Face au monde qui bouge, il vaut mieux penser le changement que changer le pansement !
(Francis Blanche)
Mais qui est donc Mr Leymarché ?
Il faut avouer que pour les profanes – dont je suis, Dieu merci -, le mystère a toujours été là sans qu'on s'en émeuve plus que ça, mais le jour où on nous annonce qu'il va falloir serrer pas un, pas deux, mais au moins trois crans de ceinture parce que d'un seul coup, trop c'est trop (comme si d'ailleurs ça pouvait arriver du jour au lendemain, surtout quand on parle de chiffres en milliers de milliards), et que ça va durer trrrrrès longtemps... Alors là, d'un seul coup, on s'intéresse beaucoup plus à la clef de ce mystère. On a vraiment envie de savoir QUI se cache derrière le masque de Mr Leymarché et de ses voyants rouges les agences de notation.
QUI, oui, parce qu'il y a forcément quelqu'un. Mais quand on voit les sommes en jeu... des milliers de milliards, je le rappelle, on se dit dès lors que même tous les rupins de la terre érigés en trust du fric ne parviendraient pas à prêter tout ça...
Diagramme représentant les détenteurs de la dette souveraine française, autrement dit le 3ème portrait robot, et le plus réaliste, de Mr Leymarché. Bon d'accord, c'est toujours pas très parlant. Ce qui saute aux yeux quand même, c'est que 57 % de Mr Leymarché, cette entité multiforme, sont constitués de "non résidents", euphémisme pour dire... étrangers ! AH AH ! ENCORE UN COUP DES ETRANGERS ! FALLAIT S'EN DOUTER !
Le devoir de l'Etat, clause d'exception ?
Donc on commence sérieusement à s'intéresser aux arguments de certains, comme Mélenchon et ses supporters par exemple, mais pas que, qui nous disent qu'en quelque sorte une dette d'Etat n'est qu'un chiffre théorique, et que la donner comme ça n'a aucun sens.
Et ça, je suis assez enclin à le croire, moi qui suis à longueur d'année obligé de faire remonter à mon cher Ministère de l'Education Nationale des chiffres qui, je le sais très bien car c'est mon domaine et je suis au plus près du terrain, n'ont aucun sens... Ce qui n'empêchera pas mon cher ministère de mettre ces chiffres dans un shaker, de les mélanger à ceux des autres écoles, et de les publier !
Les mêmes contestataires nous expliquent que dans le monde, et jusqu'à preuve du contraire, il n'y a pas d'autorité supra-nationale (toi qui as dit "si, y'a l'ONU", au fond de la classe... Oui, toi... Tu sors, s'il te plaît.) Autrement dit, les Etats sont la plus haute autorité existante. Et en tant que tels, ils ne peuvent pas "devoir" de l'argent à quelqu'un. Ils peuvent emprunter à des créanciers x, y et z, mais aux risques et périls de ces derniers. Autrement dit encore, l'Etat a le droit de dire : "cher créancier, je suis au regret de vous annoncer que je ne serai pas en mesure de rembourser ma dette, et ceci pour raison d'état."
Le seul devoir qui échoit à l'Etat, selon ces théoriciens, c'est de travailler à l'intérêt du plus grand nombre, et tant pis si pour cela il faut faire un pied de nez au mystérieux Mr Leymarché et lui dire que ses intérêts, voire son capital, il peut se les carrer profond.
Notons d'ailleurs qu'il y a des précédents : entre 1887 et 1913, d'abord pour financer des milliers de km d'installations de chemins de fer, puis pour panser leurs plaies et bosses contractées lors de la désastreuse guerre russo-japonaise de 1905, les russes lancent des emprunts colossaux. La France étant l'alliée de la Russie tsariste, le succès est immédiat auprès des épargnants français, encouragés par leurs banques, qui y investissent jusqu'à 15 milliards de francs, soit environ un tiers du volume total de l'épargne sur cette période.
Et puis en 1917, paf, Révolution bolchevique, et vlà t'y pas que Lénine prévient qu'il est hors de question que les camarades du peuple soviétique remboursent le moindre centime des dettes contractées par le tsar déchu (et défunt) auprès des bourgeois décadents occidentaux.
Disons-le : au vu de son idéologie, c'est le contraire qui aurait été étonnant !
Alors après la chute de l'URSS, les descendants de ces pauvres prêteurs spoliés ont réclamé justice auprès du nouveau pouvoir russe, mais n'ont pas davantage obtenu gain de cause.
Affiche publicitaire de Cassegrain vantant l'intervention française pour ravitailler Port Arthur où les Russes étaient assiégés par les Japonais. Malgré l'inestimable aide de nos boîtes de conserve, nos potes ruskoffs furent boutés à coups de botte dans le train par les Japs. Amateurs de caricatures, cette affiche est une mine ! (source : musée d'histoire de Nantes)
Rêvons un peu, amis Terriens
Oui, mettons-nous donc à rêver un instant : la France décrète qu'elle use de son véto financier et qu'en tant qu'état souverain , elle annule sa dette, ou du moins une partie de sa dette.
