres important. Donc que vous soyez homme ou femme, vous avez tout a y gagner. Sortez du lot, agissez comme un gagnant(e). Cela vous aidera au travail et avec la gente feminine ou masculine.


Bonjour cher gagnant,
Alors déjà, je proteste : y’en a plein qui n’ont pas attendu la crise pour tirer la tronche !
Ensuite, je te conseillerais de tempérer ton enthousiasme de gagnant, car si les filles du bureau ne te font les yeux doux que depuis cinq jours que tu portes une montre Cartier, cela veut dire que ce n’est pas à toi qu’elles font les yeux doux, mais à ton supposé compte en banque. Et quand elles vont réaliser que tu es smicard, je ne donne pas cher de ta peau de winner.
La véritable question est : pourquoi tes collègues de bureau en sont-elles arrivées là ?
Eh bien, tu l’as dit toi-même : c’est la crise.
Accepte de daigner recevoir l’expression de mon admiration sans bornes
draleuq


Bonjour
Envie d'avoir votre engin un peu plus gros pour avoir moins honte ou pour que toutes les filles parlent de vous !!
Decouvrez comment naturellement obtenir un engin plus gros en juste quelques semaines.
Pas de medicaments a la noix avec des risques : des exercices physiques avec un instrument special !
RESULTAT GARANTI EN QUELQUES SEMAINES A PEINE !
Expedition dans le monde entier par federal express (reception en moins d'une semaine)


Bonjour,
J’ai le regret de devoir décliner votre offre. En effet, le qualificatif d’ « engin », plusieurs fois utilisé, semble prouver que cela ne fonctionne que pour ceux qui marchent au diesel.
Je vous suggère également de réviser vos opinions sur les conversations des femmes entre elles. Vous semblez en effet croire qu’elles comparent régulièrement la taille des bites de leurs partenaires. Rien n’est plus faux. Les femmes ne parlent que chiffons, comme chacun sait.
En toute sympathie, je vous transmets un autre conseil : afin de ne pas froisser la direction générale de répression des fraudes et de la concurrence, je vous suggère de préciser ce que vous entendez par « à peine quelques semaines ».
Enfin, je vous demande instamment de respecter le travail du fils de Julio Iglesias qui a créé il y a quelques temps une ligne spéciale de préservatifs pour petites tailles. Même si papa est très riche, il ne s’agirait tout de même pas que vous le mettiez sur la paille par le biais d’un marketing un peu trop agressif.
Et comme dit le proverbe : il vaut mieux en avoir une petite vigoureuse qu’une grosse paresseuse.
Bien cordialement,
draleuq

copyrat draleuq 2009

draleuq, 02h17 :: :: :: [3 gentillesses]