Aussitôt dit, aussitôt fait, Mr Leymarché coupera les vivres à la France et continuera de plus belle à prêter aux autres pays qui, eux, remboursent.
Imaginons donc un peu plus loin : un grand nombre de pays souverains, voire tous les pays souverains, annulent tout ou partie de leur dette. Là, cela devient plus intéressant, mais pour continuer cette extrapolation, il faudrait éclaircir ce mystère qui reste entier : qui se cache derrière Mr Leymarché ?
Que fait-il ? Où habite-t-il ? D'où lui viennent ses moyens ? Où stocke-t-il son pognon ?
Comment, en effet, vaincre un ennemi tout puissant sans avoir la moindre idée de ce à quoi il ressemble ?
"En voilà assez de ces agences de notation qui font la pluie et le beau temps, qui jettent de l'huile sur le feu, qui soufflent sur les braises et qui sèment la pagaille dans le monde entier impunément" vitupèrent les politiciens qui appellent de leurs voeux des mesures, des sanctions contre les dites agences.
"Mais nous on n'y peut rien, se défendent les Agences de Notation, on ne fait que des constats sur l'état de solvabilité des Nations, entre autres." Jean-Michel Six dit dans Le Monde : "Nous ne sommes pas des commentateurs mondains
[1] (...) Nous établissons des diagnostics prospectifs (...) Notre légitimité vient de l'utilisation des agences faites par les investisseurs. Si ces derniers venaient à considérer que nos notes n'étaient pas fiables, ils s'en désintéresseraient et notre crédibilité s'effondrerait."
Autrement dit : c'est pas moi c'est l'autre.
Et c'est qui l'autre ? Les investisseurs, alias Mr Leymarché.
Mais bordel de Dieu, qui est donc ce Mr Leymarché ?
L'épouuuuuvantable spectre de la perte du triple A
En attendant, depuis le temps qu'on nous promet une baisse de notre note, la fameuse perte de notre AAA, comme l'équivalent d'une catastrophe d'ampleur inégalée, j'ai voulu aller voir, petit curieux que je suis, à quoi cela correspondait exactement. Et c'est là que j'ai découvert qu'il y avait un sacré éventail de notes. Jugez du peu : AAA (première qualité), AA (haute qualité), A (qualité moyenne supérieure), BBB (qualité moyenne inférieure), BB (spéculatif), B (très spéculatif), CCC (risque élevé), CC (ultra spéculatif), C (en défaut, avec peu d'espoir de recouvrement), D (en défaut).
Alors pensez donc, passer de AAA à AA, mon Dieu quelle tragédie. C'est comme si votre gamin passait de 19 de moyenne générale à 18, ça mérite bien une raclée sans précédent !
Comme on le voit bien sur ce document de Standard and Poor's, même au sein du vieux continent, le plus riche du monde, les pays AAA ne sont pas légion...
Non, ce qui est nettement plus intéressant, c'est d'imaginer la note du Niger, du Burkina Faso ou de la Somalie... Finalement tout ceci est le miroir de ce que nous vivons, de ce que nous constatons quand nous allons supplier une banque de nous prêter de l'argent pour nous payer un toit, mais à beaucoup plus grande échelle : on ne prête qu'aux riches.
De toute évidence, Mr Leymarché est donc un grand philanthrope, mais ça on s'y attendait un peu.
Alors qui donnera à ces pauvres africains de quoi ne pas crever, ou tout au moins de quoi crever moins vite, puisqu'ils sont "en défaut et sans espoir de recouvrement" et que Mr Leymarché ne leur donnera que dalle, et que même s'il leur prêtait quelque chose, ce serait à des taux de 34% et à rembourser pour le lendemain ? Eh bien les pays AAA et AA, tiens, bien sûr, avec leurs ONG, et avec quel argent ? Avec celui qu'ils empruntent à Mr Leymarché, qui là, pour le coup, accepte de prêter, même si de moins en moins. Voilà la haute moralité du monde capitaliste.
La tête à taux taux
Autre chose d'intéressant : à quel taux l'Etat est-il endetté ? Eh bien on l'aura compris, ce taux évolue en fonction de la super note attribuée par les super agences de notation, mais grosso modo on peut dire que pour la France cela fluctue autour de 4%.
Quiconque a déjà emprunté à sa banque chérie pour s'acheter... une maison, par exemple, sait que par les temps qui courent, 4% c'est pas si mal. Enfin, tout dépend sur quelle durée. Car sur 25 ans, si vous empruntez 200 000 € à 4 %, vous paierez quand même au bout du compte près de deux fois le montant de votre emprunt... Alors que si c'est sur une durée de 15 ans, là cela vous coûtera moins d'une fois et demi le montant de votre emprunt. Donc, porté à l'échelle de la dette d'un état, plusieurs milliers de milliards par les temps qui courent, ça veut probablement dire, mais ça on n'en sait rien parce qu'ils ne vont sûrement pas nous le dire, qu'une mesure d'austérité à quelques dizaines de milliards d'€ qui nous coûte un rein collectivement, ce n'est rien de plus que l'équivalent des intérêts de la dette sur quoi ? Quelques mois ? Quelques années ? Dans tous les cas, un gaspillage dantesque et quasiment un suicide collectif.

A apprécier particulièrement, et à comparer avec la Carte d'Europe de Standard and Poor's, les prévisions sur les taux applicables à la Grèce, qui est le seul pays d'Europe à être noté dans les C (en rrrrrrrrouge, vous les voyez bien, n'est-ce pas ?) Tu te noies ? Compte sur Mr Leymarché pour t'appuyer sur la tête. Et comme disait Cromwell : "ce qui est réjouissant, c'est que ceux qui ne savent pas nager mettent plus longtemps à se noyer."
Petite histoire de la dette souveraine
Certains théoriciens attirés par les thèses de complot vont même jusqu'à supputer que la dette souveraine serait quasi inventée de toutes pièces par les politiciens comme nouvel épouvantail à agiter sous le nez des foules pour les effrayer et les obliger à se tenir tranquilles pendant qu'on leur demande toujours plus de sacrifices, vu que maintenant la religion ça ne marche plus trop.
Et de fait, je ne sais pas s'il y a un lien, mais dans les pays du monde sous le joug islamique, ils n'ont pas l'air de trop se préoccuper de la dette souveraine. Mais je m'égare.
Quoiqu'il en soit, comme souvent, quand on ne trouve pas l'explication à un problème dans le présent, il faut la chercher dans le passé, et à ce titre l'Histoire est encore une fois riche d'enseignements.
Au moyen-âge, manipuler beaucoup d'argent ça ne se faisait pas quand on était un bon gentilhomme chrétien bien élevé. Car dans l'enseignement de Notre Seigneur Jésus-Christ, l'argent c'était caca boudin, alors on laissait ça aux mécréants... Les juifs par exemple. Le problème, c'est que l'argent avait beau être sale (eh oui, déjà), on en avait quand même un furieux besoin. C'est ainsi que les riches marchands juifs sont devenus les usuriers de beaucoup de rois, de France en particulier. Et si par malheur un cas de force majeure (comme une guerre par exemple, ou éventuellement une guerre) vidait les caisses de l'Etat et que sa Royale majesté n'était plus en mesure de rembourser l'usurier, il suffisait de le chasser ou de le brûler comme sorcier. Après tout, ce n'était qu'un mécréant, que Diable ! C'est probablement l'une des manières dont est né l'antisémitisme, ne l'oublions pas.
Citons également le cas de l'Ordre des Templiers, immensément riche, disposant d'un maillage de commanderies dans toute l'Europe et jusqu'en terre Sainte, véritables banquiers avant l'heure, de bien singuliers banquiers en vérité puisqu'ils avaient fait voeu de pauvreté.
En 1310, voilà que notre bon Roi Philippe IV Le Bel a besoin d'argent frais pour sa nouvelle guerre (c'était un enfant bien peu soigneux, il cassait beaucoup ses jouets). Pour faire main basse sur le pactole, il n'hésite pas à faire arrêter, emprisonner, torturer et accuser à tort de sodomie et de diablerie tous les templiers du territoire français, plusieurs milliers... Et tout cela en pure perte, puisque le pactole ira finalement à un autre ordre de chevaliers religieux, les hospitaliers... Eh oui, on y revient encore une fois, à cette époque il y avait la sacrosainte religion chrétienne, et même le Roi le plus puissant devait composer avec.
Un peu plus tard,
Louis XIV, notre bon Roi Soleil, était connu, lui aussi, pour son goût prononcé pour la guerre. Les impôts s'ajoutaient aux impôts, le petit peuple en fut bientôt exsangue, d'autant plus que, rappelons-le, sous l'Ancien Régime les Nobles et le Clergé, c'est-à-dire les plus riches, étaient exemptés d'impôts. S'il y avait eu l'équivalent de l'ISF, on l'aurait appliqué aux pauvres bougres et on l'aurait appelé ISP (Impôt de Solidarité sur la Pauvreté).
Innombrables sont les exemples où le butin transporté d'un pays allié à l'autre, ou rapporté des colonies, fut pillé par l'ennemi ou envoyé par le fond dans une bataille navale. Eh oui, pas de virement sécurisé par internet vers une banque aux Bahamas. Et dans ces cas-là, comme disait Corneille dans "Le Cid", le combat cessait faute de combattants. Ou plutôt, en l'occurence, faute d'argent pour rétribuer les combattants.
Prends garde à la plèbe que tu foules du pied
Tout ceci nous éclaire sur au moins trois points :
1) L'endettement d'Etat est loin d'être une nouveauté.
2) L'omniprésence de la Religion et/ou d'un pouvoir dictatorial sont des facteurs qui, curieusement, tendent à rendre l'austérité plus supportable, et à faire oublier les problèmes posés par la dette d'un Etat, grâce à un maintien des masses dans l'ignorance.
3) L'argent vient toujours de quelque part. A l'instar des microbes, il ne se créé pas par génération spontanée. Sauf qu'avant, que le nom de la source fût "Ordre des Templiers" ou "usuriers juifs", on savait d'où il venait. Alors qu'aujourd'hui, personne ne le sait.
Car au terme de cet exposé profane et sans prétention, le mystère demeure entier : mais qui est donc cet étrange Mr Leymarché ?
Qui qu'il soit, il devrait prendre garde, non pas au jour où les petites gens n'auront plus rien, car ce jour est déjà arrivé, mais au jour où les moyennes gens, vous, moi, l'immense étendue de la plèbe, n'auront plus rien non plus. Le jour où 80 % de l'humanité n'aura plus rien à perdre, Mr Leymarché ne pourra pas longtemps se cacher derrière son anonymat. Jusqu'au fond de sa tanière, jusqu'en haut de son gratte-ciel de verre et d'acier, la foule le traquera, le trouvera et l'écharpera.
Ceux qui rendent les révolutions pacifiques impossibles rendent les révolutions violentes inévitables.
(JF Kennedy)
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1. Peut-être pas, mais vous n'avez pas non plus l'air de commentateurs prolétaires.
:: COMMENTAIRES
draleuq
, le 14/01/2012 à 15h47
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! CA Y EST C'EST FAIT ! C'EN EST FAIT DE NOUS ! HORREUR ! CALAMITE ! C'EST LA FIN DU MONDE ! ON A PERDU NOTRE NOTE AAA !
Je propose de procéder sans tarder à un suicide collectif.
Commencez les premiers, je vous suivrai sans sourciller.
Brath-z
, le 14/01/2012 à 16h32
Héhéhé.
Je ne sais pas si c'est le cas, mais j'ai l'impression que tu t'es inspiré, pour le deuxième titre de cette partie, d'un texte inspiré écrit par un type génial :
[http] (en toute modestie, tu me connais, voyons).
A noter que pour ce qui est de l'éviction des Templiers, l'objectif au contraire a été très bien rempli. Philippe IV n'avait certainement pas dans l'optique de s'emparer personnellement du fameux "trésor des Templiers", dont il n'aurait eu que faire et qui aurait manqué à bien des égards, sans compter la réprobation de l'Église. En le confiant aux Hospitaliers, il a au contraire fait preuve d'un sacré génie :
- il a regroupé entre les mains d'un seul ordre, autant dire d'une seule administration, l'essentiel de la gestion du système social de l'époque (les établissements hospitaliers, justement)
- il a rendu redevable à la couronne royale un ordre puissant et influent, ce qui est toujours ça de gagné quand on est confronté à des conflits avec le pape
- et enfin, il a fait naître la légende du "trésor des Templiers" que plusieurs générations d'archéologues, de romanciers et autres journalistes ont pu chercher et/ou mettre en scène ; sans Philippe le Bel, pas de Benjamin Gates et le trésor des Templiers
[http]/ , et ça, ça serait VRAIMENT dommage !
draleuq
, le 14/01/2012 à 16h41
Hum, disons que tu as sans aucun doute contribué à me faire connaître la position de Mélenchon là dessus. Mais j'ai également lu le blog d'un de ses grands amis, et j'ai entendu des choses à la radio à ce sujet.
Ce qui ne t'empêche nullement d'être génial :)
Brath-z
, le 16/01/2012 à 16h59
Tiens, au passage, un extrait d'un article du Nouvel Obs : "Paris et Berlin bénéficiaient tous deux jusqu'ici de la meilleure notation financière possible, qui permet d'emprunter à moindre coût sur le marché de la dette."
C'est marrant comme parfois certains journalistes, en commettant des erreurs techniques, parviennent à révéler la vérité. Techniquement, les notes ne permettent aucunement d'emprunter à moindre coût sur le marché de la dette. La note est sensée traduire la fiabilité du remboursement de la dette (comprendre : de la rente). Un banquier n'a nul besoin d'un indicateur chiffré pour pouvoir augmenter ses taux d'intérêts à un client qu'il estime risqué, et de fait, même avec AAA, la France empruntait à 4% en 2010, c'est-à-dire pour plus cher qu'en 2006 (autour de 2,5% s'il m'en souvient).
Cependant, il est indéniable que les notes entraînent des comportements alors qu'elles ne prétendent que traduire des situations objectives (une bonne blague, je sais).
johnny cleg, le 19/01/2012 à 23h03
Une fois n'est pas coutume, j'ai trouvé cet article chiant à lire. Non pas que tes qualités rédactionnelles aient régressé, non non ! Mais le sujet est pour le moins Anxiogène, Accablant et Aracadabrantesque. Grâce à toi, les quelques français qui te lisent ont retrouvé le triple A !!
draleuq
, le 21/01/2012 à 10h54
M'en fous, j'ai pas écrit cet article pour les lecteurs, mais pour moi. Pour essayer d'y comprendre quelque chose. Et tu sais quoi ? Bah j'ai pas trop réussi. Mais bon, perdu pour perdu, je l'ai publié quand même...
Brath-z
, le 25/01/2012 à 07h03
Bon, je vais essayer d'expliquer rapidement en quoi la dite "dette publique" pose énormément de problèmes en France.
Classiquement, on considère que l'état doit faire face à deux types de problèmes : les problèmes dits "structurels" et les problèmes dits "conjoncturels".
Pour les problèmes structurels, il y a des méthodes diverses à sa disposition. En France, par exemple, on considère avec bienveillance l'intervention de l'état dans l'économie, ce qui est une aberration aux yeux de nos voisins britanniques (par exemple).
Les problèmes conjoncturels sont ceux liés à la conjoncture (crise économique, typiquement). Pour résoudre les problèmes conjoncturels, il y a pour l'état trois outils :
- l'outil budgétaire : jouer sur les rentrées fiscales, la dépense publique et le déficit (exemple : les keynésiens considèrent qu'une importante hausse de la dépense publique permet de relancer l'économie)
- l'outil monétaire : faire jouer l'inflation pour "tuer la rente" et favoriser l'accès au crédit
- l'outil de change : modifier les taux de change avec les autres monnaies pour lutter contre la compétition inégale de certains pays
Sauf que en France :
- on a l'euro, une monnaie qu'on partage avec d'autres pays et qu'on ne peut pas (théoriquement) dévaluer unilatéralement, ce qui empêche d'utiliser l'outil de change
- la banque centrale est indépendante, donc l'inflation (faire tourner la planche à billets pour autofinancer l'état) ne dépend plus de l'état mais de banques privées et coûte bien plus cher à l'état que ce qu'elle peut le financer, entretenant une "dette publique", ce qui prive de l'outil monétaire
Reste donc l'outil budgétaire comme unique outil à disposition de l'état pour faire face à la crise.
Sauf que le poids de la "dette publique" empêche aujourd'hui d'en faire usage. Il n'est par exemple plus possible aujourd'hui de "nourrir la croissance en doublant le déficit" (ce qu'a fait François Mitterrand entre 1981 et 1983) car on a paraît-il atteint "le point d'élasticité maximale du déficit" (en gros : plus personne ne veut financer le déficit, et l'état ne peut plus imposer ses conditions quand il emprunte). L'outil budgétaire se réduit donc depuis une petite décennie à gérer les recettes et les dépenses, ce qui permet certaines marges de manœuvre mais pas beaucoup, en tous cas bien peu au regard de l'importance de la crise.
D'où le fait que la dette constitue un problème (ce qui n'est pas toujours le cas, loin de là).
J'espère ne pas avoir été trop abscons.
draleuq
, le 25/01/2012 à 10h05
Non... Tu t'en es plutôt bien sorti.
Mais ça ne nous dit toujours pas QUI EST MR LEYMARCHE !!!
Tout ce qu'on sait sur lui, c'est qu'il est à 44 % français, à 56 % étranger... Peux-tu par exemple me dire où se trouve la partie française ?... Des noms ! Il paraît qu'on est un des pays qui écrase le plus les riches sous les impôts, et pourtant, même une fois qu'ils se sont acquittés de tous ces écrasants impôts, ils trouvent encore le moyen de prêter des dizaines de milliards à l'état...
Autre chose : la Grèce est en train de négocier l'EFFACEMENT pur et dur d'une partie de sa dette, et apparemment en bonne voie pour y parvenir. Outre le fait que ça peut sembler un peu facile à d'autres pays qui doivent serrer 5 crans de ceinture pour que leur propre état rembourse sa dette, je ne connais aucun créancier dans le monde prompt à faire ce genre de geste philanthrope, surtout lorsqu'il s'agit de milliards...
Tout ça, vu d'en bas, est toujours aussi opaque, et pas étonnant alors qu'on pense à une mystification pour escroquer le chaland.
Brath-z
, le 25/01/2012 à 20h21
M. Leymarché (et pas "Mr", on n'est pas en pays anglo-saxon, je crois, alors cocorico d'abord !), principalement, ce sont les banques. Parce que ce sont les banques qui sont les seuls établissements pouvant fournir de l'argent (même si une banque en elle-même n'a pratiquement pas d'argent, hein...).
Là où les choses se compliquent, c'est que les mêmes banques investissent et sont cotées en bourse. Or la bourse, ça a une très nette tendance à internationaliser les investissements. Par conséquent, les banques françaises ne sont plus vraiment françaises, et les conditions des prêts que consentent les banques à l'état sont en partie déterminées par les investisseurs étrangers des banques.
Sans oublier que l'état peut aussi emprunter directement à des banques étrangères.
Évidemment, les emprunts aux banques ne se font pas sans contrepartie ni sans garanties. Les états échangent aux banques des titres de garantie, les fameux titres de dettes. Théoriquement, ces titres de dettes vont être rachetés par la Banque Centrale Européenne aux banques, qui vont ainsi pouvoir continuer de prêter sans risque aux états. Sauf que dans les faits, depuis deux décennies de "mondialisation heureuse", s'est développé de qu'on appelle le "marché des produits dérivés", qui provient de la "titrisation" (transformer en titres échangeables des produits financiers quels qu'ils soient).
Vu que les banques avaient sur les bras des centaines de millions de titres qui formaient autant de garanties gagées sur les états (et un état, par définition, c'est solide), elles ont commencé à les engager sur ce marché des produits dérivés plutôt qu'à les échanger à la BCE contre des fonds (de toutes façons, elles arrivent à avoir des fonds quand même, alors...). Du coup, des myriades d'acteurs de toutes sortes se trouvent engagés de près ou de loin sur le marché des titres de dette des états.
Et bien M. Leymarché, c'est l'ensemble de ces acteurs économiques. Mais les banques sont vraiment à la base du système.
Pour ce qui est de la Grèce, elle se trouve tout simplement en cessation de paiement et on l'autorise gracieusement à annuler une partie de sa dette (chose prétendument impossible, évidemment) afin qu'elle puisse rembourser le reste.
C'est une pratique assez courante qui a eu lieu en Russie, en Argentine, en Bolivie, etc. Cela peut bien se passer (Bolivie) ou entraîner une famine, une révolte soudaine et l'arriver d'une bande de néo-bolchéviques au pouvoir (Argentine, avec le retour en force des peronistes suite à la crise).
draleuq
, le 25/01/2012 à 21h40
Bel effort, j'admire... mais je suis toujours autant dans l'expectative...
1) Regarde le diagramme en camembert ci-dessus : établissements de crédit (donc banques, je suppose) : 14 % sur 44 %
2) Que je sache, les banques ont été renflouées en 2008 par les Etats pour... ne pas couler, justement. Alors si ce sont les banques qui prêtent aux Etats, comment les Etats peuvent-ils devoir voler au secours financier des banques ???
finipe
, le 25/01/2012 à 23h13
Je crois que c'est parce que les banques prêtent de l'argent qu'elles ne possèdent pas... Elles prêtent des montants qu'elles ne sortent pas réellement de leur trésorerie, c'est juste un mouvement comptable, de l'argent virtuel, qui est détruit une fois qu'il est remboursé. C'est autorisé dans une certaine limite, bien sûr, mais c'est comme ça.
Brath-z
, le 27/01/2012 à 08h47
Le diagramme, ce sont les sources directes du financement. Mais il faut savoir que la plupart des acteurs non bancaires ne sont que des intermédiaires (les fameux acteurs du marché des titres de dette). Au contraire des banques qui disposent de la possibilité de prêter ce qu'elles n'ont pas, comme le dit très bien finipe (au passage, la limite légale, c'est 8% : pour qu'une banque puisse prêter 100, elle doit avoir en fonds propre 8... autant dire que ce "ratio Cooke" n'est rien d'autre qu'une bêtise, et même un ultralibéral comme Milton Friedman était en son temps convaincu de la nécessité de passer le ratio à 100%... pour lui, il s'agissait bien sûr d'empêcher le système bancaire de sombrer de ses propres turpitudes), les autres prêteurs doivent, eux, prêter ce dont ils disposent réellement.
Et à part quelques gros fonds d'investissement voire entreprises non cotées en bourse (Carlile, typiquement), qui n'ont aucun intérêt à prêter aux états vu qu'ils disposent d'autres moyens de s'assurer des rentes bien plus rentables, aucun établissement ne dispose des moyens de prêter directement aux états.
Les 44% d'acteurs résidents (enfin, sauf les OPCVM, mais pour des raisons historiques spécifiques à la France), ainsi que l'essentiel des acteurs non résidents ne détiennent des titres de la dite "dette publique" française que parce qu'ils ont récupéré ces titres sur le marché des titres de dette... auprès de banques, donc.
Brath-z
, le 27/01/2012 à 08h49
Sinon, il est techniquement faux de dire que les banques ont été "renflouées par les états" en 2008.
La plupart des banques n'ont rien reçu de la part des états. En revanche, les états ont constitué un fond spécial pour fournir aux banques une sécurité en cas de défaillance sans devoir passer par la case "reprise en main par l'état".
Et ce fond a été abondé par l'état qui a, pour cela, souscris un emprunt... auprès des banques !
finipe
, le 27/01/2012 à 14h03
Puisqu'on tient un spécialiste, j'en profite :)
Etant entendu qu'emprunter de l'argent peut avoir une raison d'être valable, pourquoi les états n'empruntent-ils pas directement auprès des banques centrales au lieu d'emprunter à des banques privées qui les pourrissent d'intérêts ? Parce que si j'ai bien tout compris, les banques privées empruntent auprès des banques centrales, puis prêtent cet argent aux états, avec leur commission au passage. Pourquoi ne pas zapper la case banque privée, et échapper ainsi aux intérêts ?
Brath-z
, le 27/01/2012 à 17h38
La réponse à cette question est très complexe. Il s'agit d'un choix politique qui s'est imposé au cours du XXème siècle aux états d'Europe et d'Amérique du nord.
Avant 1913, les États Unis d'Amérique ne disposaient plus vraiment d'une banque centrale depuis que Jackson avait fermé la National Bank. La création de la FED a initié un nouveau modèle en créant une banque centrale privée formée d'un conglomérat des plus grosses banques... mondiales.
1913, c'est la fin de la période Rooseveltienne (le mandat et demi de Theodore Roosevelt et le mandat d'Howard Taft) qui s'est caractérisé par une très très forte intervention de l'état dans l'économie et dans les politiques publiques (infrastructures, plans, etc.). Or le financement de cet interventionnisme s'était fait principalement sur l'auto-financement de l'état, ce qui à force a créé une inflation continuelle sur une décennie.
Le pari fait alors était que les banques privées sont moins promptes que l'état à la création monétaire (ce qui se discute), et qu'en les imposant comme intermédiaires entre l'état et la banque centrale (qui est elle-même privée, donc indépendante de l'état, surtout avant la création du poste de gouverneur de la FED), on permettra une certaine stabilisation de la monnaie.
Tu vois l'idée de base : "l'état est foncièrement dépensier et inconséquent, il faut lui mettre des obstacles".
Le pari est sensiblement identique en France en 1973. Valéry Giscard d'Estaing, ministre de l'économie sous Pompidou, pressent que le choc pétrolier pourrait entraîner une inflation monétaire incontrôlée (grand cauchemar français de l'après-guerre, la France étant pratiquement le seul pays d'Europe occidentale ayant échappé à la surinflation pendant la première moitié du XXème siècle) et propose donc que le gouvernement ne puisse plus recourir directement à la banque centrale (Banque de France, elle-même devenue privée mais sous direction administrative de l'état, une spécificité française).
A l'époque, la proposition est jugée sage et la loi est adoptée à une très large majorité (seuls le groupe communiste et quelques députés socialistes, libéraux et gaullistes s'y opposent). Et en effet, on peut constater que l'inflation sur presque quarante ans n'est pas énorme. On peut aussi constater que le choc pétrolier de 1973 n'a pas été aussi rude qu'escompté.
Après, bien évidemment, la pertinence du bénéfice que peut apporter une telle stabilité monétaire est soumise à caution.
Quelques petits malins soulignent même que l'inflation est souvent très utile à un pays soumis à la concurrence de ses voisins.
En tous les cas, depuis l'entrée en vigueur du TUE (Traité de Maastricht) début 1993, l'indépendance de la banque centrale est un principe consacré par les traités européens.
finipe
, le 27/01/2012 à 21h11
Donc si j'ai bien tout compris, les Etats se sont jugés eux-mêmes pas assez prudents pour ne pas s'auto-limiter en créant trop de monnaie ou en empruntant trop. C'est effectivement assez retors...
Il n'empêche, je ne croyais pas dire ça un jour, mais c'est intéressant l'économie quand on s'y penche. On s'aperçoit que ce n'est pas si indépendant de tout choix philosophique ou politique. J'ai ne sais pas si ça doit me rassurer ou m'inquiéter :)
Brath-z
, le 28/01/2012 à 07h56
L'économie c'est intéressant... quand c'est de l'économie. Sauf que depuis les années 1960, l'économie est devenue de l'axiomatique et de la formalisation mathématique de plus en plus "absconne" (je te laisse deviner le sens que j'attribue à ce néologisme). Et ça, c'est très très très très très (etc.) chiant.
Mais je te rassure tout de suite : c'est conçu exprès pour être chiant, incompréhensible et impossible à relier aux phénomènes économiques (production, échange, etc.), et la plupart de ceux qui produisent cette analyse pseudo-mathématiques sont absolument incapables d'expliquer la chose... le plus souvent car ils n'en ont qu'une conscience diffuse voire inexistante.
Rien que le phénomène de l'analyse chartiste en bourse est une véritable idiotie qui entraîne catastrophes sur catastrophes.
Tiens, pour comprendre la bourse et la manière de l'appréhender, quelques articles de l'excellent Asp Explorer :
[http] et
[http]
Il s'agit, je crois, du seul exemple que j'ai d'analyse pertinente (même si je ne suis pas d'accord avec les présupposés positivistes de l'auteur) du fonctionnement de la finance depuis les années 1980 (les textes datent de plus d'une dizaine d'années maintenant).
Une anecdote éclairante pour finir : ayant eu le privilège de faire deux années de prépa scientifique, j'ai eu quelques contacts avec des étudiants qui avaient l'honneur d'apprendre l'analyse économique à Polytechnique (il y a même des cours de philo/lettres à Polytechnique, ce qui ne lassera jamais de m'étonner). A l'un d'eux qui cherchait quelque exercice à se mettre sous la dent, j'ai transmit un graphique dont je lui ai dit qu'il s'agissait de l'évolution du cours de bourse sur les cinquante derniers jours de l'action Thompson. Je lui ai demandé d'utiliser quelques-unes de ses méthodes mathématiques pour en prédire le cours à venir, ce qu'il a fait en utilisant bien comme il faut la méthode dite des Courbes de Böllinger. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque je lui révélais qu'il s'agissait en réalité des courbes de pluviométrie dans le Gard en 1990 !
Voilà que ce jeune homme s'est d'un coup aperçu que l'enseignement qu'on lui prodiguait en matière économique ne reposait, en fait, sur rien de concret. Une sacré désillusion, en vérité.
Or donc, lorsqu'il fit part à sa professeur (qui enseigne aujourd'hui au Collège de France, je crois, et qui a été nominée aux Médailles Fields, le prix Nobel des maths) de son inquiétude à plaquer sur le réel quelque abstraction pataphysique sans début de commencement d'ombre d'once de crédibilité, puisqu'en matière boursicole, même si ce sont des chiffres qui apparaissent sur des écrans, on manipule l'argent des gens, parfois en quantités déraisonnables, ce qui est une affaire pour le moins sérieuse, cette dernière lui répondit très franchement que l'intérêt principal de tout ce charabia amphigourique était de rassurer ses employeurs futurs en leur faisant croire que lui, il s'y connaît, et ses méthodes, c'est du béton, afin de lui assurer un salaire confortable et une position sans grand danger.
N'est-ce point cocasse ?
draleuq
, le 30/01/2012 à 10h00
Oui, on voit bien que tout ceci est d'une complexité inouïe, et d'ailleurs savamment entretenue. Si claires que soient tes explications, j'avoue que ça continue à me dépasser pas mal, peut-être aussi y suis-je totalement réfractaire...
N'empêche, on voit bien quand même, et ça y'a pas besoin d'être économiste pour le percevoir, que bien des mécanismes ont pris depuis longtemps leurs libertés avec le bon sens. Des banques qui n'ont besoin d'avoir que 8 % de ce qu'elles prêtent, pour ne citer qu'un seul exemple... Il me semble que Bernie Madoff a été condamné à plus de 100 ans d'emprisonnement pour bien moins que cela !
En gros, il est clair que le système marche totalement sur la tête, et qu'il est voué à l'implosion ou à l'explosion.
J'en reviens donc au constat du visionnaire Francis Blanche : il ne faut pas changer le pansement, il faut penser le changement.
Brath-z
, le 30/01/2012 à 18h48
Les difficultés viennent aussi du fait que selon les pays et les écoles, les mots n'ont pas la même sens.
Par exemple le mot "inflation". Une inflation, c'est l'augmentation d'une quantité, ou au moins d'un ensemble quantifiable.
Classiquement, le terme "inflation" en économie se rapporte à l'inflation de la masse monétaire en circulation (même si elle n'est que temporaire). Sauf que ça fait quand même un paquet d'années qu'en France on utilise le terme "inflation" pour désigner l'indice des prix. Il est vrai que d'une manière générale quand il y a inflation il y a augmentation des prix, mais :
1) l'augmentation des prix peut être dû à tout autre que de l'inflation monétaire
2) quand on désigne l'augmentation des prix par "inflation", on ne comprend plus rien quand on dit que "l'inflation, c'est la mort de la rente", parce que le fait que les prix augmentent ne rend pas plus aisé le remboursement d'un crédit (alors que si la masse monétaire en circulation augmente de 20% tous les six mois, la monnaie se déprécie, ce qui entraîne une hausse des prix et des salaires, alors que les emprunts souscrits et leurs intérêts, eux, n'augmentent pas : quand on a emprunté 1 000 €, on doit 1 000€, ce que la baguette de pain coûte 1€, 10€ ou 100€)
Brath-z
, le 30/01/2012 à 18h53
Et d'ailleurs, comme dirait Rachida Dati, une bonne inflation de temps en temps, ça ne fait pas de mal.
draleuq
, le 30/01/2012 à 21h52
Y'en a qui disent la même chose à propos de la guerre : de temps en temps, ça fait pas de mal...
finipe
, le 31/01/2012 à 01h16
Et une bonne baise, de temps en temps ça fait pas de mal.
Mais je m'égare :)
Brath-z
, le 31/01/2012 à 07h25
Ben sachant qu'au début du XXème siècle on surnommait l'inflation "la guerre contre la rente", ça se tient.
momo
, le 15/02/2012 à 14h57
Et les roumaines qui se font bronzer sont déjà épilées. Putain de capitalisme !
[http]
draleuq
, le 21/02/2012 à 11h31
Brillante intervention... Si c'était juste pour mettre l'adresse de ton site, tu pouvais t'épargner la peine d'écrire une phrase.
Brath-z
, le 22/02/2012 à 22h15
draleuq, l'homme qui moque au lieu de censurer. J'admire :)
draleuq
, le 26/02/2012 à 15h24
Bah c'est nettement plus mon genre de me moquer que de censurer... Et puis il en est des sites web comme de certaines idées et/ou de certains partis politiques, voire de certains personnages : les censurer, c'est bien souvent leur faire de la pub.
Brath-z
, le 15/06/2012 à 00h27
Tiens au fait j'ai remit la main sur un débat entre Mélenchon et Attali pour @rrêt sur Images dans lequel il y a une explication détaillée de la réalité concrète de M. Leymarché.
[http]